Comme on s'y attendait, Alberto Gilardino n'a pas atterri au Centre Nutrilait dans l'unique objectif de se remettre en forme. Sans contrat depuis quelques mois, l'attaquant italien ne détesterait pas découvrir la MLS à l'âge de 35 ans.

Que ce soit pour la fin de saison uniquement ou avec un contrat à plus long terme, le principal intéressé ne ferme aucune porte. «J'espère rester ici, en MLS, puis finir ma carrière ici», a-t-il carrément déclaré hier, par l'entremise d'un interprète.

Ce n'est pas la première fois que le nom de Gilardino est associé à l'Impact. Un premier contact avait été noué, il y a trois ans, au moment de sa courte aventure chinoise. Pour des raisons familiales, il avait décidé de retourner en Italie plutôt que de marcher dans les pas de Marco Di Vaio à Montréal.

Mais aujourd'hui, que reste-t-il de ce Gilardino-là? En 2014-2015, il surfait encore sur ses deux saisons intéressantes à Bologne, puis avec le Genoa. À maintenant 35 ans, il ne représente pas l'avenir de l'Impact en tant qu'attaquant axial titulaire. Et s'il pourrait, peut-être, donner un coup de main en ce moment, c'est seulement en raison du manque de profondeur à ce poste. Victime d'une fracture à la main gauche, Matteo Mancosu pourrait finalement se faire opérer. Derrière Anthony Jackson-Hamel, les postulants sont soit inexpérimentés (Nick De Puy), soit en totale perte de vitesse et de confiance (Dominic Oduro).

Hier, celui qui arborait le numéro 99 a découvert le Centre Nutrilait lors d'une séance particulièrement intense. C'est davantage dans les prochains jours, avec des exercices dans des espaces plus grands, qu'il pourra tenter de se démarquer. 

A-t-il encore les jambes nécessaires après une dernière année sans but en Serie A, mais émaillée de plusieurs blessures? A-t-il le carburant et le physique pour tenir tête aux rugueux défenseurs de la MLS? Le temps est limité pour répondre à ce genre de questions: l'Impact devra trancher avant le gel des effectifs, vendredi après-midi. 

«Tout est possible à ce niveau. On sait qu'on n'a qu'une courte période pour tout analyser. Il va s'entraîner, il connaît plusieurs des gars et il se retrouve dans de bonnes conditions. On verra à la fin», a déclaré l'entraîneur Mauro Biello.

Gilardino possède un palmarès intéressant avec, en tête de liste, une Coupe du monde (2006) et une Ligue des champions (2006-2007). Mais dans les trois dernières années, il a uniquement évolué dans des équipes de bas de classement avec des performances mitigées. À Pescara, son dernier club, il n'a participé qu'à trois matchs de championnat lors de la deuxième moitié de saison. Il dit toutefois être en bonne forme et prêt à reprendre la compétition très vite. 

«Ça fait trois mois que je m'entraîne avec un préparateur physique et une équipe de jeunes, là-bas. Je me sens très bien physiquement, même si ça prend toujours du temps, s'ajuster à une nouvelle équipe. Si c'est possible, j'aimerais jouer le plus vite possible.»

«Je ne sais pas comment il s'est entraîné, cet été, mais on a vu qu'il avait une très grande qualité technique. Il savait comment se positionner et faisait des gestes qu'on n'est pas habitués de voir, a raconté Samuel Piette à propos de Gilardino, vanté pour son jeu en déviation, ses appels et sa présence aérienne. Tu vois qu'il a beaucoup d'expérience et beaucoup de talent, même s'il commence à être âgé et que la forme physique n'est pas là. Mais il est là pour la retrouver, et on verra au cours de la semaine.»

Piette y croit encore



Gilardino ou pas, l'Impact a une énorme côte à remonter pour participer aux séries éliminatoires. Avec sept matchs au calendrier, le onze montréalais doit non seulement tourner à un rythme de deux points par match, mais aussi espérer une faillite collective de ses concurrents. En gros, il doit grappiller cinq points sur les Red Bulls de New York, revenir sur le Crew de Columbus, invaincu lors de ses cinq derniers matchs, et dépasser Atlanta United, qui collectionne les rencontres à domicile.

Si cela est possible mathématiquement, dans les faits, cela devient extrêmement compliqué. Évidemment, les joueurs de l'Impact réfutent ce constat, malgré trois défaites consécutives. «On n'est qu'à trois points de la sixième position. Oui, Atlanta possède deux matchs en main, mais c'est très faisable, a soutenu Piette. On n'est pas à 10 ou 12 points derrière. On va y aller match par match, à commencer par celui de samedi contre Minnesota, où il faut récolter les trois points. Tout le monde y croit [aux séries].»

Prochain match Minnesota c. Impact, samedi (19h30), au stade Saputo