(Montréal) On l’avait peut-être oublié parce que l’équipe est inactive depuis bientôt deux semaines, mais le CF Montréal est engagé dans une lutte à finir pour une place dans les séries éliminatoires dans l’Association Est de la MLS. Une lutte qui reprendra samedi après-midi, au stade Saputo, et qui semble créer beaucoup de fébrilité au sein de l’équipe, incluant l’entraîneur-chef Wilfried Nancy.

« Je ressens de l’excitation, de l’envie de relever le “ challenge ”. C’est ce que je ressens au niveau du groupe », a déclaré Nancy en visioconférence, jeudi, à 48 heures du passage de l’Union de Philadelphie.

Comme je dis souvent (aux joueurs), ce sont eux qui ont construit cette histoire-là. Nous, les coachs, moi, l’entraîneur, on a donné une direction, et petit à petit, ils ont suivi le chemin, je les ai aidés par rapport à ça. Ils sont excités, ils savent que c’est la dernière étape, ils ont envie de commencer, tout simplement, et de faire du mieux possible pour aller le plus haut possible

Wilfried Nancy

À la fin de ses échanges avec les journalistes, Nancy a admis qu’il avait également hâte d’entamer ce sprint final, pour des motifs bien précis.

« Je disais aux gars : “ Ça y est, faut qu’on commence les matchs. Même si on a 15 matchs en 15 jours, qu’on commence les matchs ” ! », a raconté Nancy.

« En tant que coach, j’ai envie de voir si on va être capable de, justement, maîtriser nos émotions, de rester sur la tâche, de continuer à faire ce que l’on fait de bien et de s’améliorer sur certains détails dans les matchs qui sont vraiment cruciaux. C’est ça qui m’intéresse, j’ai besoin de voir ça. […] J’ai envie de voir la suite au niveau de mes joueurs et j’ai hâte de voir comment ils vont assumer cette pression que j’adore. »

Six finales

Le match contre l’Union sera le premier d’une série de sept en 22 jours — incluant son duel dans le cadre du Championnat canadien, le 27 octobre à Hamilton — qui mèneront l’équipe jusqu’au dernier jour du calendrier régulier, le 7 novembre.

Au premier abord, on serait porté à croire que le CF Montréal se dessine pour une conclusion semblable à l’an dernier, alors que l’Impact avait mérité son laissez-passer pour un match de qualification lors de la dernière rencontre au calendrier.

« Je pense que ce n’est pas comparable. L’année dernière, c’était beaucoup plus facile d’être dans les “ playoffs ” parce qu’il y avait beaucoup plus de places », a nuancé le défenseur central Rudy Camacho.

« Cette saison, c’est vraiment serré, il n’y a que sept places (au lieu de 10). Il reste six matchs (en MLS), ça va être six finales, et on va essayer de garder notre façon de jouer. Je le dis depuis un moment ; si on regarde trop le classement et qu’on pense trop à ça, on va oublier de jouer. Il faut qu’on soit focus sur notre jeu et sur nos principes, et il n’y aura pas de soucis si on respecte tout ça. »

Dans une section où le Revolution de la Nouvelle-Angleterre est déjà assuré du championnat, l’écart n’est que de 10 points entre Nashville (2e rang — 47 points) et les Red Bulls de New York (9e rang — 37 points).

Pour l’instant, le CF Montréal (11-10-7) totalise 40 points, autant que D. C. United et New York City FC. À cause des bris d’égalité, toutefois, la formation montréalaise occupe le septième échelon derrière les deux autres.

« Je ne me rappelle pas avoir vu ça. On ne peut vraiment pas dire qui ne fera pas les’playoffs », ça va se jouer entre une ou deux équipes, voire trois. C’est vraiment, vraiment serré. C’est bien, ça met un peu plus de piment. Ça va jouer jusqu’à la dernière journée. Toutes les équipes vont être concernées, il n’y en a pas une qui va lâcher », a prédit Camacho.

Pour Djordje Mihailovic, qui a vécu des éliminations crève-cœurs avec le Fire de Chicago lors de chacune des deux dernières saisons, il demeure essentiel d’attaquer ce dernier droit une étape à la fois.

PHOTO MITCHELL LEFF, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Djordje Mihailovic

« C’est maintenant le temps d’appuyer la pédale au fond et de se concentrer le plus possible sur le prochain match, et pas nécessairement les trois ou quatre prochaines parties. Puis une fois qu’un match est terminé, on en tire des leçons, on avance et on se concentre sur le suivant.

« Pour nous, il s’agit d’une grande opportunité d’envoyer un message, et le seul moyen de le faire, c’est de penser au prochain match. »