Arrêts choisis en terre de Sardaigne, du sud au nord de l’île.

La capitale Cagliari

Après l’atterrissage en provenance de Barcelone, le voyage commence par une exploration de Cagliari, plus grande ville de Sardaigne, à dimension tout de même très humaine. Nul besoin de savants conseils pour y passer une belle soirée, il suffit de se promener au hasard dans la partie médiévale, Il Castello, d’errer dans le port et de se laisser guider par la foule. Bien sûr, Cagliari a plusieurs autres attraits. Nous y reviendrons !

Les nuraghi de Barumini

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Les structures de nuraghe, icône de la Sardaigne

On entre dans le vif du sujet dès le deuxième jour par la découverte de l’icône la plus représentative de la Sardaigne, le nuraghe. Ces tours de pierre de forme conique, si intrigantes, car on ne sait toujours pas à ce jour quel était leur rôle exact, pourraient être une raison suffisante de visiter la Sardaigne, où on en recense 7000.

À de nombreux endroits, la structure des nuraghi s’est écroulée et on ne voit plus que les roches qui les formaient, mais à Barumini, à une heure de Cagliari, ils forment un complexe spectaculaire reconnu au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO et on les découvre dans toute leur splendeur. Plusieurs tours ont été construites les unes contre les autres et un village de pierre semble s’être agglutiné sur les flancs de cette forteresse qu’on découvre de l’intérieur avec ses escaliers et ses passages souterrains.

Fête de village à Ballao

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Un « mannequin » durant une fête de village à Ballao

La route qui traverse Ballao est bloquée, car une fête de village bat son plein. Pendant la journée, les gens du coin ont tenu des kiosques où ils vendent du torrone (qui fait penser au nougat) et d’autres spécialités culinaires. Des mannequins mimant des tâches traditionnelles ont été installés le long de la route principale. L’un d’eux, assis à une terrasse, nous indique la direction de la grande place où, le soir venu, une foule s’est rassemblée devant l’église. Un accordéoniste fait danser les gens, on prend une bouchée, on boit une Ichnusa, la bière de Sardaigne. Des gens nous expliquent qu’aujourd’hui ils fêtent le fleuve Flumendosa – plutôt à sec comme beaucoup de cours d’eau sardes à cette période de l’année. Une femme nous fait entrer dans sa cour intérieure qu’elle a décorée pour l’occasion et nous offre quelques pommes minuscules et immangeables.

Dans les pas de D. H. Lawrence

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Le Trenino Verde

Nous voici à Mandas, où nous prenons le Trenino Verde, petit train touristique d’époque à un seul wagon qui chemine comme une chenille lambine dans la nature vers le village de Laconi. À l’automne, seuls deux trajets sont offerts et le wagon se remplit vite de touristes italiens et européens. Le train se met en marche et deux guides nous présentent la région en plusieurs langues dans une joyeuse cacophonie. Ce qui s’annonçait comme un petit cocon romantique n’est en fait pas si douillet. Non importa, on ne voyage pas pour le confort, mais pour la découverte !

  • Entre Laconi et Mandas

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    Entre Laconi et Mandas

  • Sant’Ignazio fait l’orgueil de Laconi

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    Sant’Ignazio fait l’orgueil de Laconi

  • Visite de la minuscule maison du saint.

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    Visite de la minuscule maison du saint.

  • De retour à Mandas

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    De retour à Mandas

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Le petit train nous abandonne pendant quelques heures dans le joli village de Laconi, dont sant’Ignazio fait l’orgueil. Nous y traversons le parco Aymerich, en plein cœur du village, où se trouvent les ruines d’un palais médiéval. Nous visitons ensuite la minuscule maison du saint, espérant un miracle et priant que le train qui nous ramène ne tombe pas en panne. Le retour se fait au même rythme de tortue. Un siècle avant nous, l’écrivain anglais D. H. Lawrence a aussi pris ce train, car il souhaitait rendre hommage à l’écrivaine sarde Grazia Deledda, Prix Nobel de littérature en 1926. Lawrence s’est rendu jusqu’à Nuoro, plus au nord, où nous irons aussi, pour visiter la maison natale de Grazia Deledda, devenue un musée.

