Si Marie-Antoinette - la reine - était réputée pour ses excès, Marie-Antoinette - la pâtisserie - risque bien d'en provoquer chez les amateurs de desserts chocolatés.

Car ce nouvel atelier, qui a ouvert en décembre dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, donne dans le dessert franco-français riche, bien riche en cacao. Le chef pâtissier aime visiblement la matière concentrée, avec peu d'additifs, et le plus près possible de son état brut. L'éclair au chocolat est copieusement garni d'une crème cacaotée dense, la tarte révèle bien la légère amertume des tablettes de Valrhona à 70% de teneur en cacao utilisées. Mêmes félicitations pour la mousse au chocolat - baptisée ici le Trianon - quoi qu'un peu compacte, sans excès de beurre ni de sucre.

La carte contient aussi quelques desserts aux fruits plus légers, à la présentation très soignée, mariant notamment une mousse à la banane et au fruit de la passion à un biscuit aux noisettes.

«On évite les grands mélanges de saveurs, on préfère faire honneur à la saveur du fruit, qu'il goûte le fruit, ou au chocolat, qu'il goûte bien le chocolat», raconte François Buchoux. Avec son ami pâtissier Olivier Veillet, formé à Paris auprès d'un Meilleur ouvrier de France, ils ont choisi le quartier Hochelaga-Maisonneuve en dépit des mises en garde que leur auraient faites bien des amis et collègues. «Finalement, le choix était excellent», dit François Buchoux. Il y a beaucoup de familles, et somme toute assez peu d'offres du genre dans le secteur. Et en effet, même si les macarons (un peu gros) n'ont pas la finesse de ceux de La Durée, ou les éclairs, celle de la chic Maison du Chocolat, on s'y retrouve un peu comme à Paris dans cet univers rose bonbon. Et ça, ça mérite bien un arrêt.

4317, rue Ontario Est, 514-257-0333. Ouvert tous les jours.