La résilience de Christian Mbilli a payé. Alors qu’il prenait l’eau au 8round, le Montréalais d’adoption a connu un second souffle inespéré pour terminer le round.

La bravoure de Mbilli (24-0 20 K. -O.) a été nécessaire puisque le Français s’est imposé par décision unanime contre Carlos Gongora (21-2, 16 K. -O.) et a réussi à défendre ses deux ceintures lors du combat principal au Casino de Montréal, jeudi soir.

Mbilli a offert une performance sans bavure jusqu’au 8round, mais plusieurs combinaisons de l’Équatorien ont atteint le champion qui a semblé s’effriter peu à peu. Plus il a reçu de coups, plus ses jambes ont commencé à fléchir.

Je n’avais pas le droit de tomber aujourd’hui. C’était la victoire un point c’est tout.

Christian Mbilli

Souvent qualifié de Montréalais d’adoption, Mbilli a assurément pu compter sur la foule du Casino.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Christian Mbilli et Carlos Gongora

« Sans vous mentir, j’ai vu mon travail y passer, a admis Mbilli. J’ai vu mes heures de souffrance à l’entraînement. J’ai vu mes objectifs de carrière. Je me suis dit que je devais montrer mes couilles. Il m’a fait mal, c’est vrai, mais j’étais meilleur que lui depuis le début du combat. »

J’ai été chercher de l’énergie au plus profond de moi-même. C’est ce qui fait la différence entre un boxeur ordinaire et un champion.

Christian Mbilli

La foule s’est emportée lorsqu’il a rompu les assauts de son rival au 8round et est restée debout pour le reste du combat de 10 rounds. Elle n’a plus cessé de l’encourager.

« Sans le public, le combat aurait été plus dur. Elle m’a tellement encouragé. Elle était en délire ! », a-t-il lancé en riant.

Grâce aux cartes de 97-93, 98-92 et 99-91, Mbilli a conservé ses ceintures Internationale de la World Boxing Association (WBA) et Intercontinentale du World Boxing Council (WBC).

Avec ce combat, le pugiliste de 27 ans souhaitait envoyer un message à Canelo Álvarez, qui détient les quatre ceintures de la division des super-moyens, et à David Benavidez, champion intérimaire du WBC. Ce n’était peut-être pas le message qu’il désirait, mais il a prouvé son courage face à Gongora.

« Il n’y a plus personne qui va vouloir monter contre Christian. Il s’est fait faire mal. Il a continué à attaquer malgré tout. C’est exceptionnel ce qu’il a fait aujourd’hui », a lancé le promoteur d’Eye of the Tiger Management, Camille Estephan, après le combat avec le sourire d’un homme soulagé.

Des fleurs pour Gongora

Après la victoire de son poulain, Estephan a confié ce qu’il pensait quand il a vu Mbilli être mis en danger.

« Pourquoi on l’a amené ici lui ? », s’est alors fait comme réflexion Estephan.

« Gongora c’est l’un des meilleurs adversaires qu’on a vu au Québec. […] On ne va rien pouvoir offrir à Christian en termes de difficulté de combats si ce ne sont pas des combats de championnats du monde. C’est aussi simple que ça », a-t-il ajouté.

Mbilli également a qualifié de Gongora du « combattant le plus puissant » qu’il a eu à affronter. Toujours aussi lucide malgré les émotions, il a pris le temps d’analyser pourquoi son rival lui a causé des ennuis.

« Je n’aime pas affronter les gauchers, a confié Mbilli. La plupart de mes défaites sont venues aux mains des gauchers. Il m’a vraiment fait mal avec ses « uppercuts ». »

Si Gongora était le dernier test avant un combat de championnat du monde, Mbilli a prouvé que son courage sera son plus grand atout pour rejoindre l’élite mondiale.