Le plus beau village

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Le village de Baunei

La compétition est féroce pour le titre de plus beau village de Sardaigne. Il n’y a pas moyen de s’arrêter pour un cappuccino sans tomber sur un petit bijou parfaitement préservé. En plus, les gens ont la fâcheuse habitude d’être sympathiques et fiers de leur village, comme celui de Gavoi, où le centro storico semble englober tout le village et où la vue sur la vallée est superbe, mais pas autant qu’à Baunei, où nous sommes arrivés par accident.

La route qui longe le précipice pour atteindre ce village de montagne est terrifiante – pour des conducteurs moins courageux que nous. Une fois rendus au village, la vue panoramique sur la vallée et la mer dont jouit Baunei ne peut être dépeinte, ni en mots ni en photos. Il faut y être pour comprendre pourquoi les gens vivent aussi vieux dans cette région du monde : personne ne voudrait se priver de ce spectacle ! Maria Tosciri, arrière-grand-mère de 90 ans, nous fait goûter quelques dolci.

Le village des œuvres murales

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Le village d’Orgosolo

La route nous mène ensuite à Orgosolo, village le moins reposant de Sardaigne ! À l’entrée de la bourgade, des gens se sont amusés à tirer des balles dans l’affiche où se lit le nom d’Orgosolo. Le film le plus célèbre qui y a été tourné, Banditi a Orgosolo (Bandits à Orgosolo), primé à Venise en 1962, raconte la métamorphose d’un berger en hors-la-loi, puis sa fuite dans le refuge que sont les montagnes qui encerclent la ville.

  • À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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    À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

  • À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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    À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

  • À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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    À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

  • À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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    À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

  • À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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    À Orgosolo, les œuvres murales sont légion.

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Ce qui fait surtout la réputation d’Orgosolo, ce sont ses innombrables œuvres murales, qui dénoncent des injustices sociales et qui réclament la fin des guerres. Il y en a des centaines et on peut parfaire son apprentissage de l’italien en traduisant leur message au parfum anarchiste. Il faut croire que les émotions fortes gardent jeune, car Orgosolo fait partie d’une de ces fameuses zones bleues où les gens affichent une longévité exceptionnelle.

Gastronomie et traditions

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Le masque noir des Mamuthones est partout à Mamoiada.

Quelques kilomètres plus loin, le village de Mamoiada (2500 habitants) offre complètement autre chose. Nous y sommes pendant le festival Autunno in Barbagia et une centaine d’arrêts gastronomiques et œnologiques se déploient devant nous.

Mais Mamoiada est d’abord le village des Mamuthones et des Issohadores, personnages folkloriques fascinants qui sont un peu l’emblème de la Sardaigne. Pour vivre l’expérience complète des Mamuthones, il faut y aller pendant la fête de Saint Antoine en janvier ou pendant le carnaval en février. À d’autres moments de l’année, le Museo delle Maschere (Musée des masques) explique leur signification et trace un parallèle avec d’autres traditions semblables en Méditerranée. On quitte l’endroit après s’être procuré l’inquiétant masque noir du Mamuthone, fabriqué par un artisan local.

Le bœuf de mer

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La randonnée Cala Luna

Nous roulons dans un paysage de montagnes, empruntons un court tunnel, puis le bleu de la mer explose devant nos yeux. On vient de passer derrière le décor. Au bout de la route commence la randonnée de Cala Luna qui doit nous permettre de voir la grotte du Bue Marino (bœuf de mer). La côte Nord-Est offre quantité de randonnées et celle-ci, près de Dorgali, nous interpellait. Mémorable ce fut, hormis le fait que nous n’avons jamais trouvé la grotte en question.

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La spiaggia Ziu Santoru

En route, on se laisse tenter par un détour vers la spiaggia (plage) Ziu Santoru. La descente est assez athlétique, voire intimidante. Elle mène à une crique peu fréquentée, percée de grottes et couverte de rochers. Des heures de marche plus tard, nous n’avons pas éclairci le mystère du Bue Marino, accessible seulement en haute saison par la mer, semble-t-il. Mais nous avons réussi à revenir de Ziu Santoru !