L'Impact n'a pas encore gagné la guerre des demi-finales de la Ligue des champions contre Alajuelense, mais il a remporté la première bataille par la marque de 2 à 0, mercredi, au Stade olympique.

Après la fin de match miraculeuse contre Pachuca, les Montréalais ont, cette fois, construit leur succès sur un début de match explosif. Grâce à sa colonie argentine, l'Impact menait déjà 2 à 0 après le premier quart d'heure. Pour le plus grand plaisir des 33 675 spectateurs, Nacho Piatti a ouvert le score, dès la 10e minute, sur un centre de Dominic Oduro et une feinte de Cameron Porter.

Quatre minutes plus tard, Víctor Cabrera a doublé la mise sur un corner en mettant fin, par ailleurs, à la longue disette de l'Impact sur les coups de pied arrêtés.

«C'est le résultat que l'on cherchait. On a compté deux buts sans en prendre et les joueurs ont bien suivi le plan de match, s'est félicité Mauro Biello, qui remplaçait Frank Klopas, suspendu. Il y a eu beaucoup de sécurité dans la défense et on n'a pas vraiment accordé d'occasions claires.»

Car passé l'euphorie des premières minutes, l'initiative du jeu a logiquement été reprise par le club du Costa Rica. Cela n'a pas été un problème pour l'Impact, qui aurait adoré inscrire un troisième but sur l'une de ses multiples contre-attaques.

De mauvais centres ou une finition imprécise - de la part d'Oduro, par exemple - l'ont cependant empêché de décrocher une victoire plus large et plus rassurante en vue du match retour. Le 7 avril, une défaite par deux buts d'écart serait tout de même suffisante s'il parvenait à faire trembler les filets.

C'est dans cette optique-là qu'il était important, pour les hommes de Klopas, de ne pas se faire marquer de but, mercredi. Malgré une domination territoriale costaricaine, en deuxième période, la défense montréalaise, Evan Bush et Laurent Ciman en tête, n'a jamais été transpercée.

«L'objectif, en début de match, était de commencer fort et de marquer rapidement. Nous y sommes parvenus à deux reprises, même si un troisième but n'aurait pas été vilain, a résumé Porter. En deuxième période, on cherchait surtout à ne pas en accorder, car on a pu mesurer leur importance lors du tour précédent.»

«Le match retour aura lieu dans un environnement difficile, a nuancé Biello. Ce n'est que la première manche, mais la mentalité devra être la même que [mercredi] soir. On sait qu'il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour se qualifier. Oui, on est contents du résultat, mais il nous reste trois autres semaines de travail pour retrouver encore plus notre rythme.»

Piatti de retour

Après des performances sans éclat, Piatti a retrouvé, mercredi, le niveau qu'on attendait de lui. Outre son but qui a parfaitement lancé la soirée, le numéro 10 argentin a torturé la défense adverse avec ces crochets et ces accélérations dont il est coutumier. Le corner qui a mené au deuxième but montréalais est ainsi la conséquence de l'un de ses slaloms, suivi d'un tir à ras de terre dévié par le gardien Dexter Lewis.

En souvenir de son époque à San Lorenzo, Piatti a parfois retrouvé le côté gauche en permutant avec Dilly Duka. Comme plusieurs de ses coéquipiers, Piatti, parfois trop gourmand, sur certaines séquences, a quelque peu décliné physiquement en deuxième mi-temps. Il a finalement cédé sa place à Patrice Bernier et partagé les applaudissements du public.

L'Impact a donc retrouvé son joueur désigné, mercredi, lors d'une soirée qui a également jeté un éclairage nouveau sur la situation des attaquants. Remplaçant contre Pachuca, Jack McInerney a cette fois été écarté au profit de Porter. Le héros du 3 mars est encore bien présent dans les coeurs montréalais, puisque c'est lui qui a été le plus ovationné lors de la présentation des joueurs.

L'attaquant de 21 ans n'a pas marqué - il s'en est fallu de peu, dans les arrêts de jeu -, mais il a certainement marqué des points aux yeux des entraîneurs. Plus présent dans la construction, plus volontaire dans le travail défensif, Porter est finalement mieux taillé que McInerney pour occuper le rôle d'unique attaquant.

«Il a connu un excellent match en donnant du fil à retordre à l'adversaire, selon Biello. C'est un gars qui travaille pendant 90 minutes. Il donne beaucoup à l'équipe, il fait de bons déplacements et, quand on était très bas, il était toujours une option.»

L'Impact retrouvera le championnat, ce samedi, en rendant visite au Revolution de la Nouvelle-Angleterre.