L'action de l'éditeur de jeux en réseau Zynga dégringolait d'environ 40% jeudi en Bourse à la suite de l'annonce d'une perte nette inattendue de près de 23 millions de dollars, et d'un ralentissement de la croissance de l'activité au deuxième trimestre.

La compagnie californienne a dégagé un bénéfice courant par action de 1 cent, mais c'est très inférieur aux 6 cents qu'attendaient les analystes.

Le chiffre d'affaires, en hausse de 19% à 332,5 millions de dollars, est également inférieur aux attentes (344,1 millions).

Zynga réalise la plus grande partie de son chiffre d'affaires sur Facebook.

La perte nette de l'éditeur de jeux a été expliquée par une dépense de 95,5 millions de dollars en distribution de titres aux employés, mais le ralentissement de sa croissance a manifestement effrayé les investisseurs.

Zynga a également revu drastiquement à la baisse ses prévisions pour l'année, avec un bénéfice courant par action attendu entre 4 et 9 cents, contre 23 à 29 cents précédemment.

Ce pessimisme est la conséquence «des retards dans le lancement de nouveaux jeux, d'un déclin plus rapide des jeux sur internet en raison notamment d'un climat plus difficile sur la plateforme Facebook, et des attentes revues à la baisse pour le jeu Draw Something», dont Zynga avait acheté en mars la société éditrice OMGPOP pour un montant estimé à 200 millions de dollars.

Le site d'analyse financière 247WallSt.com a immédiatement titré sur «la mort de Zynga».

«C'est la preuve indiscutable que les jeux freemium (combinant une offre gratuite et une offre haut de gamme sur abonnement, ndlr) pourraient n'être que du temps perdu», commentait l'analyste Jon Ogg.

«Peut-être la récession fait qu'on se contente de jeux qui sont juste acceptables. En tout cas, avoir une ferme virtuelle pourrait être devenue beaucoup moins cool».

Zynga est connu pour ses jeux Farmville, Mafia Wars ou encore Cityville, très populaires sur Facebook, mais il commence à souffrir de la concurrence.

Le mois dernier, le cabinet Cowen Group expliquait en outre que le basculement sur l'internet mobile était particulièrement difficile, car «il est impossible de jouer à des applications pour Facebook» sur des téléphones portables.

Le patron fondateur Mark Pincus a reconnu que Zynga avait été confronté à des «difficultés de court terme», illustrées par un repli des inscriptions par rapport au premier trimestre.

«Malgré cela, nous sommes optimistes pour les perspectives de croissance à long terme sur les appareils portables, où nous disposons d'une fenêtre de tir pour apporter le même genre de révolution des jeux sociaux que sur l'internet» fixe, a-t-il ajouté.

Son entreprise s'attache notamment de plus en plus à développer des jeux n'ayant pas besoin de passer par une page Facebook.