L'embauche de Ken Hitchcock ces dernières semaines à Edmonton a probablement été la plus dénigrée parmi celles effectuées depuis le début de la saison.

Jusqu'ici, elle constitue pourtant de loin la meilleure, du moins dans une perspective à court terme.

Jeremy Colliton a une fiche de 3-11-2 depuis son embauche par les Blackhawks de Chicago à la place du populaire Joel Quenneville. Craig Berube a permis aux Blues de remporter trois matchs sur neuf depuis son arrivée. Willie Desjardins, lui, a redressé la barre légèrement, mais les Kings ont néanmoins remporté seulement sept de leurs 17 rencontres sous son autorité.

Les Oilers viennent de se replacer dans la course aux séries éliminatoires. Sans avoir changé de joueurs, si ce n'est le rappel du jeune Jesse Puljujarvi, ils ont une fiche de 7-2-1 sous Ken Hitchcock et ont accordé seulement 21 buts au cours de ces dix matchs.

Certains trouvent quand même le moyen de critiquer Hitchcock en affirmant que les Oilers sont moins spectaculaires. Notre vieux routier n'a pourtant pas mis d'entrave au capitaine Connor McDavid, qui a 13 points à ses 9 derniers matchs.

Les Oilers se retrouvent désormais à un point des Golden Knights de Vegas et de la dernière place donnant accès aux séries, avec deux matchs de plus à jouer. Ils sont aussi à un seul point des Sharks de San Jose et du troisième rang de la division Pacifique, avec un match de plus à jouer.

Hier, ils ont blanchi les Flames de Calgary et leur redoutable premier trio constitué de Sean Monahan, Johnny Gaudreau et Elias Lindholm par la marque de 1-0. Calgary venait de remporter six de ses sept derniers matchs et marquer 32 buts, pour une moyenne de 4,6 buts par match.

Les Oilers ont pourtant marqué plus de trois buts dans seulement deux de ces dix matchs, mais Hitchcock a instauré une structure défensive efficace et les joueurs se réjouissent (pour l'instant) de pouvoir remporter des matchs serrés, ce qu'ils étaient incapables de faire sous Todd McLellan.

Une citation illustre bien la philosophie de Hitchcock. L'entraîneur a avoué aux journalistes après la victoire de 7-2 des Oilers aux dépens du Wild du Minnesota vendredi qu'il était nerveux derrière le banc.

« Les matchs serrés avec un but de différence ne me rendent pas nerveux parce que si on joue de la bonne façon, on récoltera des points au final. J'étais plus stressé pour la première fois contre le Wild parce que nous avions l'avance ; j'espérais qu'on ne devienne pas trop confortables de façon à leur permettre de revenir dans le match. »

Hitchcock n'hésite pas à utiliser à outrance ses vedettes. Connor McDavid a joué 23 minutes ou plus lors de sept des neuf derniers matchs. Son ailier Leon Draisaitl a vu son temps d'utilisation augmenter de façon importante. Il a joué 22 minutes ou plus dans neuf des dix derniers matchs, parfois même 24 ou 25 minutes, ce qui n'était pas le cas auparavant.

Les gardiens des Oilers bénéficient grandement de l'étanchéité défensive de l'équipe. Cam Talbot a remporté deux matchs consécutifs, mercredi et vendredi, au cours desquels il a accordé chaque fois deux buts.

Mikko Koskinen a deux blanchissages à ses six derniers matchs et a accordé une seule fois plus de deux buts au cours de cette séquence. Ce gardien de 30 ans jouait dans la KHL l'an dernier et il vient menacer Talbot pour le poste de numéro un.

Ken Hitchcock est moins pire que certains peuvent le penser. Les Blues de St. Louis ne se sont d'ailleurs jamais remis de son départ il y a deux ans, malgré une formation revampée.

À l'heure actuelle, Hitchcock fait bien mal paraître son prédécesseur Todd McLellan, et il est peut-être en train de sauver les fesses de son patron Peter Chiarelli.

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Jean-François Tremblay souligne l'apport de Michael Chaput dans son analyse du match d'hier. Chaput a joué 14 minutes à Chicago, un sommet cette saison. Il apporte une stabilité au quatrième trio et se veut désormais un joueur incontournable en infériorité numérique. Chaput, 26 ans, se distingue aussi au chapitre des mises au jeu avec un taux d'efficacité de 58,4 %, un sommet chez le Canadien. Belle trouvaille.