Dans la liste des dix bâtiments les plus laids du monde, publiée dans La Presse du 22 octobre 2009, se trouvait, au quatrième rang, l'Obélisque de Puerto Maldonado, au Pérou. Mais, pour accompagner l'article, il n'y avait pas de photo... Et j'étais où, moi, l'autre jour, avec mon appareil photo? 

Voilà, rien que pour vous.Un observatoire affreux, au design inexplicable, du haut duquel on peut contempler une ville moche. Et la forêt amazonienne, au loin. De plus en plus au loin. Misère...

Mais parlons plutôt de belles choses aujourd'hui.

Avant de quitter le Pérou, je suis passé à Lima. J'ai logé quatre nuits dans le Centro, à la Plaza de Quetchoz, et franchement, c'est cool. On m'avait annoncé, comme d'habitude, que c'était une ville trop dangereuse.

Bruyante, si. Dangereuse, non. Pas le Centro, en tous les cas. Même le soir. Il y a là une agréable rue piétonnière qui mène jusqu'à la place principale, la Plaza de Armas, où on peut admirer la cathédrale, l'architecture coloniale, et trouver des restos pas chers où manger une pointe de pizza à 1 $, en famille avec les Liméniens.

J'ai profité du week-end pour aller visiter le musée de l'Inquisition, où j'ai appris les 100 façons de torturer un mécréant ; j'ai ensuite fait le tour guidé de la belle église de San Francisco, avec ses impressionnants tableaux d'époque illustrant l'histoire de saint François qui, apparemment, passait beaucoup de temps à lécher des plaies de lépreux, et la Cène, version péruvienne, avec les disciples qui semblent y manger du cochon d'Inde ; j'y ai vu la plus belle bibliothèque ancienne que j'ai jamais vue, et la visite s'est terminée dans des catacombes, où ils ont créé une jolie crèche pour Jésus, Marie, Joseph, les rois mages, le boeuf et l'âne, avec des fémurs et des crânes.

Tout ça pour vous dire que j'avais pris de super belles photos. Et que j'aurais vraiment aimé vous les montrer ! Mais elles sont restées sur ma carte mémoire, dans un appareil qui gît aujourd'hui par 1500 mètres de fond, dans la mer des Caraïbes, au large de Basse-Terre, en Guadeloupe.

«Bruno !

- Oui, Richard ?

- Penche-toi au dessus de l'eau, pour regarder les dauphins ! Je vais te filmer d'en haut...»

C'est Richard, le caméraman de l'émission Partir autrement, qui avait eu une super bonne idée. Environ 200 dauphins entouraient le voilier, et c'était magique. J'ai vite rangé mon appareil photo dans ma poche de chemise. Je me suis penché par-dessus bord, et plouc ! Le tout a été capturé en direct pour la télévision.

Allô, Mister Blooper !

J'ai tant fait de bêtises cette année... Surveillez l'émission spéciale Partir autrement : lâché lousse ! Et regardez donc les autres aussi, ça vaut franchement la peine. Sénégal, Maroc, Vietnam, Laos, Turquie... Vous verrez enfin s'animer des mots que je vous ai écrits. De la magie ! Et c'est un sapré beau show de télé... Croyez-moi, je ne dis pas ça parce que je suis dans l'émission : je le dis pour les autres, qui sont vraiment très bons. Moi, je n'ai pas changé d'une miette : je suis toujours vif, rusé et espiègle.

Mais maintenant, je suis en pause.

Pour une semaine, je me suis posé en Guadeloupe, rue de la Glacière, chez Gwo Caillou, sur la Côte-Sous-Le-Vent, au village de Pigeon, comté de Bouillante... Ça ne vous met pas l'eau à la bouche, un p'tit peu? Moi, rien que les noms me font sourire. J'ai les blues ? Je sors lire les affiches ! C'est si radieux, et c'est si simple !

Bouillante? Parce qu'il y a des sources d'eau thermiques. Pigeon ? Un îlet devant la plage où nichent des pigeons. Côte-Sous-Le-Vent? À cause des alizés. Gwo Caillou? Devinez...

Je vous écris d'un hamac, dans la belle grande cuisine ouverte d'un bungalow ravissant. Je suis entouré de fleurs, et les colibris sont mes amis.

Confortable? Ah! C'est quasiment péché...

Devant chez nous, la plage de Malendure et la réserve Cousteau, où j'ai nagé avec deux tortues imbriquées ce matin, en plongée sous-marine, au milieu d'éponges de toutes les couleurs.

J'étais sorti avec Luc, le propriétaire de Gwo Caillou. Sa femme Jeanne nous observait, de la surface, avec masque et tuba. Visibilité? Aussi loin que de l'eau le permet. Chaleur? 29 degrés.

Péché, je vous dis.

Jeanne et Luc sont du Luxembourg. Ils sont tombés en amour avec la Basse-Terre, ont décidé de s'installer ici. Allez, on laisse tout ! Ils font désormais profiter les touristes de leur coup de coeur, de leur bonhomie et de leur ti-punch...Les soirées qu'on se fait! Poisson et rhum, et rhum, et rhum....

Sont fins, le monde du Luxembourg, hein? Moi je ne les connaissais pas. Je ne savais même pas que les Luxembourgeois avaient leur propre langage. C'est cute : ça ressemble à du schtroumpf.

La devise nationale au Luxembourg : «Nous voulons rester ce que nous sommes.»

Jeanne et Luc, ne changez surtout pas.

Prost !

Et vous, venez donc les voir. C'est à côté ! En quittant la Floride, huitième île à gauche...

Photo : Bruno Blanchet

L'Obélisque de Puerto Maldonado (Pérou) figure sur la liste des 10 plus laids édifices du monde...