L'enquête tant attendue sur l'affaire Mulroney-Schreiber ne tiendra vraisemblablement pas d'audiences publiques avant 2009, ce qui risque de reporter toutes révélations compromettantes bien après la tenue des prochaines élections générales.

Un avocat de Winnipeg, agissant à titre de conseiller principal dans l'enquête sur les transactions financières entre l'ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney et l'homme d'affaires Karlheinz Schreiber, a soutenu mardi que son équipe avait un travail colossal de compilation et d'analyse d'éléments de preuve à compléter avant que des témoins puissent être appelés à la barre.

Me Richard Wolson a dit qu'il faudrait normalement attendre le mois de février avant de pouvoir tenir des audiences publiques.

La nouvelle a suscité l'ire des partis d'opposition.

Le député néo-démocrate Pat Martin a affirmé qu'il s'attendait à ce que tout soit en place cet automne. Il s'est dit choqué et déçu par ce nouveau délai des procédures.

Le député libéral Robert Thibault a dit croire que le blâme revenait au gouvernement conservateur pour avoir attendu trop longtemps avant de déclencher une enquête dans l'affaire Mulroney-Schreiber.

Le juge Jeffrey Oliphant, de la Cour du banc de la reine du Manitoba, a été désigné en juin par le premier ministre du Canada, Stephen Harper, pour présider l'enquête publique.

Lors d'audiences en comité parlementaire, M. Mulroney a affirmé avoir accepté 225 000 $ en argent comptant de M. Schreiber pour faire la promotion de véhicules militaires auprès de chefs d'Etat de pays étrangers. A l'opposé, M. Schreiber a répété avoir versé 300 000 $ à M. Mulroney pour qu'il tente de convaincre Ottawa de donner un appui financier à la construction d'une usine de véhicules blindés légers au Canada.