L'humiliation de trop? Le champion d'Angleterre en titre Chelsea et son entraîneur Jose Mourinho ont connu leur 6e défaite en 11 journées, samedi à domicile contre le Liverpool de Jürgen Klopp (3-1), une série catastrophique qui fragilise encore plus le Portugais.

«You're not special anymore!» Les partisans de Liverpool présents à Stamford Bridge se sont moqués avec gourmandise de l'entraîneur de Chelsea après que leur avant-centre Christian Benteke eut inscrit la balle du break à dix minutes de la fin du match (83e).

Cette sixième défaite en Premier League, la neuvième toutes compétitions confondues, pourrait être celle de trop pour l'entraîneur portugais autoproclamé «Special One». Chelsea est 15e après 11 journées, avec trois victoires seulement et la deuxième plus mauvaise défense du championnat (derrière Norwich City).

«Je n'ai rien à dire», a réagi Mourinho face aux médias après le match, visiblement sonné. Cité sur le compte Twitter de son club, il a «balayé l'idée selon laquelle il venait de disputer son dernier match avec Chelsea».

«Ce qu'il va se passer maintenant? Je vais rentrer chez moi, y trouver une famille triste. Je vais regarder un peu de rugby et déconnecter» du football, a assuré le Portugais sur le Twitter de Chelsea.

Même au Real Madrid, dont il était parti après de nombreuses polémiques et fâché avec une grosse partie de son vestiaire, Mourinho n'a pas connu situation aussi catastrophique.

Double vainqueur de la Ligue des Champions (2004, 2010), champion d'Angleterre en titre avec Chelsea, Mourinho a trouvé le temps, en 11 journées, de se faire accuser de sexisme après avoir écarté sans ménagement la médecin des Blues Eva Carneiro, coupable à ses yeux d'avoir été «impulsive et naïve» et «incapable de comprendre le jeu»; de se faire sanctionner par la commission de discipline pour des critiques sur l'arbitrage, ou de fustiger son homologue à Arsenal Arsène Wenger.

Doute

Cette accumulation de mauvais résultats et de déclarations tapageuses ont noyé dans un vilain brouet le bilan du Portugais, pourtant vainqueur de la Coupe de la Ligue en mars et dont l'équipe, quoique peu spectaculaire, a marché sur le championnat le plus relevé du monde la saison dernière.

Signe que les partisans de Stamford Bridge ont de la mémoire, certains ont scandé son nom en réponse aux moqueries de leurs homologues liverpuldiens.

Leur équipe a pourtant été bien terne samedi. La passivité de la charnière Terry-Cahill sur le dernier but symbolise l'état d'esprit actuel d'un collectif en plein doute et sans réussite. Contre Liverpool, les Blues avaient pourtant ouvert le score par Ramires après quatre minutes seulement.

Mais à l'image d'Eden Hazard, symbole depuis quelque temps de la dépression des Blues et à nouveau totalement transparent, Chelsea ne semblait pas capable de l'emporter. L'équipe londonienne n'a tiré qu'une fois au but lors des 45 premières minutes après avoir reculé et refusé le combat en jouant très bas.

La sanction n'a pas tardé, avec une égalisation de Coutinho, excellent samedi à Stamford Bridge, juste avant la mi-temps, puis un doublé en seconde période d'un tir dévié par Terry (74).

Au-delà du seul bilan comptable, le match de samedi n'a pas rassuré quant aux relations entre Mourinho, 52 ans, et son leader technique Eden Hazard: il l'a remplacé dès l'heure de jeu et les deux hommes ne se sont pas serré la main.

Si l'on ajoute à tout cela la traditionnelle impatience du propriétaire des Blues, Roman Abramovich, l'avenir du 'Mou' dans la capitale anglaise semble plus que jamais incertain.