Le membre du groupe La Meute qui s'est joint aux manifestations de la droite radicale tenues à Charlottesville, en Virginie, samedi dernier affirme qu'il y est allé pour « protester contre l'effacement systématique de l'histoire occidentale et pour défendre le premier amendement de la Constitution américaine ».

Dans une entrevue accordée à Vice, Shawn Beauvais-MacDonald précise qu'il est allé manifester aux États-Unis de sa propre initiative. L'homme, qui travaille comme agent de sécurité, était jusqu'à tout récemment administrateur de la page en anglais de La Meute sur Facebook. Mardi, il a été écarté du groupe d'extrême droite qui revendique 55 000 membres dans la province.

« Mon implication dans la manifestation n'est pas en phase avec les visions de La Meute », a-t-il déclaré à Vice.

La Meute a expliqué à La Presse plus tôt cette semaine que ce sont les mêmes raisons qui l'ont poussée à écarter Shawn Beauvais-MacDonald. « Il a le droit de faire ce qu'il veut, mais on ne veut pas que ça déteigne sur notre groupe. Si notre enquête démontre qu'il était effectivement avec un groupe de suprémacistes blancs, c'est sûr qu'on ne veut pas l'avoir au sein de La Meute », a soutenu mercredi son porte-parole Sylvain Brouillette.

UN « HOMICIDE INVOLONTAIRE »

Shawn Beauvais-MacDonald a aussi affirmé à Vice que la mort de la militante Heather Heyer était un « homicide involontaire ».

L'Américaine de 32 ans est morte après qu'une voiture eut foncé dans la foule de manifestants antiracistes. Un jeune homme de 20 ans originaire de l'Ohio fait face à plusieurs chefs d'accusation, dont un de meurtre non prémédité. « Peu importe s'il l'a fait exprès ou par peur, je n'appuie pas cet acte », a déclaré Shawn Beauvais-MacDonald à Vice.

Il refuse également tout rapprochement avec les groupes suprémacistes blancs qui participaient aux manifestations de Charlottesville.

Tout comme le Montréalais Vincent Bélanger-Mercure, lui aussi présent à ces manifestations samedi dernier, Shawn Beauvais-MacDonald estime que ce sont les militants antiracistes qui sont à blâmer pour les violences survenues pendant les manifestations.

« Ce sont de pauvres idiots. En raison de leurs tactiques violentes, ils devraient être considérés comme un groupe terroriste. Ce sont eux qui avaient des projectiles dangereux tels que des bouteilles remplies de glace ou de ciment, qui ont poivré des gens, qui lançaient de l'urine et qui frappaient à coups de bâton », a-t-il déclaré à Vice.

- Avec la collaboration d'Isabelle Ducas, La Presse