Si l’on fait la chronologie de la carrière d’Aaron Herrera avec le CF Montréal, il y a un point de rupture facilement identifiable. Il y a l’ère pré-Bryce Duke et l’ère post-Kamal Miller. Depuis trois matchs, la paire qui opère sur le côté droit s’amuse aux dépens des défensives adverses.

Herrera a pris la frappe qui a mené au premier but des locaux et a obtenu la passe décisive sur le second pour permettre à l’Impact de prendre la mesure de l’Orlando City SC 2-0, samedi soir au stade Saputo. Une troisième victoire consécutive en MLS pour le CFM.

Arrivé dans l’entre-saison pour pourvoir le départ d’Alistair Johnston, Herrera avait de grandes bottes à chausser. Si son début de campagne a été en demi-teinte, à l’image du collectif, le vent semble avoir tourné lors des trois derniers matchs.

Depuis qu’il forme un duo avec Duke, Herrera a deux passes décisives à sa fiche et deux de ses ballons se sont transformés en but contre le camp adverse. Décisif.

Pour sa part, Duke s’est amené à Montréal à la mi-avril dans une transaction qui envoyait Miller et une somme d’argent avoisinant le million de dollars à l’Inter Miami. Au passage, le CFM a aussi mis la main sur Ariel Lassiter. « Un vent de fraîcheur », a lancé Herrera à propos des nouveaux venus.

Or, le succès de Duke a été immédiat et est lui aussi dû à sa connexion avec Herrera. Les combinaisons entre les deux comparses ont prouvé qu’ils sont sur la même longueur d’onde au point de vue offensif.

PHOTO DAVID KIROUAC, USA TODAY SPORTS

Bryce Duke (10) sur le terrain du stade Saputo, samedi

« Bryce, il est calme et appuie beaucoup mon jeu offensivement, a admis Herrera. Il a cette capacité à faire cette passe dans le dernier tiers. […] J’ai beaucoup de liberté offensivement, alors ça me permet de faire des courses dans le dos de la défense. Même si la saison est encore jeune, nous ne sommes pas satisfaits. On doit toujours s’améliorer. »

Les deux anciens de l’académie du Real Salt Lake ont animé l’offensive des Montréalais lors de la séquence victorieuse. Après s’être imposé contre deux clubs en difficulté, les Red Bulls de New York et le Sporting de Kansas City, le Bleu-blanc-noir a été en mesure de signer un troisième gain consécutif en MLS et un quatrième toutes compétitions confondues.

C’était facile de connecter, car nous sommes le même style de personne. C’est un bon ami, alors si ça permet de mieux se trouver sur le terrain, tant mieux.

Aaron Herrera, défenseur du CF Montréal

L’entraîneur-chef du CFM, Hernán Losada, s’est permis de donner quelques raisons qui expliquent pourquoi le jeu collectif prend du mieux.

« Plus la saison va avancer, plus la cohésion va arriver. C’est la première fois de la saison qu’on peut aligner le même onze pour deux matchs consécutifs. Si chaque fin de semaine, c’est le même joueur à côté de toi, c’est plus facile pour le joueur. Il y a des petites équipes dans l’équipe », a noté Losada.

Chose certaine, la petite équipe du côté droit se plaît récemment.

Une soirée réussie en l’honneur de Patrice Bernier

Lors de la mi-temps, Patrice Bernier est officiellement devenu le cinquième membre du Mur de la renommée au stade Saputo. Il a d’ailleurs été chaleureusement accueilli par les partisans montréalais. Le groupe de supporters, le Collectif Impact Montréal, a d’ailleurs dévoilé un large tifo à son effigie vers la huitième minute pour célébrer l’ancien capitaine, qui a arboré ledit numéro.

PHOTO ALLEN MCINNIS, LA PRESSE CANADIENNE

L’ex-joueur de l’Impact Patrice Bernier (centre) et le propriétaire du CF Montréal Joey Saputo (droite)

Il a terminé son discours en souhaitant une victoire des Montréalais. Il a été servi.

« À la maison, on veut que ce soit impossible pour nos rivaux de prendre des points », a lancé Losada. Si l’équipe n’a pas une fiche reluisante à l’étranger, elle a un dossier de trois victoires et un revers à Montréal en MLS.

Le retour de Romell Quioto, reçu en héros par les partisans après avoir raté près d’un mois d’activité, a aussi permis à la fête de se prolonger. Le CFM a trouvé le fond du filet dès son entrée sur le terrain et le principal intéressé a lui-même noirci la feuille de pointage quelques minutes après.

PHOTO DAVID KIROUAC, USA TODAY SPORTS

Romell Quioto après son but

« C’est tout un joueur, dixit Losada au sujet du meilleur buteur du club lors des trois dernières saisons. On sait tous à quel point il est important pour nous. On ne veut pas prendre de risques avec les blessés, c’est pourquoi son retour est progressif. »

Il faut toutefois noter que l’équipe léonine a été la plus dangereuse pour les 45 premières minutes, mais le CFM a pris l’ascendant en deuxième portion de match. Ce sont cependant trois précieux points que l’Impact a ravis à un rival de l’Association de l’Est. Mine de rien, cette bonne séquence place le CFM à deux points de la ligne rouge et des éliminatoires.

« On a encore du travail à faire, on veut monter plus haut dans le classement », a ajouté Herrera. Tenez-vous-le pour dit, c’est comme une mise en bouche pour les deux prochains duels de l’Impact, tous deux contre le Toronto FC.

En hausse

Rudy Camacho

Propre dans ses relances, justement positionné et apportant cette confiance balle au pied qui l’a défini au travers des années, Camacho a été le pilier de la défense montréalaise. Il a également envoyé une frappe sur le poteau quelques instants avant le but d’Herrera.

En baisse

Chinonso Offor

On ne pourra pas lui reprocher de se ménager, mais Offor a encore eu beaucoup de difficulté avec la balle au pied. Quelques contre-attaques ont été avortées, car il n’a pas été capable de lire le jeu correctement ou de faire une passe de qualité.

Le chiffre du match

404

Nombre de minutes écoulées, toutes compétitions confondues, depuis que le CFM a concédé un but