Une centaine de militaires des Forces canadiennes, pour la plupart basés au Québec, sont actuellement au Belize, en Amérique centrale, afin de préparer leur prochaine mission en... Afghanistan.

Ils n'ont pas choisi ce lieu pour ses qualités paradisiaques, jure le lieutenant-colonel Pierre St-Laurent, commandant désigné de l'Équipe provinciale de reconstruction (EPR) à la tête de ces soldats. «Il fait 32, 33°C avec 70% d'humidité», dit-il sur un ton qui laisse entendre que ce ne sont pas les conditions idéales pour travailler.

Par contre, le Belize constitue un théâtre bien plus près de la réalité que le Canada pour préparer la mission de ces hommes et femmes qui aura lieu de mars à octobre 2009. L'EPR, comme son nom le dit, veille à déterminer, à préparer et à réaliser des projets de reconstruction dans un pays ou une région. On connaît bien maintenant la situation en Afghanistan. Quant au Belize, s'il n'est pas en guerre, c'est un pays qui dispose de peu de moyens et où les besoins sont importants.

Aussi bien, dans ces conditions, joindre l'utile à... l'utile. Le Canada ayant tissé des liens solides avec ce tout petit État, on a décidé d'y envoyer les militaires s'entraîner tout en aidant réellement la population. Il s'agit d'une première. Auparavant, on s'entraînait au Canada. «Si nous faisions le même exercice au pays, il faudrait créer tout un scénario, avec plusieurs figurants, pour recréer des conditions semblables», ajoute le commandant St-Laurent.

Court séjour

Le séjour sera court: à peine trois semaines, du 27 juillet au 15 août. Est-ce suffisant pour faire une différence? «Nous, on amorce le travail. Par les suite, les autres EPR qui se succéderont en Afghanistan viendront aussi s'entraîner ici», fait remarquer le commandant de l'unité.

Au total, 97 des quelque 330 membres de l'EPR sont actuellement dans ce pays. «Il s'agit d'un des éléments de l'EPR qui s'appelle l'équipe de coopération civilo-militaire, précise le commandant. Notre travail est d'aller au-devant des gens, de cerner leurs besoins et de lancer les projets.» Il est important dans ce genre d'exercice de mettre la population dans le coup.

Au moment de l'entrevue, les militaires étaient encore à l'étape de la collecte de l'information. On n'avait pas encore déterminé le type de projet à lancer. Le budget associé à ce déploiement est de 345 000$, pour le transport des militaires, la nourriture, l'achat et la location de biens et de services sur place, etc. Plusieurs de ces services sont fournis par l'armée britannique, qui possède une base dans le pays.