Le gazon est tondu. Les lignes sont peintes. Les filets sont attachés. Le soccer européen peut recommencer. Et quelques intrigues sont prédominantes pour les cinq championnats principaux de l’autre côté de l’Atlantique. Tour d’horizon.

Angleterre

La question est simple en Premier League : qui, de Manchester City ou de Liverpool, triomphera cette saison ?

Parce que la course au titre, à moins d’une surprise majeure — bonjour Tottenham ? —, se limitera encore à ces deux grandes écuries.

Manchester City a ajouté Erling Haaland, l’espoir le plus convoité de la planète foot. Si on peut encore le qualifier d’espoir, lui qui a marqué 86 buts en 89 matchs avec le Borussia Dortmund en Bundesliga.

De son côté, Liverpool a remplacé Sadio Mané, l’étoile sénégalaise partie au Bayern Munich, par l’Uruguayen Darwin Núñez, acquis du Benfica.

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Liverpool célèbre son second but contre Manchester lors du Community Shield, le 30 juillet.

Tant Haaland que Núñez ont inscrit des doublés lors de la première semaine d’activités.

On ne voit ainsi ni City ni Liverpool reculer cette saison. Ce qui donnerait encore une fois l’avantage aux hommes de Pep Guardiola.

Allemagne

L’hégémonie du Bayern Munich en Bundesliga est bien documentée. Dix championnats consécutifs. Une domination totale et complète sur ses adversaires. Des titres généralement remportés plusieurs semaines avant le terme.

La question qui vous pend aux lèvres, maintenant : le Bayern sera-t-il détrôné cette année ? Réponse courte : non. Réponse longue : fort probablement pas.

Certes, la saga Robert Lewandowski s’est finalement conclue avec son départ souhaité vers le FC Barcelone. L’artilleur polonais a enfilé 98 buts lors des deux dernières saisons seulement. Mais il a été remplacé par Sadio Mané, qui cadre peut-être un peu mieux dans les plans tactiques de l’entraîneur Julian Nagelsmann.

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Le Bayern célèbre sa victoire contre le Wolfsbourg dans le cadre du Bundesliga, à Munich, dimanche.

De son côté, le Borussia Dortmund, éternel rival du Bayern, a perdu les services d’Erling Haaland. Celui qu’on avait trouvé pour le remplacer, l’international ivoirien Sébastien Haller, a récemment reçu un diagnostic de tumeur maligne au testicule. On s’est donc rabattu sur Anthony Modeste, un attaquant de 35 ans pour qui le meilleur est derrière lui. Rien pour espérer faire tomber le roi bavarois.

France

En termes d’intrigue au sommet du classement de la Ligue 1, on repassera. Le Paris Saint-Germain (PSG) est encore bien parti pour faire montre de son emprise sur le championnat français. Même quand ça ne clique pas totalement pour la bande à Messi, Neymar et Mbappé, ça fonctionne : le PSG a terminé 15 points devant l’Olympique de Marseille l’an dernier.

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Paris Saint-Germain célèbre son cinquième but contre Montpellier en Ligue 1, samedi.

Certes, il y a eu du recrutement intéressant chez certains rivaux comme l’Olympique lyonnais et l’AS Monaco. Mais il en faudra plus pour faire tomber le géant parisien, comme l’a fait Lille la saison précédente.

Parlant de Lille, le Canadien Jonathan David y est toujours. Et son début de saison est particulièrement encourageant pour la sélection nationale. Contre Auxerre le 7 août dernier, il a inscrit un doublé (3e, 39e), en plus d’obtenir une passe décisive dans une victoire de 4-1.

Une performance qui lui fera le plus grand bien, lui qui avait connu une deuxième moitié de campagne difficile l’an dernier. Il avait marqué 12 buts avant les Fêtes, puis seulement 3 en 2022.

Il voudra certainement maintenir la cadence jusqu’en novembre. Et ainsi transposer cette forme jusqu’à la Coupe du monde pour le Canada.

Italie

À l’inverse de plusieurs autres championnats, la Serie A italienne brille par sa compétitivité.

L’AC Milan, champion, a gardé l’essentiel de ses atouts. L’Inter Milan, son dauphin, retrouve un Romelu Lukaku qui avait tout cassé avant de prendre, sans grand succès, le chemin de Chelsea.

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AC Milan salue la foule à la fin de son match contre Udinese dans le cadre de la Serie A, samedi.

Naples avait finalement pris un troisième rang honorable, après y avoir cru jusqu’aux dernières semaines.

L’absence d’un nom vous saute-t-elle aux yeux ?

Cette course au titre, elle s’est faite sans la Juventus de Turin (4e, à 16 points du champion). Un affront que la Vieille Dame ne voudra pas subir une troisième saison de suite.

La Juve a été active sur le marché des transferts. Ángel di Maria s’amène du PSG. Le défenseur Gleison Bremer, très prometteur, arrive du Torino. Tandis qu’un certain Paul Pogba espère retrouver son allure d’antan avec un retour à Turin. Bien qu’il manquera les premières semaines de la saison, blessé au genou.

Une belle bataille attend les fans de calcio.

Espagne

Les problèmes financiers du FC Barcelone ont fait les manchettes tout l’été. Et ce n’est pas parti pour se régler rapidement. Au contraire. Le Barça pellette par en avant, actuellement.

En résumé, après des années de mauvaise gestion jumelées à une pandémie désastreuse sur le plan financier, le club catalan est endetté. Et pas juste un peu. Mais au lieu de se serrer la ceinture, il regarnit son effectif avec des transferts onéreux.

Robert Lewandowski. Raphinha. Jules Koundé. Pour ne nommer que ceux-là. En faisant le pari que le succès sur le terrain lui permettra de repartir sur de bonnes bases.

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Le FC Barcelone après le match amical contre la Universidad dans le cadre du trophée Joan Gamper, à Barcelone, le 7 août

Le hic, c’est que pour réussir à enregistrer ces joueurs à son effectif — selon les règles de franc-jeu financier établies par La Liga —, il a dû se servir de mécanismes qui vont finir par peser lourd. Outre la vente du nom de son enceinte — appelez-le maintenant le Spotify Camp Nou —, l’état-major barcelonais a laissé aller 25 % de ses droits télé, notamment, et a emprunté 500 millions à la firme Goldman Sachs l’année dernière.

Sur la pelouse, le Barça pourra bel et bien aspirer au titre cette saison. Xavi a sous les mains un alignement revampé, prêt à rivaliser avec le Real Madrid. Mais dans les bureaux du Spotify Camp Nou, le casse-tête est encore éparpillé en millions de morceaux.