Partout dans le monde, Uber fait le bonheur de millions d'utilisateurs, enflamme l'industrie du taxi et donne des cheveux blancs aux élus. Voici comment différentes villes composent avec le phénomène.

Toronto

Uber légal ? > C'est compliqué. La Ville de Toronto vient d'adopter un règlement pour encadrer Uber, mais il n'entrera en vigueur que le 15 juillet. Les entreprises de « transport de personnes » comme Uber devront payer une somme non récurrente de 20 000 $, plus 15 $ par an par chauffeur. Les chauffeurs devront, quant à eux, avoir une assurance responsabilité civile de 2 millions de dollars. Une somme de 30 cents par course sera aussi ajoutée au prix payé par l'usager.

Sur le terrain > Uber a promis de poursuivre des activités à Toronto, où l'entreprise fait travailler 15 000 chauffeurs, souvent à temps partiel.

Mississauga

Uber légal ? > Non. Mercredi, les élus de cette banlieue de Toronto ont voté à l'unanimité pour obliger toute entreprise de transport de personnes à se conformer aux normes de l'industrie du taxi, ce qui, dans les faits, bannit Uber et d'autres entreprises analogues. La Ville ouvre toutefois la porte à un « projet-pilote » d'implantation d'Uber sur son territoire.

Sur le terrain > Uber continue ses activités à Mississauga. « Nous sommes actuellement en train d'étudier les implications du vote [de mercredi] », a déclaré Susie Heath, porte-parole d'Uber au Canada.

Ottawa

Uber légal ? > C'est compliqué. La Ville d'Ottawa a adopté de nouvelles règles encadrant Uber le mois dernier, mais elles n'entreront en vigueur que le 30 septembre. Uber et les entreprises analogues devront acheter des permis pour une somme annuelle allant de 807 à 7253 $, selon le nombre de véhicules affiliés. Une taxe municipale de 11 cents est ajoutée au prix de chaque course.

Sur le terrain > Légal ou pas, Uber est très actif à Ottawa. Cette semaine, l'entreprise a même lancé UberEATS, un service de livraison de nourriture à domicile.

Edmonton

Uber légal ? > Oui. En janvier, la Ville d'Edmonton a décidé d'imposer l'obtention d'un permis de 70 000 $ aux entreprises de covoiturage commercial, qui devront percevoir et verser à la Ville une taxe de 6 cents par course.

Sur le terrain > Uber a choisi de cesser d'offrir son service à Edmonton depuis le 1er mars, affirmant qu'il lui fallait du temps pour régler des questions liées aux assurances. Depuis, des investisseurs locaux ont créé un service concurrent, TappCar, qui compte aujourd'hui 250 voitures.

Paris

Uber légal ? > Non. Après des manifestations durant lesquelles des chauffeurs de taxi en colère ont fait brûler des pneus et perturbé l'accès à l'aéroport, le gouvernement français a promis de travailler sur un nouveau projet de loi pour encadrer les activités d'Uber et des entreprises analogues comme Chauffeur-Privé et Heetch.

Sur le terrain > Uber poursuit ses activités à Paris, où près de 1 million de personnes auraient utilisé le service entre septembre 2014 et septembre 2015, selon le cabinet de conseil 6T. L'effet Uber se fait sentir : G7 Taxi, la plus importante entreprise de taxi française, a lancé une application revue, offre des prix réduits aux jeunes et a laissé tomber le mot « taxi » de son matériel promotionnel.

Bruxelles

Uber légal ? > C'est compliqué. Un tribunal a fait fermer le service très bon marché UberPop à Bruxelles l'an dernier, mais le service régulier d'Uber est quant à lui toléré. Les quelque 300 chauffeurs d'Uber dans la capitale belge doivent disposer d'une assurance et posséder une autorisation pour exercer le métier de chauffeur.

Sur le terrain > Uber est très présent à Bruxelles. Le jour des attentats du 22 mars, l'entreprise a même annoncé qu'elle mettait de côté sa politique controversée d'augmentation du prix des courses en cas de forte demande. Uber dit avoir plus de 30 000 utilisateurs actifs à Bruxelles.

New York

Uber légal ? > Oui. L'an dernier, l'industrie du taxi a perdu sa bataille juridique contre la Ville de New York, qu'elle accusait de ne pas prendre les mesures nécessaires pour endiguer la croissance d'Uber. Les chauffeurs d'Uber à New York doivent obtenir une licence spéciale et payer des frais de 84 $ par an.

Sur le terrain > Uber vient de s'entendre avec ses 35 000 chauffeurs à New York. Ceux-ci formeront un regroupement de type syndical habilité à faire certaines demandes, sans avoir le pouvoir de négocier les salaires.

San Francisco

Uber légal ? > Oui. L'État de la Californie vient de mettre à jour les exigences liées au fonctionnement des services comme Uber. UberPOOL, le moins cher des services, est autorisé. L'industrie du taxi s'opposait à ces accommodements.

Sur le terrain > Uber vient de s'engager à verser 100 millions à 385 000 chauffeurs en Californie et au Massachusetts, qui contestaient leur statut de salariés indépendants. Cependant, les chauffeurs ne changeront pas de statut.

Austin

Uber légal ? > Non. Uber et Lyft viennent de perdre un référendum qui leur aurait permis de s'autogérer dans la ville, ce qu'ils réclamaient. Depuis lundi, les usagers à Austin voient ce message sur leur téléphone : « Uber n'est actuellement pas disponible à Austin. » Plus de 10 000 chauffeurs travaillaient pour une société de « transport de personnes » dans la ville.

Sur le terrain > La récente décision de la Ville survient après des années de tensions et de critiques entre Uber et l'industrie du taxi. Plusieurs croient que la décision ne signifie pas la fin de l'histoire et qu'une entente sera éventuellement conclue.

Stockholm

Uber légal ? > C'est compliqué. Uber fermera la semaine prochaine son service UberPOP en Suède, un service de covoiturage. « Nous avons rencontré de la résistance » dans le déploiement du service, a dit Uber, ajoutant que la Suède « a besoin d'un cadre législatif moderne et clair pour l'économie du partage en pleine éclosion ».

Sur le terrain > Uber continuera d'offrir son service de chauffeurs professionnels en Suède.