Pendant que Québec fête ses 400 ans, que se passe-t-il dans l'autre capitale nationale? Sans grandes célébrations ni Paul McCartney, la capitale canadienne demeure toutefois une valeur sûre pour les visiteurs, avec ses musées nationaux, ses institutions fédérales et l'incontournable canal Rideau, classé en 2007 site du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

JOUR 1

11h

Les lieux de la démocratie

Du Château Laurier, un fabuleux hôtel ouvert en 1912 sur la rive est du canal Rideau, à deux pas de toutes les attractions d'Ottawa, je pars à la découverte de la ville en arpentant la rue Wellington. En chemin, certains bâtiments me semblent si familiers que j'ai l'impression de les avoir visités des dizaines de fois. En réalité, c'est que les édifices du Parlement, de la Cour suprême et de la Banque du Canada apparaissent quotidiennement à la télévision.

Premier arrêt de la journée: Bibliothèque et Archives Canada. Mon but: retrouver le fameux piano de Glenn Gould. Malheureusement, il n'est plus dans l'entrée et le gardien se demande de quoi je parle! J'apprendrai par la suite que le fameux piano est maintenant exposé au Musée des civilisations, à Gatineau. J'en profite néanmoins pour visiter deux expos gratuites: la première porte sur Anne... la maison aux pignons verts, l'autre sur le Traité de Paris de 1783, qui a concrétisé la création d'un nouveau pays, les États-Unis. Intéressant.

15h

Musée de la guerre

Érigé en 2005 sur les plaines LeBreton, à l'extrême ouest d'Ottawa, le Musée canadien de la guerre ne laisse personne indifférent, non seulement par les atrocités dont il est question dans ses expositions, mais aussi, par son architecture moderne, style bunker. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau, mais ça possède le mérite de symboliser le côté destructeur de la guerre plutôt que de la glorifier.

Le musée est gigantesque. Pour visiter l'exposition permanente au complet, il faut parcourir 2 km de distance! Des objets des vidéos et des reproductions nous transportent littéralement sur les champs de bataille. J'ai particulièrement aimé la section consacrée à la Première Guerre mondiale, où l'on se balade dans un décor de tranchées, comme si on y était. Troublant de réalisme. Mais c'est quasi impossible de tout voir en une seule visite. J'y reviendrai, c'est sûr.

17h

Flânerie rue Sparks

Je reviens vers le centre-ville en passant par les plaines LeBreton, un secteur complètement abandonné pendant près d'un demi-siècle qui reprend tranquillement vie à coups de millions de dollars. Puis, j'emprunte la rue Sparks, la seule rue piétonne d'Ottawa, dans le centre-ville. Mais ici, on semble plutôt au milieu de nulle part: peu d'animation, peu de boutiques, seuls quelques touristes égarés comme moi. Preuve qu'il ne suffit pas d'enlever les voitures pour créer un milieu de vie agréable.

19h

Goûter la capitale

Il existe une effervescence culinaire de l'autre côté de la rivière des Outaouais. Une initiative de Tourisme Ottawa, Savourez Ottawa, favorise la rencontre entre les chefs et les producteurs locaux. Le Café Fraser, un nouveau restaurant de 27 places seulement, situé dans le quartier New Edinburgh, surfe sur la vague de la cuisine du terroir. Les deux propriétaires, les frères Ross et Simon Fraser, sont d'anciens employés du Café Domus, une institution dans la capitale fédérale. Le Café Fraser est un sympathique resto de quartier à découvrir; et le menu change régulièrement en fonction des arrivages.

JOUR 2

10h

La capitale sur deux roues

Avec 170 km de pistes cyclables, Ottawa et Gatineau font saliver les cyclistes. Aujourd'hui, je me paye la traite. Sous la voûte du pont Plaza, à un jet de pierre de mon hôtel, je loue un vélo en carbone aussi léger que l'air et je pars découvrir la ville sur deux roues. Premier objectif: faire la boucle du canal Rideau et de la rivière Rideau, 20 km au total. Les rives du canal sont bordées de fleurs et pas une seule mauvaise herbe ne brise l'harmonie. Quant au bitume, il est lisse comme la peau d'une fesse! Bref, c'est i-m-p-e-c-c-a-b-l-e.

Puis, j'emprunte l'une des plus belles pistes cyclables sur lesquelles j'ai roulé: le sentier de la rivière des Outaouais, qui longe la rivière du même nom vers l'ouest à partir du canal Rideau. On pédale sur une mince bande de terre entre les falaises de la colline parlementaire et l'eau. Si j'habitais Ottawa, j'irais y faire mon jogging quotidien. Et les locaux pensent exactement comme moi. La piste est envahie de joggeurs en forme et de gens qui aspirent à le devenir!

15h

L'art et les régimes totalitaires

Après le lunch, il ne me reste que deux heures pour visiter Les années 1930: la fabrique de l'homme nouveau, une exposition conçue et présentée par le Musée des beaux-arts du Canada. Je plonge dans cette période captivante de notre histoire où les régimes totalitaires exaltent l'homme nouveau: athlétique et aryen, travaillant pour la gloire de la nation. Je me régale devant les tableaux de Picasso et Dali, mais l'oeuvre qui m'impressionne le plus est le buste en bronze de Mussolini, car il symbolise l'attrait qu'exerçaient les hommes forts à cette époque.

19h

Le marché By

Fondé par le lieutenant-colonel John By, ingénieur responsable des travaux du canal Rideau, Ottawa était au XIXe siècle une simple ville de bûcherons, appelée Bytown. C'était avant qu'elle ne devienne la capitale canadienne. Le marché By, l'un des plus vieux marchés publics au Canada, a été nommé en l'honneur du fondateur. Il est situé dans le quadrilatère connu comme l'"Entertainment District" d'Ottawa. Plus de 120 bars et terrasses se côtoient.

Et le vendredi soir, ça grouille de monde. Il fait chaud et la bière rentre au poste. Je me dirige ensuite vers le Murray Street, un restaurant qui vient tout juste d'ouvrir ses portes. Devinez qu'est-ce qu'on y sert? Eh oui, de la poutine gastronomique. Ici, elle n'est pas au foie gras, comme la célèbre mixture de Martin Picard, mais au canard confit. Verdict d'un spécialiste (moi): 8 sur 10.

21h

Monument de Champlain

Au-dessus des tours à bureau de Gatineau, le ciel s'illumine des derniers rayons de soleil de la journée. Tout près du pont Alexandra, sur la pointe Nepean, trône la statue du fondateur de Québec, Samuel de Champlain, qui a visité la région en 1613 et en 1615. D'ici, la vue embrasse toute la région, avec les montagnes des Laurentides à l'arrière-plan. Magnifique.

Édifiée en 1915 pour commémorer le 300e anniversaire de son passage, la sculpture de Champlain le représente tenant dans la main son astrolabe, sauf qu'il le tient... à l'envers! Décidément, il semble difficile d'honorer Champlain sans faire d'erreur. À Québec, sur la terrasse Dufferin, il est gravé sur le socle de sa statue qu'il fut le premier gouverneur de la Nouvelle-France, ce qui est inexact. Le pauvre explorateur doit se retourner dans sa tombe deux fois plutôt qu'une!

Les frais de s����¯�¿�½������©jour ont ����¯�¿�½������©t����¯�¿�½������© pay����¯�¿�½������©s par Tourisme Ottawa.