À un an de la fin de son contrat avec l’Impact, Samuel Piette a déjà reçu son lot d’offres « intéressantes ». Elles viennent de la MLS, mais aussi d’Europe, où le milieu défensif a passé une bonne partie de son adolescence et ses premières années d’adulte.

Sans aller jusqu’à accepter « n’importe quelles conditions », le joueur de 25 ans ne se voyait toutefois pas ailleurs que chez lui, à Montréal.

En vrac, il repense aux émotions vécues lors du plus récent Championnat canadien, à son rôle de modèle dans la communauté québécoise du soccer, à la proximité de sa famille ou tout simplement aux nouveaux visages à l’intérieur du club.

Les arrivées d’Olivier Renard et de Thierry Henry prouvent aux joueurs et aux partisans que le club veut accomplir de grandes choses.

Samuel Piette

Son nouveau contrat, annoncé mercredi, lui permet de rester au cœur de ce projet pour les trois prochaines saisons, avec une année d’option pour 2023. Et si les conditions salariales ne sont pas connues, il s’est dit « très satisfait de l’augmentation ». En 2019, il touchait un salaire garanti de 143 000 $ US (187 000 $ CAN), selon l’Association des joueurs.

« C’était dans mes conditions d’avoir des années garanties et de savoir que mon avenir à long terme allait être sécurisé ici, a-t-il indiqué. […] C’est une chose de moins à penser, mais je ne voulais pas, non plus, accepter n’importe quelles conditions. Je suis content de pouvoir annoncer ça avant le temps des Fêtes et de pouvoir le fêter avec ma famille. C’est une journée qui va rester gravée assez longtemps dans ma mémoire. »

Indispensable

Arrivé à Montréal au cours de l’année 2017, Piette a vite su se rendre indispensable sur le terrain. Son truc à lui, c’est le travail dans l’ombre qui permet à l’équipe de rester équilibrée. En deux saisons et demie, il a été un titulaire indiscutable sous Mauro Biello, Rémi Garde et Wilmer Cabrera. Il a disputé 6180 minutes réparties sur 70 rencontres de saison.

Face à ce constat, le numéro 6 a, très tôt la saison dernière, plaidé pour une hausse de salaire. En prenant l’exemple d’autres milieux de la MLS gagnant autour de 500 000 $, il jugeait que la première offre de l’Impact était insuffisante. Le mois dernier, Renard indiquait encore qu’un bon écart subsistait entre les deux clans. L’intérêt de divers clubs a certainement accéléré le processus en mettant un peu de pression sur le club, croit-il.

« Il y a eu beaucoup de points d’interrogation qui ont fait en sorte qu’on a tout simplement mis le dossier sur pause et attendu le bon moment pour régler ça. […] J’avais mon année d’option pour 2020 et je l’aurais jouée si on n’avait pas trouvé d’entente. Si jamais on avait eu à renégocier au même moment l’an prochain, je n’aurais eu aucun problème. »

Je ne voulais pas partir à tout prix même si on ne m’avait rien offert.

Samuel Piette

À l’extérieur du terrain, Piette a su prendre le relais de Patrice Bernier auprès des médias et des partisans depuis 2017. Illustration : il dit recevoir bon nombre de messages d’enfants qui le voient comme un modèle.

« Ça fait partie de mes responsabilités. En étant un jeune joueur de Montréal, plus précisément de Le Gardeur [dans Lanaudière], je peux donner l’exemple. Tu n’as pas besoin d’être un Européen ou un Sud-Américain pour percer et jouer au niveau professionnel. C’est possible d’être un petit garçon de la région et de devenir un joueur important au sein du club. Si ça peut donner de la motivation aux plus jeunes, mon boulot est accompli. »

Cet aspect local va d’ailleurs dans les deux sens. Ce nouveau contrat lui permet de rester parmi les siens et ne pas bousculer son monde une autre fois. Après des passages en France et en Allemagne, Piette avait rejoint l’Espagne, en 2014, où il avait disputé 46 matchs en troisième division.

« Rester à Montréal, ça veut dire que ma copine, qui travaille ici, n’a pas à déménager avec moi, que je peux manger une ou deux fois chez mes parents chaque semaine ou aller souper avec mes amis. Ces trucs-là ont pesé dans la balance. »