À une seule semaine de l’ouverture des camps d’entraînement dans la Ligue nationale de hockey, Casey DeSmith constituait le quatrième gardien du Canadien, en attendant une transaction.

Il venait d’être largué par les Penguins de Pittsburgh pour des raisons de plafond salarial, et de médiocrité, il faut l’avouer, et Kent Hughes lui a promis de tout faire pour l’accommoder.

On a finalement trouvé preneur, son ancien directeur général à Pittsburgh désormais président des Canucks de Vancouver, Jim Rutherford, qui a même payé un choix de troisième tour, tout en cédant Tanner Pearson et son salaire de quelques millions, en espérant retrouver le DeSmith d’antan dans un rôle d’auxiliaire fiable.

Huit mois plus tard, le sort des Canucks, sixièmes au classement général de la LNH, repose sur les épaules de ce gardien de 32 ans, avec la blessure subie par Thatcher Demko au début de la série de premier tour contre les Predators de Nashville.

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Casey DeSmith a le sort des Canucks sur les épaules, après la blessure au gardien numéro 1 de l’équipe, Thatcher Demko.

Après une première sortie en demi-teinte, mardi, DeSmith a réussi l’improbable, jeudi, à son troisième match en carrière dans les séries éliminatoires : battre les Predators à Nashville en accordant seulement un but. Les Canucks l’ont emporté 2-1, pour prendre l’avance deux matchs à un dans la série. DeSmith a perdu son blanchissage avec un peu plus de cinq minutes à jouer dans la rencontre.

DeSmith n’a pas volé ce match, entendons-nous, certains de ses arrêts et déplacements paraissaient peu conventionnels, mais on l’a senti gagner en confiance au fil de la rencontre, et il a donné sa pleine mesure en troisième période.

Les Canucks, l’un des bons clubs offensifs de la Ligue cet hiver, ont ajusté leur jeu en conséquence. Ils ont été en mode défense et se sont contentés de douze maigres tirs au but, un record d’équipe en séries, dont seulement trois au dernier engagement.

Ils avaient, après tout, réussi à prendre les devants par deux buts en début de deuxième période en étant très efficaces en supériorité numérique.

Pour le reste, ils ont réussi à garder leurs adversaires en périphérie et bloqué 29 tirs, un de moins que DeSmith. Une séquence illustre bien le match en troisième période : le défenseur vétéran Ian Cole bloque deux lancers consécutifs, puis fait dévier une rondelle avec son bâton en plongeant devant le but.

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Les Predators ont échoué là où les Canucks ont brillé. Ils n’ont pas su marquer en cinq tentatives en supériorité numérique, dont une fois à cinq contre trois en troisième période.

Les Canucks ont su l’emporter malgré un match plus difficile de leur capitaine, le défenseur Quinn Hughes. Celui-ci a été pris pour cible par ses adversaires, coriaces en échec avant, et il a été victime de plusieurs revirements.

Hughes a obtenu deux aides, secondaires, en supériorité numérique, il est vrai, mais graduellement, l’entraîneur Rick Tocchet a fait appel à des défenseurs moins doués, mais plus costauds, et on a évité à Hughes autant que possible les mises en jeu en territoire défensif.

Le surdoué des Canucks a joué 19 : 29, devancé à ce chapitre par deux géants de plus de 6 pieds 6 pouces, Nikita Zadorov (20 : 46) et Tyler Myers (21 : 58). Hughes a joué moins de 20 minutes seulement trois fois en saison régulière, dont une lors d’un massacre de 10-1 contre les Sharks de San Jose en novembre.

Voyons si Casey DeSmith tiendra le coup lors des prochains matchs. Il ne serait pas le premier gardien à sortir de nulle part pour se signaler en séries. Songeons seulement à Adin Hill l’an dernier, de troisième gardien des Golden Knights de Vegas à l’aube des séries à champion de la Coupe Stanley à titre de partant. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et Vancouver ne pourra se permettre d’être aussi timide offensivement dans les prochains matchs…