Que ce soit «Barre-toi Barrette» ou «Grosse bébitte nuisible, décolle Barrette», les messages collés aux pancartes des manifestants n'étaient pas doux à l'égard du ministre de la Santé. Samedi après-midi, plus d'un millier de personnes ont marché dans les rues de Montréal pour réclamer la démission de Gaétan Barrette.

La marche, organisée par Québec Solidaire, rassemblait des partisans du parti politique, mais aussi - et surtout - des usagers, des travailleurs de la santé et des citoyens leur étant solidaires. 

«Ça fait 15 ans que je suis dans le domaine. Avant, on avait le temps de s'occuper de nos patients, maintenant on n'a plus de temps. C'est un, après l'autre, après l'autre. On travaille vraiment aux limites de nos capacités», dénonce Chantal Ouellette, technologue en imagerie médicale à l'hôpital de Lachute. La femme s'était déplacée des Laurentides avec une collègue infirmière auxiliaire pour prendre part à la manifestation, pancartes à la main.

Entourées de centaines de personnes, elles ont marché de la Place Émilie-Gamelin jusqu'au bureau du premier ministre Philippe Couillard, au centre-ville, où le député de Québec solidaire Amir Khadir et le porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois ont symboliquement remis une pétition de 54 000 signatures demandant la démission du ministre de la Santé Gaétan Barrette. 

«C'est urgent ! On veut dire à M. Couillard : "Vous avez six mois pour apporter vos correctifs". Là, il est devant toutes ses responsabilités. Il ne peut pas jeter la faute sur Gaétan Barrette uniquement. C'est lui qui l'a choisi. C'est lui qui doit remédier à la situation. Donc, on veut le mettre devant sa responsabilité», a déclaré M. Kadhir en mêlée de presse, avant de donner le coup d'envoi à la marche vers 15 h.

 

Plus que jamais, les travailleurs du domaine de la santé, principalement les infirmiers et infirmières, dénoncent les conditions dans lesquelles ils exercent leur métier. À bout de souffle, ils réclament des mesures pour répondre au manque de personnel, alléger leur tâche et remédier au temps supplémentaire obligatoire. Alors que le ministre de la Santé disait avoir une oreille attentive mais des moyens restreints, le gouvernement du Québec concluait récemment une entente avec la FMSQ, représentant des augmentations de rémunération de 11,2% en huit ans, pour la période 2015-2013, et le versement d'un montant non récurrent de 1,5 milliards en dix ans.