Gérard Houllier retrouve lundi son ancien club Liverpool, pour la première fois depuis son retour en Angleterre, sur le banc d'une équipe d'Aston Villa «désespérément à la recherche de résultats».

«J'ai de très bons souvenirs là-bas. Ceux d'un club que j'aimais déjà bien avant d'avoir la chance d'y travailler. Ce sera pour moi un moment très spécial», dit l'entraîneur français, arrivé à Birmingham fin septembre.

Lors de son séjour sur les rives de la Mersey, de 1998 à 2004, l'ex-sélectionneur des Bleus avait obtenu quelques beaux succès, d'autant plus appréciés que Liverpool sortait alors d'une de ses pires traversées du désert.

A Anfield Road, tout le monde se souvient de l'année 2001. Les «Reds», sevrés de titres depuis dix ans à l'exception d'une «petite» Coupe de la Ligue, avaient soulevé quatre trophées: Coupe de l'UEFA, SuperCoupe d'Europe, Coupe d'Angleterre et Coupe de la Ligue.

Certes le Français n'avait gagné ni le Championnat ni la Ligue des champions, mais certains lui accordent une part de crédit dans le sacre européen décroché par l'Espagnol Rafael Benitez l'année qui avait suivi son départ.

Le public avait beaucoup apprécié aussi la ténacité de l'ex-DTN (directeur  technique national) à reprendre son poste après avoir été victime d'une sérieuse alerte cardiaque.

L'effectif actuel n'a évidemment plus grand-chose à voir avec celui d'il y a six ans. «Il ne reste plus grand monde. Les deux principaux sont Jamie Carragher et Steven Gerrard», dit Houllier. Or justement le défenseur et le milieu de terrain sont blessés et ne devraient pas jouer.

Au bord de la zone rouge

De toute façon l'ex-entraîneur de Lyon, âgé de 63 ans, n'a guère le temps de s'abandonner à la nostalgie car son bilan au bout de dix matches de Premier League à la tête des «Villans» n'est pas glorieux.

Après seulement deux victoires pour quatre nuls et quatre défaites sous la houlette du Français, le club flirte avec la zone de rélégation à la 16e place, alors qu'il était 8e à sa prise de fonctions.

«Nous avons désespérément besoin de résultats», avoue Houllier, qui voit tout de même des raisons d'espérer dans le jeu pratiqué par son équipe.

«Notre football est bon. Il faut que nous soyons plus efficaces et que nous éliminions quelques erreurs de petits garçons qui nous coûtent des buts», estime-t-il.

«Parfois nous avons été meilleurs que les équipes qui nous ont battus -  Sunderland, Blackburn, Birmingham (en Coupe de la Ligue), etc - c'est dommage», assure-t-il.

Il est vrai aussi qu'Aston Villa a été frappé par une cascade de blessures, touchant en particulier le secteur offensif (Heskey, Carrew, Reo-Cocker...), ce qui a poussé Houllier à faire appel au vétéran Robert Pirès, 37 ans, sans contrat depuis son départ de Villarreal l'été dernier.

Le manager a d'ores et déjà annoncé qu'il comptait étoffer son effectif au mercato d'hiver pour redresser un club menacé de déclassement après avoir fini les trois précédentes saisons à la sixième place.