L'autorité japonaise de la concurrence a donné jeudi son feu vert au portail internet Yahoo! Japan pour qu'il utilise le moteur de Google, dont la technologie va ainsi contrôler l'essentiel de la recherche sur internet au Japon.

«La commission juge qu'en l'état actuel des choses, elle n'a pas à poursuivre son enquête au regard de la loi antitrust», a déclaré la Commission de la concurrence dans un communiqué, en réponse à des plaintes du géant du logiciel américain Microsoft et du groupe de commerce en ligne nippon Rakuten qui dénoncent un risque de monopole.

Yahoo! Japan, portail le plus utilisé par les internautes nippons pour effectuer leurs recherches en ligne, va donc pouvoir bientôt passer au moteur Google comme il en a fait l'annonce en juillet, le reste des contenus restant totalement distinct entre les deux groupes. Yahoo! Japan utilisait jusqu'à présent un système spécifique à Yahoo!.

La commission a toutefois précisé qu'elle suivrait avec attention le rapprochement technique Google/Yahoo! Japan et qu'elle se réservait le droit d'ouvrir une enquête si des éléments anticoncurrentiels apparaissaient.

Le tandem contrôlera en effet l'essentiel de la recherche sur la toile au Japon, quelque 57% des requêtes passant aujourd'hui par Yahoo! Japan et plus de 30% par Google, alors que Microsoft se contente d'un peu moins de 3%.

Yahoo! Japan est une société distincte de Yahoo! et n'est pas directement concernée par le partenariat dans la recherche sur internet conclu l'an passé entre Yahoo! et Microsoft, visant justement à renforcer la concurrence face à Google qui domine les deux tiers du marché mondial.

En vertu de cet accord entre les deux groupes américains, les moteurs de recherche des sites Yahoo! de plusieurs pays, dont les États-Unis, utilisent désormais la technologie de Microsoft, baptisée «Bing».

La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a par ailleurs annoncé mardi l'ouverture d'une «enquête approfondie» sur les activités de Google, soupçonné d'abus de position dominante.