«C'est un plus grand succès que ce que nous avions imaginé», a déclaré mercredi à l'AFP le patron de l'entreprise nippone Sharp à propos de son «Ochapresso» qui est au thé vert ce qu'une machine à expresso est au café.

Cet appareil électroménager a été mis en vente au Japon en avril dernier «et les ventes ont dépassé nos prévisions», a assuré Kozo Takahashi.

«Nous en avons produit plus de 140 000 l'an passé», a-t-il précisé.

«Nous pensons la lancer aussi aux États-Unis aux environs de l'été», a annoncé celui qui dirige Sharp depuis juin 2013 et veut ouvrir à l'entreprise de nouveaux horizons avec des idées originales.

La firme dit être parvenue à reproduire par la mécanique à un coût abordable pour le grand public (moins de 150 euros) la gestuelle appliquée habituellement par des spécialistes pour réduire en fine poudre («macha») d'un vert caractéristique des feuilles de thé séchées, avant de mélanger cette substance à de l'eau chaude ou du lait pour créer un breuvage onctueux.

La machine «Ochapresso» se divise en deux parties: un moulin pour faire le macha (prononcer matcha) et un mélangeur.

Le macha est apprécié non seulement par les Japonais, mais aussi de plus en plus à l'étranger, pour sa couleur pure, son goût et ses vertus amincissantes dues à sa forte teneur en catéchine (épigallocatéchine gallate). Il est aussi le symbole de la «cérémonie du thé».

«Comme ce sont des plaques de céramique qui permettent de réduire les feuilles en poudre, cela ne chauffe pas et n'altère donc pas le goût contrairement à des équivalents en acier inoxydable», explique un responsable d'une boutique de thé de Tokyo.

Le succès relativement récent au Japon des moulins et machines à café expresso n'est pas étranger à l'idée de Sharp d'appliquer un concept similaire pour le thé vert, une des boissons traditionnelles préférées des Nippons.

L'idée rappelle aussi un peu le «Gopan» de Sanyo, société qui n'existe désormais plus, mais qui avait conçu il y a quelques années une machine à pain à base de riz: l'engin réduisait les grains en farine, puis pétrissait la pâte et la cuisait pour réaliser un pain qui était particulièrement recommandé aux personnes allergiques au gluten.