Le changement de culture chez le Canadien a été annoncé dès le post mortem de l'équipe, en avril.

Depuis, la direction a suivi le plan à la lettre, ou presque.

Un peu plus de six mois plus tard, vous avez les déclarations d'Auston Matthews, hier soir, après une victoire des Leafs durement arrachée au CH en prolongation.

«Ils étaient affamés. Plusieurs les écartent du portrait, mais ils ont faim. On l'a vu en matchs préparatoires, on l'a vu ce soir. Ils travaillent fort, ils sont rapides, ils ne vous donnent pas d'espace.»

Le Canadien n'a pas gagné hier. Mais il a arraché un point aux Leafs en atteignant la période de surtemps.

Le CH a dominé 36 à 24 au chapitre des tirs, 34 à 18 pour les mises en échec et a été victime de seulement 10 revirements contre 21 pour Toronto.

Il n'y a pas de moment précis pour définir le changement de culture chez le Canadien. Il y a plusieurs moments.

On a fait le ménage au sein du club-école et embauché un homme jeune, brillant et énergique, Joël Bouchard. Son éternel complice et bras droit avec l'équipe canadienne junior, Dominique Ducharme, s'est amené derrière le banc du Canadien.

Pour mettre sur pied un club énergique et affamé, il fallait se débarrasser des joueurs moins affamés, ou plus assoupis si vous préférez. Exit Max Pacioretty et Alex Galchenyuk.

Dès le premier jour du camp d'entraînement, Claude Julien a haussé le ton. Sa colère a fait les manchettes. Les sautes d'humeur d'un entraîneur ne font pas les manchettes quand elles se produisent régulièrement. Julien a sorti le fouet publiquement, contrairement à l'an dernier.

Le système de jeu a été modifié. On a demandé aux attaquants de pratiquer un échec-avant plus agressif. On avait désormais les joueurs pour le faire.

Dès la première rencontre préparatoire, on a d'ailleurs observé le changement.

Un autre de ces moments s'est produit hier matin. Deux vétérans jugés trop lents, et improductifs au camp, ont été rayés de la formation. Karl Alzner voyait sa séquence de matchs consécutifs interrompus.

Plekanec est un joueur respecté, à l'aube de son 1000e match en carrière. Ce sont des symboles forts qui rappellent à tous les joueurs que personne n'est plus à l'abri...

Claude Julien a envoyé quatre trios compétitifs hier. L'attaquant le plus utilisé, Joel Armia, a disputé un peu plus de 18 minutes. Les moins utilisés, Charles Hudon et Matthew Peca, plus de 10 minutes. Quel était le véritable premier trio? Le deuxième? Entre celui de Danault, Domi et Kotkaniemi, difficile d'identifier le premier. Ils jouent tous de la même façon, montrent la même efficacité. Le «nouveau Canadien», c'est aussi ça.

L'émergence rapide de Kotkaniemi et l'arrivée de Domi ont permis au Canadien de se retrouver soudainement avec trois centres de qualité. Certains croyaient que l'équipe avait obtenu un plombier en retour de Galchenyuk. Domi a vite montré ses qualités de passeur hier.

Si Carey Price continue de jouer ainsi, si Mike Reilly, brillant hier, et Victor Mete confirment leur statut de défenseurs du top 4, le Canadien connaîtra une saison divertissante pour ses fans.

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