Le journaliste Mohamed Fahmy, qui a passé près de deux ans dans une prison en Égypte, a conseillé aux proches de deux Canadiens détenus au Moyen-Orient de ne pas compter uniquement sur Ottawa.

L'ancien journaliste canadien du réseau anglophone d'Al-Jazeera a été libéré l'an dernier, après avoir été gracié par le président égyptien.

M. Fahmy, qui livrait un discours mercredi lors d'une conférence sur les droits de la personne à Calgary, a maintenu que l'aide du gouvernement est cruciale dans la libération d'un imam calgarien emprisonné en Turquie et d'une professeure montréalaise détenue en Iran.

Il a cependant précisé que leurs proches devaient oeuvrer de concert avec les organisations non gouvernementales, les groupes de défense des droits de la personne et les médias pour capter l'attention internationale et «humaniser» les deux détenus.

«C'est le gouvernement qui décide de quand faire ceci ou cela, mais parfois, les familles et les gens sur le terrain saisissent mieux quelle serait la meilleure façon d'aborder le problème», a fait valoir M. Fahmy.

L'imam Davud Hanci a été arrêté le mois dernier par les autorités turques qui le soupçonnent d'être impliqué dans la tentative de coup d'État avorté. Les médias du pays allèguent qu'il entretient des liens avec Fethullah Gülen, accusé d'avoir orchestré le putsch.

L'arrestation de la professeure à la retraite Homa Hoodfar, en Iran, a eu lieu plus tôt cette année et elle fait face à des accusations de nature inconnue. L'anthropologue de 65 ans a mené des recherches sur les femmes musulmanes un peu partout au monde.

Par ailleurs, Mohamed Fahmy propose l'instauration d'une nouvelle charte de protection qui renforcerait les interventions du gouvernement fédéral dans les cas de citoyens et de journalistes canadiens détenus à l'étranger.

Il souhaite également qu'Ottawa fasse preuve d'une plus grande transparence quant aux gestes posés pour venir en aide aux Canadiens en détresse à l'international.

«En ce moment, il y a plus de 1400 Canadiens qui sont détenus à l'étranger», s'est indigné M. Fahmy.

«On constate d'énormes violations des droits de la personne dans certains cas. Selon moi, c'est le cas de Mme Homa Hoodfar et de l'imam en Turquie aussi, a-t-il ajouté. J'espère que le gouvernement se tiendra à leurs côtés.»