C'est officiel, nous venons de lancer la campagne: «Adoptons Anna-Carin Olofsson-Zidek».

La championne suédoise de biathlon n'a qu'un mot à dire pour que le Canada lui ouvre grand les bras.

«Nous avons déjà récupéré son mari Tom Zidek, a dit le gérant de l'équipe canadienne, Geret Coyne. Ce serait logiquement le prochain pas à franchir. Mais je ne pense pas que ce soit vraiment possible.»

Tom Zidek est assistant-entraîneur de l'équipe canadienne de biathlon et technicien-chef de l'équipe. Lui et Anna-Carin sont mariés depuis trois ans déjà. Le monde canadien du biathlon accueillerait en grande pompe la venue de celle qui a déjà remporté 11 épreuves en Coupe du monde et qui a terminé deuxième au classement global en 2006.

«Je sais que ce serait formidable pour vous, mais je ne pense pas que ça puisse se faire», a dit la Suédoise mardi après une excellente performance en poursuite 10 km chez les dames.

«Je pense qu'il en coûterait très cher pour que l'équipe suédoise me laisse partir», a-t-elle ajouté en riant.

«Il n'en est pas du tout question», a rétorqué son entraîneur suédois.

Comme c'est souvent le cas, Olofsson-Zidek a connu le temps le plus rapide en skis et a terminé quatrième à 39,3 secondes de la gagnante, l'Allemande Magdelena Neuner, qui méritait sa première médaille d'or olympique.

Mais une erreur de chronométrage a peut-être coûté une place sur le podium à l'athlète de 27 ans. En effet, Olofsson-Zidek devait partir 58 secondes après la gagnante du sprint de dimanche, la Slovaque Anastazia Kuzmina. Mais les préposés ont retardé son départ de 14 secondes. Elle a croisé le fil d'arrivée en sixième place, mais on a finalement corrigé l'erreur et on l'a replacée au quatrième rang.

Elle a admis que cette erreur l'a ennuyée.

«Je savais que je devais partir tout de suite après la fille qui était à ma gauche, a dit Olofsson-Zidek. J'étais anxieuse et je dois dire que cela m'a ennuyée lors de ma première boucle. J'ai tout oublié par la suite pour me concentrer sur ma course.

«Je ne sais pas si cela a fait une différence. Mais c'est la première fois que j'entends dire que cela s'est produit aux Jeux olympiques. Je l'ai déjà vu en Coupe du monde, mais pas au jeu.»

Neuner, qui était partie à deux secondes de la Slovaque, a rattrapé Kuzmina en peu de temps quand elle a raté une cible au deuxième tir couché. Neuner, ancienne championne du monde, n'a jamais été ennuyée par la suite.

C'est la jeune étoile montante française, sans doute le meilleur espoir mondial, Marie-Laure Brunet, qui a glané la médaille d'argent après un parcours sans faute.

La seule Canadienne inscrite, Megan Tandy, a connu une course superbe. Partie de la 46e place, elle a bouclé le 10 km en 36e position après n'avoir commis qu'une seule faute.

«Je me sens super bien, a-t-elle dit. Pour moi de ne commettre qu'une seule faute, c'est excellent. Je vis ici à Squamish et je me sens chez-moi ici. En fait, c'est ici que je m'entraîne. Tous mes parents et amis sont ici.

«J'étais un peu nerveuse au sprint, a ajouté la biathlète de 21 ans. C'était ma première course olympique. Mais aujourd'hui, je me sentais plus à l'aise et j'avais d'excellents skis. Je sentais que je pouvais pousser un peu plus. Je me sentais plus agressive. Et je dois dire que c'est aussi ma course favorite. On se bagarre, on double des concurrentes. C'est formidable.»

Pour ce qui est de Olofsson-Zidek, Tandy a reconnu que c'était une erreur peu commune.

«Tout le monde commet des erreurs. Mais Anna-Carin a beaucoup d'expérience et elle a pu se débrouiller, même si ses plans de course ont été bousculés. Elle est une skieuse exceptionnelle. Nous la connaissons très bien. Elle est toujours dans notre entourage avec son fils d'un an en demi Leon et nous encourage constamment. Elle fait partie de la famille.»