(Ottawa) Six enfants canadiens ont été rapatriés récemment après avoir été détenus dans le nord-est de la Syrie, mais on ne savait toujours pas mardi où se trouve leur mère, d’origine québécoise.

Affaires mondiales Canada a indiqué dans un communiqué que l’accent était désormais mis sur la protection de la vie privée de ces enfants et sur l’assurance qu’ils recevront le soutien et les soins requis pour amorcer leur nouvelle vie au pays.

L’avocat Lawrence Greenspon, qui a assisté la famille dans ses démarches, a reçu mardi matin un message d’Affaires mondiales indiquant que les enfants étaient arrivés sains et saufs à Montréal, où une clinique spécialisée participe à leur installation au pays.

Il a récemment déclaré que la mère des enfants, originaire du Québec, s’était vu refuser l’aide d’Ottawa pour rentrer au Canada, pour des raisons de sécurité. Me Greenspon a déclaré que la femme avait réussi à quitter le camp de détention d’Al-Roj, mais que l’on ne savait pas où elle se trouvait maintenant.

Ces Canadiens faisaient partie des nombreux ressortissants étrangers détenus dans des centres créés après la reprise de la région déchirée par les conflits des mains du groupe armé État islamique.

Dans son communiqué, Affaires mondiales remercie l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie pour sa coopération « dans des conditions de sécurité extrêmement difficiles ».

« Nous remercions également les États-Unis pour leur aide dans le cadre du rapatriement de Canadiennes et de Canadiens et pour leur soutien précieux tout au long de ce processus. »

« Séparés de leur mère »

Ottawa a déjà organisé par le passé le rapatriement d’autres femmes et enfants canadiens détenus en Syrie. Mais plusieurs enfants canadiens et leurs mères non canadiennes continuent de vivre dans des conditions désespérées. Un certain nombre d’hommes canadiens sont également détenus.

Une délégation de la société civile qui a visité les camps de prisonniers syriens en août dernier a appelé Ottawa à fournir une assistance consulaire immédiate aux détenus canadiens et à rapatrier rapidement tous les citoyens souhaitant revenir au Canada.

Les membres de la délégation, dont la sénatrice Kim Pate et l’ancien directeur d’Amnistie internationale Canada Alex Neve, ont également exhorté le gouvernement à délivrer des permis temporaires pour garantir que les mères non canadiennes et les frères et sœurs d’enfants canadiens puissent venir au Canada.

M. Neve a déclaré mardi que même si les six enfants récemment rapatriés sont désormais en sécurité au Canada, il est honteux qu’ils aient « été séparés de leur mère ».

« L’affirmation du gouvernement selon laquelle les opinions [de la mère] seraient trop extrêmes pour lui permettre de rentrer chez elle est profondément troublante et n’est pas du tout fondée sur la loi ou conforme aux normes des droits de la personne », a déclaré M. Neve, aujourd’hui chercheur principal à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.

Il a déclaré que la délégation humanitaire avait rencontré cette famille en Syrie « et il était tout à fait clair qu’ils sont tous très proches – les enfants avec leur mère et les uns avec les autres – et qu’ils comptent vraiment les uns sur les autres pour se soutenir ».