C'est «probablement demain, après la rencontre du conseil des ministres» que Jean Charest présentera sa réponse aux problèmes de collusion et de corruption, a indiqué le leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-François Gautrin. Il n'a pas voulu révéler quel le type de commission d'enquête M. Charest voudrait instituer. Mais il en a pris connaissance. Il s'est dit satisfait par cette proposition.

«Lorsque le travail sera terminé, le gouvernement annoncera ce qu'il a à annoncer», s'est borné à dire M. Charest en chambre. Il s'est par ailleurs à nouveau vanté des efforts déjà faits par son gouvernement, comme la création de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

La chef du PQ, Pauline Marois, l'a pressé de donner plus de détails. Elle ne comprend pas pourquoi le gouvernement tarde à présenter sa proposition. «Il me semble que c'est simple. Il s'agit de répondre à ce que demandent les Québécois», a-t-elle lancé. Ce que la population veut, selon elle: «une commission d'enquête publique, complètement indépendante des intérêts du Parti libéral du Québec et avec un mandat qui ne protégera personne».

M. Charest et son leader parlementaire, Jean-Marc Fournier, ont répété en chambre que trois principes guidaient leur réflexion: protéger la preuve, protéger les victimes et s'assurer que la commission n'empêche pas que de nouvelles accusations soient déposées. M. Fournier a accusé le PQ de négliger ces critères. «Pourquoi vous voulez protéger les criminels?», a-t-il demandé au PQ. «Pathétique... pathétique», a répliqué le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard.

«Une commission publique indépendante peut très bien protéger la preuve», les témoins et la capacité de poursuivre les criminels, a argué le leader parlementaire adjoint du PQ, Bertrand St-Arnaud.

Le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, a demandé à M. Charest de suivre l'exemple du premier ministre du Canada, Stephen Harper. Pour investiguer sur l'affaire Mulroney- Schreiber, M. Harper avait demandé à un juriste reconnu et indépendant de définir le mandat d'une commission d'enquête. M. Charest n'a pas répondu à la question.

Ce matin, le caucus des députés libéraux s'est réuni beaucoup plus tôt qu'à l'habitude, à 8h, ce qui a alimenté les rumeurs qu'une décision serait annoncée aujourd'hui. Autant à leur entrée qu'à leur sortie, les libéraux ont gardé le silence.