Alors que certains pays seraient prêts à éliminer des ressortissants là où ils ont joint le djihad, le ministre canadien de la Défense rappelle que les services de sécurité mettent tout en oeuvre, en respectant le droit international, afin que ces «radicalisés» qui rentrent au Canada ne posent aucun risque pour la sécurité nationale.

Au premier jour du Forum de Halifax sur la sécurité internationale, vendredi, Harjit Sajjan a assuré que le Canada fera face aux menaces que fait peser Daech (groupe armé État islamique), qu'elles viennent de l'étranger ou plus près de chez nous. Interrogé par les journalistes, le ministre Sajjan a indiqué que les autorités ont à l'oeil les Canadiens qui rentrent au pays après avoir combattu aux côtés des islamistes radicaux à l'étranger.

Le ministre a par ailleurs réaffirmé la décision d'Ottawa de suspendre temporairement les opérations militaires avec les forces irakiennes et kurdes, qui se livrent actuellement à une lutte intestine. «Nous voulons nous assurer que les forces de sécurité irakiennes et tous nos partenaires (dans la région) maintiennent le cap sur la menace numéro un: Daech».

Les membres des Forces spéciales canadiennes dispensent depuis trois ans une formation et apportent leur soutien aux soldats irakiens et aux peshmergas kurdes, qui luttent ensemble contre Daech. Les deux alliés objectifs d'autrefois sont maintenant à couteaux tirés depuis que les Kurdes du nord de l'Irak ont tenu un référendum sur leur indépendance, et que Bagdad a pris le contrôle du territoire.

M. Sajjan a indiqué que le Canada pourrait reprendre son aide si la situation le permet, mais il a rappelé que la coalition dirigée par les États-Unis et les forces de sécurité irakiennes doivent demeurer unies dans leur lutte contre Daech.

À l'ouverture du Forum de Halifax sur la sécurité internationale, vendredi matin, le ministre Sajjan a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d'une discussion franche entre les leaders, dans un monde complexe. Il a soutenu devant les journalistes que le cadre intime de ce forum offrait une occasion «unique» de rencontres entre leaders politiques, stratèges militaires et experts en matière de sécurité du monde entier.

Des représentants de plus de 70 pays doivent participer à ce forum de trois jours, qui se définit comme «le rassemblement annuel des leaders de pays démocratiques qui se préoccupent de prospérité et de sécurité dans le monde». On discutera notamment cette année du rôle des femmes au sein des Casques bleus, des relations avec la Russie, d'arsenal nucléaire et de changements climatiques.

Le forum de Halifax se tient chaque année depuis 2009.