Les Canucks de Vancouver ont perdu depuis un moment l'espoir de participer aux séries éliminatoires.

Mais leurs fans ont reçu un joli baume, hier. Le premier choix de l'équipe en 2018, le défenseur Quinn Hughes, vient de signer un contrat de trois ans et rejoindra l'équipe demain pour y terminer la saison. 

D'autres joueurs de la NCAA pourraient l'imiter ces prochains jours à la suite de l'élimination de leur équipe. Ça n'est pas le cas cependant de Ryan Poehling, dont le club, St. Cloud State, pourrait jouer jusqu'en avril.

Hughes, septième choix au total, fait partie de cette nouvelle génération de défenseurs. Il mesure à peine 5 pieds 10 pouces, mais sa vitesse, son sens du jeu et sa capacité à relancer l'attaque font de lui un atout offensif indéniable.

À 19 ans seulement, il a obtenu 33 points en 32 matchs avec les Wolverines de l'Université du Michigan. Ce jeune Américain a aussi participé aux deux plus récents Championnats mondiaux juniors et même au Championnat mondial chez les hommes le printemps dernier.

Hughes était mon choix pour le Canadien au troisième rang à l'aube du repêchage. Il comblait un besoin du côté gauche en défense. Mais le CH a comblé un autre besoin, celui de centre, avec l'excellent Jesperi Kotkaniemi. Rien à redire, évidemment.

Avec l'arrivée de Hughes, avec les performances de l'éventuel gagnant du trophée Calder, Elias Pettersson, 20 ans, 58 points en autant de matchs, avec pour deuxième centre Bo Horvat, 23 ans, déjà 24 buts et 49 points cette saison, Brock Boeser, 21 ans, à sept buts de son total de 29 de l'an dernier, l'avenir des Canucks semble enfin entre bonnes mains.

Les Canucks rateront les séries éliminatoires pour la cinquième fois en six ans. Et leur reconstruction a tardé. Le président Trevor Linden a d'ailleurs claqué la porte l'été dernier en raison d'une divergence de philosophie avec le propriétaire et le DG Jim Benning.

Linden, embauché en 2014, espérait une reconstruction semblable à celle des Maple Leafs de Toronto et des Jets de Winnipeg. Le propriétaire Francesco Aquilini voulait des résultats à court terme.

Les Canucks auraient dû entamer leur rénovation dès 2015, alors que leur noyau vieillissait. Le cas des jumeaux Sedin demeurait cependant problématique car ceux-ci détenaient une clause de non-mouvement et ne voulaient pas quitter Vancouver. Mais on peut se demander aussi à quel point les Canucks voulaient s'en détacher.

À la date limite des échanges en 2016, Dan Hamhuis et Radim Vrbata allaient devenir joueurs autonomes sans compensation et auraient pu rapporter des espoirs et, ou, des choix. On ne les a pas échangés.

Une transaction avait été conclue avec Boston dans le cas de Hamhuis, mais celui-ci n'avait pas voulu renoncer à sa clause de non-échange car il voulait passer à un club plus puissant.

Non seulement ont-ils conservé leur vétérans en fin de carrière, mais ils ont distribué de monstrueux contrats. L'équipe a offert 36 millions pour six ans à Loui Eriksson, 30 ans, à l'été 2016, alors que les perspectives de succès à court terme semblaient minces.

L'été suivant, on a dilapidé des millions pour les vétérans Michael Del Zotto, Sam Gagner, Anders Nilsson et Thomas Vanek.

L'été dernier encore, on a donné plus de 15 millions à Antoine Roussel, Jay Beagle et Tim Schaller, des joueurs de soutien. Au moins, les performances de Roussel dépassent les espérances cette saison et il est encore jeune.

Non seulement a-t-on tardé à reconstruire, mais on a aussi attendu trop longtemps avant de rebâtir le département de recrutement amateur.

Les Canucks ont été parmi les pires organisations au repêchage entre 2005 et 2012. L'ancien DG Mike Gillis a d'ailleurs reconnu récemment avoir trop tardé à remplacer ses recruteurs.

Une grande purge a été finalement effectuée par le nouveau responsable du recrutement de l'équipe, Jude Brackett, en 2017. Plus de 40% des dépisteurs de l'organisation ont été remerciés.

Brackett aimerait sans doute refaire le repêchage de 2016, son premier avec l'équipe. Il a choisi au cinquième rang le défenseur Olli Juolevi, le meilleur arrière disponible à ce rang selon une majorité d'observateurs.

Or Juolevi ne s'est pas développé comme prévu. Il était dans la Ligue américaine cet hiver lorsqu'une blessure au genou a mis fin à sa saison. Certaines rumeurs avaient laissé entendre que sa progression avait été ralentie par sa dépendance aux jeux vidéos, mais la direction de l'équipe a toujours nié cette information.

Juolevi est le seul joueur repêché parmi le top 15 en 2016 à ne pas avoir disputé de match dans la LNH. Il a été choisi tout juste devant Matthew Tkachuk, des Flames, dont les trois buts hier ont porté son total de saison à 29. Mikhail Sergachev, Charlie McAvoy, Jakob Chychrun et Dennis Cholowski, quatre défenseurs repêchés après lui, sont déjà bien implantés dans la Ligue nationale.

Brackett pourra se consoler avec Petterson et sans doute aussi Quinn Hughes, dont le frère deviendra vraisemblablement le premier choix au total en juin. Et Juolevi n'a peut-être pas dit son dernier mot. Il avait 13 points en 18 matchs dans la Ligue américaine au moment de sa blessure.

Vancouver pourrait obtenir un autre choix de qualité en juin. Ils occupent le 26e rang du classement général. Ils ont 7,5% de chances de remporter la loterie, 23% de repêcher parmi les trois premiers et 80% de choisir parmi les sept premiers.

Cette équipe sera excitante à suivre ces prochaines années.

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Joshua Jones, de Blainville, attire déjà, à 14 ans, l'attention des équipes du baseball majeur. Il est le fils d'Andruw Jones, une ancienne vedette des Braves d'Atlanta et des Yankees de New York. Pascal Milano nous raconte son parcours.