Le super combiné d'Altenmarkt sera le seul disputé avant les Jeux olympiques de Sotchi. Il ne faut pas pour autant s'attendre à ce que Marie-Michèle Gagnon, gagnante hier, s'amène dans la station russe à titre de favorite.

La raison est simple: le super combiné olympique comprend une manche de descente, plutôt qu'un super-G comme à Altenmarkt. La Québécoise est nettement plus à l'aise dans cette dernière discipline de vitesse, où elle revendique deux résultats parmi les 10 premières cette saison. À titre comparatif, elle n'a effectué que quatre départs en descente, inscrivant ses premiers points avec une 29e place samedi.

«Je suis un peu plus confortable et rapide sur mes skis de super-G cette année», a reconnu Gagnon, qui ne s'est pratiquement pas entraînée en descente. «Je ne veux pas dire (que la course d'hier) est une référence, parce que ça va être un événement différent.»

Hugues Ansermoz, entraîneur-chef de l'équipe féminine, croit néanmoins que son athlète peut raisonnablement figurer parmi le groupe des prétendantes. «Surtout qu'elle a marqué ses premiers points en descente (samedi), a souligné le Suisse au téléphone. «Elle n'est pas encore avec les meilleures en descente, mais elle a fait un progrès. Malheureusement, il lui manque encore de l'expérience.»

Ansermoz se croise donc les doigts pour que les quatre entraînements de descente prévus à Sotchi soient bel et bien présentés. Il craint que les aléas de la météo ne bousculent l'horaire à la station Rosa Khutor.

«Plus elle aura de descentes d'entraînement, plus elle aura une chance dans la course de se mettre dans une position proche du podium, a-t-il noté. En super-G, elle est peut-être à une seconde, une seconde et demie des meilleures. En descente, elle est à deux secondes et demie. Si on arrive à couper ça à Sotchi, ce serait le but.»

Le choix du bon matériel pour cette piste comprenant de longues sections de glisse sera aussi crucial, relève l'entraîneur en chef. En plus du super combiné, Gagnon disputera le slalom, le géant et le super-G à ses deuxièmes JO. «Pour ce qui est de la vraie descente, on verra, on ne sait jamais encore!», indique Ansermoz, qui voudra néanmoins préserver l'énergie de la skieuse de 24 ans.

Marie-Michèle Gagnon a été la première à le reconnaître: le super combiné n'est pas l'épreuve la plus prestigieuse du ski alpin. Récompensant la polyvalence, elle consiste en un super-G ou une descente, suivi d'une manche de slalom, disputés le même jour. Le temps des deux épreuves est combiné pour déterminer les rangs. Né en 2006, le super combiné a succédé au combiné traditionnel (une descente et deux slaloms, sur deux jours), qui n'est dorénavant présenté pour les hommes qu'à Kitzbühel. «Pour moi, c'est quand même une victoire, a confié Gagnon. C'est quand même très gros. C'est sûr que si je gagne un slalom, ce sera autre chose.»