D'abord déçue de sa performance, la skieuse alpine franco-ontarienne Valérie Grenier a finalement été en mesure de remettre les choses en perspective à la fin de sa première compétition aux Jeux olympiques de PyeongChang.

Grenier, qui est originaire de St-Isidore, en Ontario, occupait le 33e rang après la première manche du slalom géant présenté jeudi. Elle n'a pas complété le parcours lors de la deuxième manche.

«Sur le coup, j'étais déçue de ma performance. J'ai comme oublié que j'étais aux Jeux. Je me sentais comme à une Coupe du monde et j'étais vraiment fâchée, a-t-elle raconté quelques heures après la victoire de l'Américaine Mikaela Shiffrin. En y repensant, j'ai réalisé d'un coup que j'étais aux Olympiques, que j'avais complété ma première compétition à mes premiers Jeux.

«C'est un gros moment et je ne voulais pas le manquer. Je me suis calmée et je me suis dit qu'il ne fallait pas que je sois trop déçue, que je sois capable d'apprécier le moment.»

Même si elle n'est âgée que de 21 ans, Grenier a déjà pas mal de vécu. Elle a connu un début de carrière explosif avec une 13e position au super-G de St-Moritz, en Suisse, en 2015, à son troisième départ en carrière, alors qu'elle n'était âgée que de 19 ans.

Depuis, elle est toujours à la recherche d'un premier top-10. Et elle a dû apprendre à composer avec des douleurs chroniques aux tibias provoquées par le «syndrome des compartiments».

«J'oublie parfois tout ce qui est arrivé au cours des saisons, a noté Grenier. Mais il y a quand même des moments où je me dis que je devrais être fière de moi. Je suis passée à travers beaucoup de difficultés et de frustrations, à travers des journées où je ne pouvais même pas skier. Et je me suis rendue ici, ce n'est quand même pas mal!»

Grenier, dont la famille quittait le Canada jeudi pour venir la rejoindre en Corée du Sud, a également dû faire preuve de patience avant de pouvoir enfin dévaler les pentes du Centre alpin de Yongpyong. Le vent puissant de la première moitié de la semaine a forcé les organisateurs à considérablement remanier l'horaire.

Le slalom géant devait d'abord avoir lieu lundi. Le slalom féminin a aussi été déplacé de mercredi à vendredi, tandis que la descente masculine a eu lieu jeudi, à la place de dimanche dernier.

«C'est certain que ç'a été un peu épuisant de toujours se préparer pour rien, a reconnu Grenier. Mais les organisateurs ont pris la bonne décision parce que c'était vraiment venteux. Ça n'aurait pas été juste et le parcours aurait été vraiment dangereux.»

Jeudi, tout le district de PyeongChang était dans un état plus calme que lors des derniers jours. Le puissant vent avait cédé sa place à une faible brise et le mercure oscillait autour du point de congélation.

«Les conditions étaient vraiment belles, a indiqué Grenier. La neige est incroyable, elle tient bien et elle permet d'être agressive.»

Après avoir sauté son tour vendredi au slalom en raison de ses problèmes aux tibias, Grenier reprendra le collier samedi pour la présentation du super-G. Elle participera aussi à la descente, le 21 février, et au combiné alpin, le 23 février.

«Je veux profiter de mon expérience olympique, mais j'ai quand même des attentes plus hautes au super-G, a mentionné Grenier. J'ai aimé la piste quand il y a eu l'épreuve test l'an dernier. Ça s'était assez bien déroulé (avec une 22e position). Si je peux skier comme je sais que je peux le faire, j'espère avoir un bon résultat.»