(Paris) La Québécoise Leylah Fernandez et sa partenaire américaine Taylor Townsend se sont inclinées en finale du double féminin des Internationaux de tennis de France en trois manches de 6-1, 6-7 (5), 1-6 contre la Taïwanaise Hsieh Su-wei et la Chinoise Wang Xinyu dimanche après-midi à Paris.

Pour Fernandez, qui n’est âgée que de 20 ans, il s’agissait d’une deuxième participation à une finale en tournois du Grand Chelem depuis le début de son arrivée chez les professionnelles, et d’une première en double féminin. En 2021, Fernandez avait perdu la finale du simple des Internationaux des États-Unis contre Emma Raducanu.

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Leylah Fernandez du Canada (à droite) joue un retour de coup droit à côté de l’Américaine Taylor Townsend alors qu’elles jouent contre Wang Xinyu de la Chine et Hsieh Su-wei de Tapei pendant leur match de finale

Le revers de dimanche est survenu trois jours après celui de l’Ontarienne Bianca Andreescu lors de la finale du double mixte.

« Je pense que nous sommes passées si près et il y a eu seulement quelques erreurs de ma part à des moments-clés. Je me suis dit “si seulement j’avais pu effectuer un coup différent ici et là, peut-être que le résultat aurait été différent”. Nous ne le saurons jamais », a déclaré Fernandez.

« Je suis simplement super fière de la façon dont nous avons trouvé des solutions pour chaque match depuis le tout début. Nous ne faisons que devenir meilleures et meilleures, et nous communiquons mieux », a ajouté la Québécoise.

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De gauche à droite : Taylor Townsend, Leylah Fernandez, Wang Xinyu et Hsieh Su-Wei

Dimanche, sur le court du stade Philippe-Chatrier, le rêve de Fernandez est venu bien près de se réaliser, surtout après un premier set qu’elle et Townsend ont largement dominé.

Les deux Nord-Américaines auraient même pu gagner le seul jeu qu’elles ont perdu dans ce set, le tout premier du match, lors duquel elles n’ont pas réussi à convertir trois chances de bris.

Mais Hsieh et Wang, qui disputaient seulement un deuxième tournoi ensemble, ne perdaient rien pour attendre. Fernandez et Townsend ont gagné les six jeux suivants, ne concédant que sept points lors de cette séquence et seulement quatre lors des cinq derniers jeux.

Le set n’a duré que 27 minutes.

L’allure du match a cependant changé au début de la deuxième manche lorsque les deux Asiatiques ont combiné leurs efforts pour briser le service de Townsend lors du premier jeu du set.

Après avoir sauvé deux balles de bris au quatrième jeu, Hsieh et Wang semblaient en bonne voie de gagner la deuxième manche sans trop d’ennuis. Mais c’était sans compter un redressement inattendu de leurs rivales.

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Hsieh Su-wei de Tapei, à gauche, célèbre un point avec Wang Xinyu de Chine.

Tirant de l’arrière 3-5 et face à un recul de 0-40 au service de Townsend, les deux Nord-Américaines ont gagné les cinq points suivants, et le jeu. Puis, elles ont enchaîné avec leur premier bris du set, grâce à un puissant smash de Townsend, ramenant le duel à service égal.

Les deux tandems ont ensuite gagné leur service respectif pour forcer la tenue d’un bris d’égalité qui s’est conclu en faveur des Asiatiques, lorsqu’une volée de Townsend a atterri au-delà de la ligne de fond.

Hsieh et Wang ont pris le contrôle du set décisif en gagnant les trois premiers jeux, dont le deuxième au service de Fernandez, lorsque la Québécoise a vu sa volée en croisé, du coup droit, tomber à l’extérieur du corridor de double.

Malgré cela, le duel aurait pu prendre une tournure différente lors du cinquième jeu, peut-être le plus emballant du match.

Après presque 11 minutes d’action soutenue, et après avoir effacé quatre balles de bris, les deux Asiatiques ont réussi à gagner leur service pour se donner une avance de 4-1.

Elles ont ajouté un bris au jeu suivant et ont scellé leur victoire lorsque Hsieh a claqué un smash intouchable alors qu’elle se trouvait à proximité du filet, à la deuxième balle de match des Asiatiques, après deux heures neuf minutes d’action.

Fernandez avait trouvé le moyen, on ne sait trop comment, de sauver la première balle de match à l’aide d’une volée qu’elle a réussie tout en utilisant sa raquette pour se protéger le visage.

Classées 10es parmi les têtes de série de la compétition, Fernandez et Townsend en étaient à leur cinquième tournoi ensemble en 2023, après avoir amorcé leur association en mars au tournoi d’Indian Wells.

Moins d’un mois après le début de cette association, Fernandez et Townsend ont participé à la finale de l’Omnium de Miami, où elles s’étaient inclinées contre les Américaines Jessica Pegula et Coco Gauff.

Vendredi, en demi-finale, Fernandez et Townsend avaient vengé cet échec avec panache, l’emportant 6-0, 6-4 en 64 minutes contre Pegula et Gauff, classées deuxièmes têtes de série du tournoi.

Au début de mai, Fernandez et Townsend avaient également atteint les demi-finales du double féminin à l’Omnium de Madrid, un tournoi joué sur terre battue, comme c’est le cas à Roland-Garros.

Pendant leur parcours jusqu’à la finale des Internationaux de France, Fernandez et Townsend n’avaient concédé qu’une seule manche, la deuxième lors de leur match de troisième ronde contre la Canadienne Gabriela Dabrowski et la Brésilienne Luisa Stefani, qui étaient classées huitièmes têtes de série du tournoi.

« C’est notre premier [tournoi du Grand] Chelem ensemble. Pas trop mal ! », a lancé Townsend au micro, sur le court, lors de la cérémonie de remise de trophées.

Plus tôt cette semaine, Fernandez avait raconté qu’elle apprenait de Townsend comment tourner la page plus rapidement sur ces revers. Après la défaite, dimanche, on a d’ailleurs pu voir Townsend, sept ans l’aînée de la Québécoise, s’affairer à réconforter sa partenaire.

« Je fais les choses avec sincérité. Je ne l’ai pas fait pour les caméras ou pour l’image. Je regardais vraiment Leylah dans les yeux et j’ai dit’Non. Nous avons perdu. Et après ? Et après ? C’est notre premier [tournoi du Grand] Chelem », a relaté Townsend.

Avec la contribution de Stephanie Myles