Après des mois de recherches, la Ville de Montréal a enfin déniché une entreprise de compostage, ce qui lui permettra de poursuivre la collecte des déchets organiques dans l'île et de tripler rapidement le nombre de foyers desservis.

Ce soir, à sa séance mensuelle, le conseil municipal doit accorder un contrat de plus de 1 million de dollars à l'entreprise Recyclage Notre-Dame afin qu'elle traite chaque année, pendant trois ans, plus de 5000 tonnes de résidus alimentaires.

 

Cette décision permet à l'administration Tremblay de pousser un soupir de soulagement, car elle craignait d'avoir à interrompre entièrement la collecte de résidus alimentaires actuellement offerte dans certains secteurs de l'île.

La quête d'une entreprise de compostage a en effet été ardue pour la Ville, qui avait essuyé un échec en janvier dernier avec un premier appel de soumissions. Si des entreprises étaient bel et bien intéressées, aucune n'était conforme aux exigences de la Ville et du ministère québécois de l'Environnement.

Or, sans entreprise pour recevoir et traiter les déchets de table, la collecte aurait tout simplement été suspendue, peut-on lire dans un récent document d'information du comité exécutif. Aucun des sites de compostage de l'île n'a la capacité ni les autorisations pour recevoir les résidus alimentaires des collectes faites localement (les déchets seront transportés à Sainte-Geneviève de Berthier).

Collecte à trois voies

L'entente avec Recyclage Notre-Dame permettra ainsi de maintenir la collecte à trois voies là où elle est offerte, soit dans le Plateau-Mont-Royal, à Côte-Saint-Luc, à Pointe-Claire et à Westmount, mais aussi de l'étendre à un plus grand nombre de foyers, et ce, dans les plus brefs délais, selon Alan DeSousa, responsable de l'environnement au comité exécutif.

«Nous souhaitons agir très rapidement», a-t-il indiqué, reconnaissant que ce dossier accuse un certain retard. Dans les prochains mois, donc? «Encore plus vite que cela, possiblement. J'ai vraiment l'intention d'accélérer le déploiement de cette collecte», a-t-il répondu.

Le contrat permettra de faire passer de 15 000 à 50 000 le nombre de foyers desservis. La Ville ne sait pas encore si elle consolidera la collecte de déchets de table dans les quatre communautés déjà desservies ou si elle offrira plutôt le service dans de nouveaux arrondissements.

«Nous pourrions bien l'étendre à des communautés où les taux de recyclage ont déjà atteint l'objectif de 60%, précise M. DeSousa. Cela permettrait à celles qui ont un taux plus faible de se concentrer sur le recyclage, sur la sensibilisation des citoyens.»

Hormis les secteurs déjà desservis par la collecte à trois voies, trois arrondissements et trois villes liées ont dépassé la cible de 60% en 2008: Sud-Ouest, Rosemont-La Petite-Patrie, Ville-Marie, Senneville, Hampstead et Baie-d'Urfé.

Les déchets organiques (résidus de table et résidus verts confondus) constituent pas moins de 47% de l'ensemble des déchets domestiques de l'agglomération. La politique québécoise de gestion des matières résiduelles, dont l'échéance était le mois de décembre 2008, fixait un objectif de valorisation de 60% des déchets organiques. Or, pour l'heure, le taux ne dépasse pas 8% dans l'agglomération, 6% sur le territoire de la Ville de Montréal.

L'entreprise Recyclage Notre-Dame traitera donc les déchets de table pour une période de trois ans au coût de 65$ la tonne. Cela se traduit par une facture de 1,05 million de dollars pour l'agglomération de Montréal (ville et villes liées).

Rappelons que, en juin dernier, l'administration Tremblay a dû revoir son objectif d'implantation du compostage à la grandeur de l'île parce que les écologistes le jugeaient inacceptable. Plutôt que 2018, la Ville entend ainsi l'étendre dès 2012.

 

Le compostage dans l'île de Montréal

Près de 15 000 foyers sont desservis dans l'agglomération:

Plateau Mont-Royal: 3000 foyers

Côte-Saint-Luc: 5000

Pointe-Claire: 2500

Westmount: 4200

Source: Ville de Montréal