Il se passe quelque chose avec la formation montréalaise depuis quatre matchs.

Avant le Mondial féminin, Montréal avait perdu quatre rencontres consécutives, dont trois sans Marie-Philip Poulin dans l’alignement. Depuis le retour des Canadiennes du Mondial, l’équipe a gagné trois de ses quatre parties, dont celle de samedi à Ottawa par la marque de 2-0.

Non seulement les Poulin, Laura Stacey, Kristin O’Neill et Erin Ambrose fonctionnent à plein régime, mais le reste de l’équipe semble aussi jouer avec plus de confiance, surtout offensivement.

Lors des trois derniers matchs, l’entraîneuse-chef Kori Cheverie jouait beaucoup avec ses trios. Tantôt Stacey, O’Neill et Poulin étaient réunies, tantôt elles étaient éparpillées. Le match de samedi, avant-dernier duel de la saison, pourrait avoir permis à l’entraîneuse de cristalliser un peu plus ses combinaisons.

Alors que les Canadiennes étaient de nouveau réunies sur le premier trio, on retrouvait Claire Dalton, Maureen Murphy et Mikyla Grant-Mentis sur le deuxième. Grant-Mentis est de celles qui surprennent depuis une semaine, soit depuis l’affrontement au Centre Bell, créant beaucoup de jeux pour ses coéquipières.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Emerance Maschmeyer bloque le tir de Kristin O’Neill.

Après une première période rythmée, mais difficile pour l’équipe de Montréal, ces deux trios ont complètement fait changer le vent de côté au deuxième tiers, notamment grâce à leur échec avant. Stacey a donné l’avance 1-0 à Montréal en marquant d’un de ses puissants tirs sur réception.

En troisième période, c’est Ann-Renée Desbiens qui s’est levée pour permettre à Montréal de conserver sa mince avance. Dans ce seul tiers, elle a bloqué 21 rondelles, alors que les Montréalaises n’ont tiré que cinq fois.

C’est un premier blanchissage pour la native de Charlevoix cette saison.

C’était vraiment du hockey de séries. C’était physique, c’était intense. Elles voulaient vraiment tout faire pour la mettre dans le filet.

Ann-Renée Desbiens, s’adressant aux médias présents à Ottawa

Un but a été refusé à la troupe ottavienne pour obstruction à l’encontre de la gardienne – c’est d’ailleurs Desbiens elle-même qui a dit à son entraîneuse de contester le but –, puis Maureen Murphy a compté son cinquième de la saison grâce à une jolie passe de Mélodie Daoust pour porter la marque à 2-0 en fin de match.

Premier rang

Alors qu’Ottawa est arrivé dans ce duel en quête d’une place en séries, Montréal se bat pour terminer au premier rang et choisir son adversaire pour le premier tour. Cette victoire permet à l’équipe de prendre le premier rang temporaire, avec trois points de plus que Toronto, mais deux matchs en main.

Encore une fois, cette rencontre a démontré une chose bien claire : quand Poulin, Stacey, O’Neill et Ambrose vont, tout va. Les quatre joueuses ont encore été les plus utilisées du côté de Montréal. Erin Ambrose, à elle seule, a passé plus de 31 minutes sur la patinoire…

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Erin Ambrose bloque un tir.

Pour ceux qui se demandaient si l’entraîneuse avait l’intention de reposer ses meilleures joueuses en vue des séries, la réponse est non. On priorise la première place au sein du personnel d’entraîneurs.

« Toi, demande-leur [de moins jouer] ! », s’était exclamée Kori Cheverie quand on l’avait questionnée à ce sujet, mercredi dernier, après la victoire contre New York à Verdun.

C’est une conversation que je ne veux pas avoir. Nous devons garder toutes nos joueuses prêtes [sharp]. […] Je pense que ce serait pire pour elles de les reposer. Nous verrons comment ça se passera avec les minutes, mais je ne pense pas que je vais dire à Pou de ne pas jouer.

Kori Cheverie, entraîneuse-chef de l’équipe de Montréal

De toute façon, si l’on se fie à leur performance de samedi, le réservoir a l’air encore bien garni d’essence.

Montréal n’a plus qu’un match à disputer en saison régulière, samedi prochain à Boston.

« Je pense qu’à partir de maintenant, tous les matchs seront serrés, a dit Stacey. Ça va être difficile. Ce ne sera pas toujours beau. […] Honnêtement, je me demande comment ce serait possible d’avoir des matchs encore plus intenses en séries éliminatoires, parce que c’est déjà incroyable. »

Le repêchage aura lieu au Minnesota

La Ligue professionnelle de hockey féminin a annoncé samedi que le prochain repêchage aura lieu en juin, au Minnesota. Il comprendra 7 tours et 42 sélections au total. Le premier repêchage de l’histoire du circuit avait eu lieu à Toronto. En juin, l’équipe qui obtiendra le premier choix sera celle qui aura amassé le plus de « points de repêchage » après son élimination de la course aux séries. Actuellement, seule la formation de New York est hors du portrait. Les choix trois à six seront déterminés en fonction du format habituel, soit selon le classement de la saison régulière.