Les vignerons français sont de plus en plus nombreux à choisir l'agriculture biologique. Selon le dernier rapport de l'organisme Agence Bio, la superficie des vignes converties à ce mode d'agriculture a presque triplé au cours des quatre dernières années. Et selon un expert, cet engouement pour le bio est loin de s'essouffler.

Pascal Patron est l'auteur du premier guide québécois sur les vins bios. Entre la première édition de son livre publiée en 2007 et la deuxième, en 2010, il a constaté une augmentation significative du nombre de vignobles convertis à l'agriculture biologique.

«En 2007, j'évaluais seulement les vins bios disponibles au Québec, dit-il. Il y en avait alors une centaine. En 2010, ce chiffre avait plus que doublé. J'étais rendu à près de 250.»

Les derniers chiffres recensés par l'organisme Agence Bio confirme cette tendance en France. Car la superficie des vignes conduites selon une agriculture biologique dans l'Hexagone a presque triplé depuis 2007. Elle est passée de 22 509 hectares à 61 055 en 2011. Les vignes bios représentent aujourd'hui 7,4% du vignoble français.

L'organisme rappelle également qu'en 1995 à peine 5000 hectares des vignes françaises étaient cultivés selon les méthodes de l'agriculture biologique.

«Dans un premier temps, on aurait pu penser que c'était une mode, précise M. Patron. Je crois que c'est plutôt une prise de conscience environnementale et aussi dans le goût du vin. Car on veut retrouver une typicité de terroir dans le vin.»

Pour la première fois cet automne, les vignerons qui pratiquent l'agriculture biologique pourront utiliser le terme «vin biologique » sur leurs bouteilles. Après plusieurs années de négociations, les pays de l'Union européenne se sont finalement entendus en février dernier. Ils ont adopté une réglementation européenne des vins biologiques qui autorise désormais cette mention.