L'implantation d'un nouveau système de carte magnétique entraîne une foule de problèmes dans les autobus et le métro de Montréal. Ces ennuis vont probablement durer jusqu'à la fin de l'été. C'est le temps qu'il faudra pour que les usagers et la Société de transport de Montréal (STM) s'y adaptent.

À la station de métro Laurier, un matin de semaine, nombreux sont les usagers qui manifestent leur mécontentement. En l'espace de 15 minutes, trois personnes sautent par-dessus la barrière puisque leur carte magnétique ne fonctionne pas.

«Ce système est nul! Chaque fois que je mets mon billet, ça ne marche pas», rage Jean-François, après avoir sauté par-dessus le tourniquet.

«Il n'y a pas de contrôleur à cette entrée pour régler les problèmes», déplore Geneviève Marlot. Elle aussi a sauté la barrière après s'être fait refuser l'accès par le tourniquet. «C'est pourtant une bonne idée. Le monde entier utilise ce système.»

À la fin du mois d'avril, la STM a implanté de nouveaux tourniquets qui fonctionnent avec une carte mensuelle à puce ou avec une carte magnétique en papier. À l'origine, cette dernière devait remplacer les lisières de six tickets. Depuis le mois de juillet, après de nombreux problèmes, la STM a décidé d'émettre une carte magnétique par passage.

Mesure provisoire

La STM espère ainsi réduire les embouteillages durant les grands événements de Montréal. Par exemple, sur les six tourniquets de la station Jean-Drapeau, seuls deux sont adaptés au nouveau système. Résultat, des files énormes se formaient après les spectacles. «On veut permettre aux usagers de donner directement leur billet à un contrôleur pour accélérer la cadence», explique Odile Paradis, porte-parole de la STM.

«C'est plus compliqué, mais c'est surtout plus polluant que les lisières de tickets», constate un usager, Antoine Hshkar. «On gaspille beaucoup de papier.»

Un contrôleur qui désire garder l'anonymat a invité La Presse dans sa cabine du métro Jean-Talon pour observer la réaction des gens qui utilisent les nouvelles cartes magnétiques. Environ une personne sur deux ne comprenait pas le nouveau système.

«Tout le monde chiale! s'exclame le contrôleur. J'aimerais qu'ils bannissent ces cartes pour instaurer seulement des cartes à puce qui ne causent pas de problèmes. Ça ralentit énormément le service et les gens font la queue. Les billets bloquent beaucoup plus souvent qu'avant.»

Odile Paradis demande aux usagers d'être patients. «On est en pleine période de changement. Pour l'instant, le vieux système cohabite avec le nouveau. L'an prochain, tout sera réglé.»

Et dans l'autobus...

Les problèmes sont encore plus fréquents dans les autobus. Entre le 28 avril et le 6 juillet, 2365 cartes magnétiques sont restées bloquées sur un total de 870 033 voyages, selon la STM. «Ça cause de gros embouteillages, affirme Audrey Blouin, une passagère. Avant, c'était beaucoup plus simple.»

Dans le métro, pour la même période, seulement 223 cas ont été signalés sur 1 841 635 utilisations. «Ce ne sont pas les mêmes équipements, explique Odile Paradis. Dans les autobus, nous devons faire plus d'ajustements. La météo affecte les machines.»