L'image circule depuis hier soir dans toute l'Amérique sportive et elle fait mal paraître les Panthers de la Floride et la Ligue nationale de hockey: celle d'un amphithéâtre presque désert au coeur de la Floride.

Une poignée de partisans ont assisté au match entre les Panthers de la Floride et les Flames de Calgary, hier au BB&T Center de Sunrise. On a annoncé une foule de 10 198 spectateurs, mais il n'y en avait pas la moitié dans les estrades.

Les «snowbirds» du Québec contribueront sans doute à garnir davantage les gradins dimanche lors de la visite du Canadien, mais les Panthers viennent au 30e rang au chapitre des assistances avec une moyenne de 13 061 spectateurs. Cette moyenne devrait chuter avec la dégringolade de l'équipe.

On peut difficilement blâmer les fans des Panthers. Depuis leur finale surprise en 1996, l'équipe a participé seulement quatre fois aux séries éliminatoires, sans parvenir à gagner une seule ronde. Zéro victoire en séries depuis 21 ans et seulement six matchs éliminatoires remportés au cours de cette période.

À titre de comparaison, le Canadien, qu'on aime critiquer, et qui n'a certes plus la superbe d'antan, a participé aux séries 14 fois depuis 1996 et remporté neuf rondes.

L'arrivée de Dale Tallon en 2010, on l'a souvent évoqué ici, a semé beaucoup d'espoir puisqu'il provenait d'une organisation prestigieuse, les Blackhawks de Chicago.

Malgré leur victoire d'hier dans leur amphithéâtre vide, les Panthers se retrouvent à 11 points des Penguins de Pittsburgh et de la dernière place donnant accès aux séries. Les Panthers rateront donc vraisemblablement les séries pour la septième fois en neuf ans depuis 2010.

Tallon a toujours fait rêver les partisans de l'équipe en laissant entrevoir une reconstruction semblable à celle des Blackhawks de Chicago. Leurs insuccès leur ont permis de repêcher quatre fois parmi les trois premiers entre 2010 et 2014: Erik Gudbranson (3e en 2010), Jonathan Huberdeau (3e en 2011), Aleksander Barkov (2e en 2013) et Aaron Ekblad (1er en 2014).

Gudbranson n'a jamais eu l'étoffe d'un défenseur dominant. Quand Tom Rowe a remplacé momentanément Tallon il y a deux ans, il l'a échangé à Vancouver pour Jarred McCann. Gudbranson, 27 ans, joue entre 14 et 17 minutes avec les Canucks.

McCann, 22 ans, vient d'être échangé aux Penguins avec Nick Bjugstad, 26 ans, un choix de première ronde des Panthers en 2010, pour un joueur de location, Derick Brassard, Riley Sheahan, un choix de deuxième et deux choix de quatrième ronde.

Voilà maintenant que le deuxième compteur de l'équipe, et l'un des précieux membres du noyau des Panthers, Jonathan Huberdeau, 25 ans, serait sur le marché. Selon plusieurs rumeurs, on ne cherche pas activement à l'échanger, mais il pourrait servir d'appât pour attirer Artemi Panarin et Sergei Bobrovsky, des Blue Jackets de Columbus.

TSN a même ajouté le nom d'Huberdeau sur sa liste de joueurs susceptibles de changer de camp d'ici la date limite des échanges.

Transplanter des joueurs établis d'une équipe à l'autre quand le noyau n'est pas solide n'a jamais été un gage de succès. Voyons comment Tallon agira dans ce dossier.

Mais se départir d'un membre aussi important de ce noyau pourrait laisser des traces. Plutôt que de faire exploser le noyau, Tallon devrait chercher à le renforcer, ce qu'il n'est jamais parvenu à faire après toutes ces années.

On pourrait blâmer la faiblesse du marché pour expliquer les maigres foules en Floride. Mais les équipes gagnantes, bâties par des gens compétents, attirent.

Le voisin des Panthers, le Lightning de Tampa Bay, possède la meilleure équipe de la LNH à l'heure actuelle et vient au quatrième rang au chapitre de l'affluence aux guichets avec une moyenne de 19 092 spectateurs.

Le Wild du Minnesota, les Golden Knights de Vegas, les Stars de Dallas et les Kings de Los Angeles se classent toutes dans le top 15 de la LNH au chapitre de la moyenne de spectateurs. Nashville, Colorado et San Jose attirent tous plus de 17 000 spectateurs.

L'affluence aux matchs ne constitue pas la seule source de revenus pour les équipes de la LNH, mais, contrairement aux autres ligues majeures en Amérique du Nord, elle constitue encore une part importante et elle donne aussi un indice clair de l'attachement des fans pour leur club.

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À LIRE

Richard Labbé propose une courte liste de cinq joueurs susceptibles d'intéresser le Canadien à l'aube de la date limite des échanges et lance une discussion intéressante. Dans la plupart des cas, Marc Bergevin aurait néanmoins un obstacle à surmonter: Cam Fowler détient une clause de non-mouvement; Brayden Schenn sera difficile à attirer puisque les Blues sont désormais en position de participer aux séries; Mark Stone irait préférablement à un club de l'Ouest puisque Pierre Dorion déteste envoyer ses meilleurs joueurs à des rivaux. Wayne Simmonds aiderait le Canadien, mais Marc Bergevin ne veut pas céder de choix de première ronde pour un joueur de location. Oscar Klefbom est un candidat fort intéressant. Les Oilers voudront-ils s'en départir? Mais ne brisons pas le rêve. Fowler peut toujours accepter de renoncer à sa clause, ou bien son coéquipier Hampus Lindholm pourrait-il être le candidat? Il y a moins d'urgence cependant avec les performances étonnantes du jeune Victor Mete à la gauche de Weber.