Jake Allen adorait faire partie du Canadien de Montréal. Un vrai marché de hockey, un Centre Bell toujours rempli le samedi soir, et le logo de l’une des six équipes originales de la Ligue nationale de hockey sur la poitrine.

Mais le gardien de 33 ans est aussi réaliste. Avec le Canadien en reconstruction – et deux jeunes gardiens en Samuel Montembeault et Cayden Primeau qui étaient prêts à jouer plus –, Allen voyait ce qui s’en venait.

Cherchant désespérément de l’aide devant leur propre filet, les Devils du New Jersey ont contacté le Canadien à propos d’Allen, mais ils se trouvaient au départ sur la liste des équipes auxquelles il refusait d’être échangé.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Cayden Primeau, Samuel Montembault et Jake Allen

L’athlète de Fredericton ne détestait pas l’organisation ou la ville de Newark. Il croyait simplement que les places de l’équipe à sa position étaient assurées pour des années.

Les Devils ont terminé la saison 2022-2023 avec 112 points et ont atteint le deuxième tour éliminatoire. Mais cette saison, ils ont été freinés par le jeu médiocre de Vitek Vanecek, Nico Daws et Akira Schmid, qui montrent tous un taux d’efficacité sous la barre de ,900.

Les Devils étaient donc ouverts au changement, et Allen a lui aussi changé d’idée.

J’ai adoré mon passage avec le Tricolore. Je chérirai toujours mon séjour avec l’équipe. C’est le chandail le plus spécial du hockey, selon moi. Mais vous réalisez que dans votre carrière, rien ne dure éternellement. Il faut parfois prendre des décisions.

Jake Allen

Allen, dont le contrat se terminera au terme de la prochaine saison, a finalement accepté de se joindre aux Devils avant la date limite des transactions de la LNH. En retour, le club américain a cédé une sélection conditionnelle de troisième ronde en 2025.

Nouveau départ

Outre le fait qu’il dispute encore des matchs significatifs au sein d’une équipe qui tente de demeurer dans la lutte pour les séries dans l’Est, cet échange lui a permis d’installer sa famille dans une nouvelle ville.

Il a ainsi évité le prolongement de l’incertitude jusqu’à l’été, alors que le marché pourrait être fort occupé.

« Parfois, il faut être un peu égoïste, a lancé Allen, qui a remporté la Coupe Stanley avec les Blues de St. Louis en 2019. Vous vous regardez dans le miroir et vous vous demandez ce qui est le mieux pour votre famille et vous. »

Allen a jusqu’ici été très bon pour sa nouvelle équipe.

Mardi, il a brillé contre les Maple Leafs de Toronto avec une première période de 25 arrêts, en route vers une victoire de 6-3. Il montre jusqu’ici une fiche de 4-2-0, un taux de ,925 et une moyenne de buts alloués de 2,51 en six départs.

Les Devils sont à cinq points de la deuxième et dernière place parmi les équipes repêchées dans l’Est.

« Un vrai pro », a dit l’entraîneur-chef par intérim Travis Green.

Avec son début de saison dans l’uniforme bleu-blanc-rouge, il affiche un dossier de 10-14-3, un taux de ,900 et une moyenne de 3,39 en 2023-2024. En 11 saisons avec les Blues, le Canadien et les Devils, il revendique une fiche de 193-164-41, un taux de ,908 et une moyenne de 2,72.

« Il fait les arrêts dont nous avons besoin pour gagner du momentum, a dit le capitaine Nico Hischier. Si vous avez un gardien solide entre les poteaux, ça rend votre travail plus facile. »

En carrière, Allen a remporté 11 de ses 23 matchs en séries éliminatoires et a conservé un taux de ,924 et une moyenne de 2,06. Des statistiques encourageantes si les Devils parviennent à se qualifier.

Pour l’instant, il se concentre toutefois sur cette occasion d’être de retour dans la course.

« C’était une bonne occasion de jouer quelques matchs d’ici la fin de la saison, a dit Allen. Ç’a été un bon départ. »