(Fort Lauderdale) On pouvait prévoir bien des choses avant ce match entre le CF Montréal et l’Inter Miami à Fort Lauderdale. Mais probablement pas que le CFM en ressortirait avec une spectaculaire victoire de 3-2.

Des buts de Fernando Álvarez, Matías Cóccaro et Sunusi Ibrahim du côté de Montréal. Des réussites de Leo Campana et de Jordi Alba de l’autre. Ce qui a donné, en somme, un match haut en rebondissements, au suspense éternel et au divertissement indéniable.

Même pas besoin de Lionel Messi pour ça. Parce que ce match, l’Argentin n’y a pas participé. Il a été complètement écarté de la formation floridienne en raison d’un coup à la cheville subi contre Nashville, jeudi en Coupe des champions, et d’un calendrier très chargé. Miami affronte Nashville à nouveau mercredi prochain pour le match retour des huitièmes de finale de cette compétition que la troupe de Tata Martino a à cœur.

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Lionel Messi

Peu importe. Cette victoire, que le CF Montréal a défendue bec et ongles jusqu’aux dernières secondes d’une dizaine de minutes de temps ajouté, il en est « fier ».

Notamment parce que « tout le monde a contribué », a estimé Samuel Piette après la rencontre.

« Que ce soit Fernando qui marque son premier but, Matías qui est titulaire [après sa blessure de la semaine dernière] et qui marque son premier but. Sunusi aussi. On a vu que les suppléants […] ont fait en sorte qu’on est allés chercher un résultat. On n’a pas juste 11, 12 ou 13 joueurs. On a vraiment une équipe complète. »

« La pédale au plancher »

L’absence de Messi n’a pas empêché l’Inter de sortir les feux d’artifice en début de match, malgré le ciel dégagé et ensoleillé de la Floride. Ni retenu ses groupes de supporters de frapper sur leurs tambours avec un rythme qui vibrait jusqu’à la galerie de presse.

Ça a en revanche empêché Miami d’être aussi létal qu’à l’habitude, surtout en début d’affrontement. Tata Martino a quand même employé cinq joueurs différents de la formation qui avait fait 2-2 à Nashville trois jours plus tôt. Sans Messi, et sans Luis Suárez et Busquets en début de match, il manquait d’importantes vertèbres à la colonne floridienne.

Montréal en a profité pour déployer son jeu de pression intense qui commence sérieusement à faire partie de son identité.

« Ce sont les intentions, a expliqué l’entraîneur-chef Laurent Courtois. Wilfried [Nancy] dit beaucoup “Celui qui ose, gagne”. On veut toujours démarrer la pédale au plancher. »

À la 13e minute, cette stratégie a payé. Le jeune Colombien Fernando Álvarez, qui a obtenu dimanche son premier départ de la saison pour remplacer George Campbell, a marqué de la tête sur un corner.

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Fernando Álvarez (4) après avoir marqué

« C’était super, s’est réjoui Álvarez à propos de son but. J’ai travaillé pour ce moment. »

« Je ne peux pas marquer un but tout seul, a cependant rappelé le défenseur de 20 ans. Je joue avec 10 autres joueurs, et ceux qui sont sur le banc. C’est un but d’équipe. »

Et vous savez qui était peut-être aussi heureux qu’Álvarez ? Matías Cóccaro. Le fougueux Uruguayen venait, quelques instants plus tôt, de louper une occasion rêvée qui va sans doute lui faire faire des cauchemars. Le gardien Drake Callender avait complètement raté sa lecture du ballon, Cóccaro s’est retrouvé devant un filet ouvert… mais a trop pris son temps. Ce qui a permis à la défense de Miami de se replacer. Son tir, dévié, n’a pas touché le cadre.

Il a raté une chance semblable une quinzaine de minutes plus tard. Cela a témoigné, oui, de repères encore à trouver pour l’attaquant. Mais aussi d’une défense désorganisée chez les locaux, et d’un Bleu-blanc-noir prêt à le lui faire payer.

Une deuxième mi-temps enlevante

On a senti que Miami avait retrouvé du rythme en fin de première demie. Cette tendance ascendante s’est poursuivie en deuxième. Sergio Busquets est entré en jeu après l’heure de jeu, et comme de fait, Miami a égalé la marque à la 71e minute, gracieuseté de Leo Campana sur corner.

Mais on n’en avait pas fini avec les éclats. Cóccaro a corrigé ses erreurs de la première mi-temps en redonnant les devants à son équipe à la 75e. Puis, trois minutes plus tard, Ibrahim profitait encore des largesses défensives de Miami. C’était 3-1.

« Le premier but [de Cóccaro], je pense que ça va lui faire du bien, a soumis Piette. Surtout après ses deux petites chances ratées en première mi-temps, qui nous auraient fait du bien ! »

« Il est récompensé de ses efforts, a ajouté Courtois. Il s’est un peu rattrapé et il a fait un énorme travail en deuxième mi-temps. Tant mieux. »

Suárez a fait son entrée à la 77e, juste avant le but d’Ibrahim. À la 80e, Jordi Alba a réduit l’écart à 3-2. Ce qui a donné lieu à une fin de match enlevante, où les attaques floridiennes venaient en vagues.

Et malgré les neuf minutes de temps ajouté, la défense montréalaise a tenu le coup. Comme elle l’a si bien fait depuis le début de la saison. Et cette fois, ce ne sont pas que les partisans montréalais qui vont le remarquer.

Parce que le message que vient de passer le CF Montréal à la ligue, il est grand.

« Peu importe qui jouait, que ce soit Messi, Suárez, Redondo ou ma grand-mère, nous, on a une job à faire », a dit Piette. Oui, il a bien ajouté sa grand-mère à l’énumération. À la blague, bien sûr.

« On doit respecter l’adversaire, mais faire en sorte qu’on joue notre propre jeu. »

Jusqu’à maintenant, avec sept points sur neuf accumulés sur la route, ce jeu fonctionne à plein régime.