Un autre match tranquille attend le Canadien ce dimanche soir. Les Rangers de New York sont en bonne posture pour non seulement finir la saison au premier rang du classement général, mais aussi pour signer la meilleure campagne de leur longue histoire. Cinq choses à savoir sur les Blue Shirts.

La naissance d’un phénomène

PHOTO WENDELL CRUZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Matt Rempe (73) lors d’un combat contre Kurtis MacDermid (23)

On reviendra plus loin sur les succès des Rangers, parce qu’on ne peut pas ne pas parler de Matt Rempe. Il y a longtemps qu’un joueur employé cinq minutes par match n’avait fait autant jaser. L’Albertain de 21 ans est devenu en 2024 une étoile instantanée à Manhattan comme il l’aurait fait en 1974 : avec ses poings. En 14 matchs, le colosse de 6 pi 7 po a déjà jeté les gants à cinq reprises. À des fins de comparaison, on notera qu’il a jusqu’ici passé un total de 75 minutes sur la glace (moyenne de 5 min 26 s par rencontre) et 69 minutes au banc des punitions. Les partisans des Rangers l’adorent, tout comme les nostalgiques d’une époque où il faisait bon se défouler sur le visage d’un adversaire. Ces mêmes nostalgiques se sont d’ailleurs régalés de la mêlée générale survenue au début d’un récent match contre les Devils du New Jersey. Cinq bagarres ont éclaté au même moment, avec comme évènement principal un duel entre Rempe et Kurtis MacDermid. Avec Arber Xhekaj qui est blessé, on peut toutefois s’attendre à ce que Rempe soit laissé de côté face au Tricolore.

L’écriture d’une page d’histoire

PHOTO MARY ALTAFFER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Après 77 matchs, les Rangers ont déjà signé 52 victoires.

Il n’est jamais banal qu’une équipe centenaire soit en position de conclure la meilleure saison de son histoire. C’est pourtant ce qui pourrait se produire au cours des prochains jours à New York. Après 77 matchs, les Blue Shirts ont déjà signé 52 victoires ; il ne leur en manque qu’une pour égaler leur sommet établi en 2014-2015. Les voilà aussi à 108 points, à cinq points de leur record (113) atteint la même année. On notera par ailleurs que seulement quatre de ces points ont été acquis à la suite de défaites en prolongation ou en tirs de barrage. Les Rangers, en outre, partageaient samedi midi la tête de la ligue avec les Jets de Winnipeg et les Canucks de Vancouver pour les victoires acquises en temps réglementaire (41). Et sans surprise, ils se retrouvent parmi les meilleurs au chapitre des buts marqués, des buts accordés et des unités spéciales.

L’ascension de Lafrenière

PHOTO DANNY WILD, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Alexis Lafrenière

Depuis le repêchage de 2020, une activité populaire à travers la LNH consiste à railler les Rangers de New York pour avoir choisi Alexis Lafrenière au tout premier rang, plutôt que d’avoir opté pour Tim Stützle, électrisant dès sa saison recrue chez les Sénateurs d’Ottawa. Le Québécois a certes mis plus de temps que l’Allemand à trouver ses repères chez les professionnels, mais il fait certainement la démonstration cette saison qu’il peut évoluer à temps plein sur un trio offensif, voire au sein d’une puissance de la ligue. En 77 matchs cette saison, Lafrenière a inscrit 26 buts et amassé 54 points, sans même faire partie de la première unité d’avantage numérique. Il arrive d’ailleurs au deuxième rang de son club pour les points à cinq contre cinq. Certains mentionneront que jouer à la droite d’Artemi Panarin et de Vincent Trochek ne nuit pas à sa cause. C’est sans doute vrai. Mais il a surtout prouvé qu’il était capable de suivre les deux autres, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

L’explosion de Panarin

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Artemi Panarin

On parlait plus tôt de la saison historique des Rangers. Cet exploit n’aurait pas été possible sans la performance phénoménale d’Artemi Panarin. À 32 ans, le Russe connaît, et de loin, la meilleure production offensive de sa carrière. Il a déjà amassé 111 points, dont 45 buts ; seul Jaromir Jagr, avec 123 points en 2005-2006, a déjà fait mieux dans cet uniforme. La course au trophée Hart est tellement relevée que Panarin n’a probablement pas de chance de le remporter, mais il serait injuste d’ignorer totalement sa candidature, lui qui a récolté 36 points de plus que son plus proche poursuivant à New York (Vincent Trocheck).

La renaissance de Quick

PHOTO PAUL SANCYA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jonathan Quick

La saison dernière, ça sentait tristement la fin pour Jonathan Quick. La pente descendante sur laquelle il se trouvait depuis le début de la trentaine l’avait mené à la fin d’un contrat lucratif, et ses antécédents de blessures laissaient croire que l’heure de la retraite avait peut-être sonné. Que nenni ! L’Américain a signé un contrat d’une saison avec les Rangers, et à la lumière de ses performances, l’organisation lui a déjà consenti une nouvelle entente pour 2024-2025, assortie d’une légère augmentation de salaire. Depuis le début de la présente campagne, il est probablement le meilleur gardien auxiliaire du circuit : il a remporté 18 matchs, un sommet parmi les portiers ayant obtenu 25 départs ou moins. Son taux d’efficacité (,913) et sa moyenne de buts accordés (2,56) sont aussi ses meilleurs depuis 2017-2018. Sa renaissance, à 38 ans, n’a pas échappé aux journalistes couvrant les activités des Rangers, qui l’ont désigné comme le candidat de l’équipe au trophée Bill-Masterton.