J'ai écrit ces lignes avant l'entrée en scène de Joannie Rochette. Mais Cynthia Phaneuf venait de compléter son programme. Elle était tombée et semblait dépitée après sa performance. Sa coach, Annie Barabé, l'a ramassée à la cuillère devant les caméras de la télévision: «Garde la tête haute, tu t'en es bien tirée», lui a-t-elle dit.

À mes côtés, un collègue a juste soufflé: «Cynthia a encore plus de talent que Joannie Rochette, mais elle est moins solide mentalement.»

La «dureté du mental», cette foutue force de caractère qui fait la différence. Il y a Cynthia Phaneuf qui va peut-être finir par nourrir sa confiance et la faire grandir et il y a Joannie Rochette.

Mon ami Jean-Paul Blais, ancien président de l'équipe Players de formule Indy, qui s'y connaît en leadership, emploie un de ses renommés «J.Pismes» pour décrire la performance de Joannie: «Aptitudes et attitude égalent altitude.» Pour l'instant, c'est l'attitude qui n'est pas à point chez Cynthia Phaneuf. Mais elle est encore jeune. L'excellence s'apprend et quand on se bat aux Jeux olympiques, on doit avoir quelque chose de solide dans l'âme. Reste à tremper cette solidité.

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Les dernières trouvailles

C'est Pierre Foglia qui a trouvé la formule. Les filles de l'équipe canadienne qui ont gagné la médaille d'or, hier soir, sont sans doute les dernières Soviétiques du hockey.

Comme dans le temps de l'Armée rouge et de l'équipe nationale de l'URSS, elles s'entraînent et vivent pendant des mois et des mois sans vraiment briser cette routine. Leur seul défoulement étant ces matchs disputés dans l'Ouest contre des équipes de gars de calibre Midget. Sinon, c'est entraînement, entraînement et entraînement.

J'ai beaucoup d'admiration pour ces filles qui jouent du hockey collectif de très haut niveau. Elles ne sont pas responsables des lacunes des autres fédérations de hockey dans le monde.

Reste à voir si les hommes seront capables d'imiter les filles contre les Slovaques. Les filles, elles, ont gagné 18-0.

Mais Jaroslav Halak n'était pas devant le but.

DANS LE CALEPIN - Deux petites erreurs que des lecteurs m'ont signalées. Dans le match du 31 décembre 1975, Guy Lafleur n'avait pas marqué. C'est Cournoyer, Shutt et Lambert qui l'ont fait. Et si Ken Dryden était de la Série du siècle et de la Coupe Défi à New York, il n'était pas de la Coupe Canada de 1976. Merci pour les précisions, c'est toujours apprécié.