(Calgary) Le purgatoire de Jayden Struble aura été de courte durée. Le défenseur réintègrera la formation du Canadien samedi, pour le duel contre les Flames au Saddledome.

Struble a été laissé de côté jeudi contre Toronto. Cette fois, il reviendra au détriment de Johnathan Kovacevic.

C’est Stéphane Robidas, entraîneur des défenseurs, qui a rencontré les médias samedi matin, plutôt que Martin St-Louis. Dans une mêlée de presse à l’hôtel où l’équipe séjourne, Robidas s’est porté à la défense de son jeune protégé.

« Jayden n’a pas besoin de faire les choses différemment, a estimé Robidas. C’est sa première année pro, il a joué au collège, il doit composer avec l’horaire, le voyagement. La première année, pour un gars qui sort du collège, c’est difficile. Il a bien joué, c’est une belle surprise pour nous cette saison. Il a un bon physique, un bon patin, il défend bien, bon bâton, bonne première passe, du calme avec la rondelle. Ce sont toutes des choses qu’on aime. »

Il reste que les performances encourageantes de ses premières semaines dans la LNH semblaient un lointain souvenir dernièrement. Depuis la pause du match des étoiles, Struble arrive en queue de peloton chez le Canadien parmi les principaux indicateurs avancés accessibles au public (accessibles grâce à nos amis de Natural Stat Trick).

Pour le ratio des tentatives de tirs à 5 contre 5, le CH affiche 43,4 % quand Struble est sur la patinoire ; seuls Tanner Pearson et Jesse Ylönen offrent un pire rendement. Il est dernier au ratio des buts attendus (40,7 %) et des chances de marquer (39,5 %). Il n’y a que dans les buts (9 buts marqués, 10 buts accordés) qu’il fait meilleure figure.

Les hauts et les bas, « c’est pour tous les joueurs, a rappelé Robidas. Regarde Ovechkin, on pensait qu’il n’était plus capable de compter. Tous les joueurs ont des hauts et des bas. Les équipes aussi. Ce n’est pas différent pour les jeunes joueurs. Mais quand tu es un jeune [qui tente de s’établir], c’est toi qui écopes. Mais ce n’est pas alarmant. »

Le volume de matchs, souligné par Robidas, n’est sans doute pas étranger aux variations de rendement de Struble. En combinant ses séjours à Laval et à Montréal, l’Américain disputera samedi son 56e match de la saison. L’an dernier, il en avait totalisé 42 à Laval et à Northeastern, et dans les trois années précédentes, il n’en avait jamais joué plus que 34, en raison du calendrier universitaire allégé, de même que ses blessures et la pandémie.

Le désavantage s’éclate

Le Canadien débarque dans l’ancienne ville olympique fort du meilleur désavantage numérique de la LNH depuis le 26 février, à 96,2 %. Tout cela contre les Flames, détenteurs du 31e avantage numérique (14,1 %).

Récemment questionné sur cette statistique, St-Louis avait à la blague redirigé les questions vers Robidas, principal responsable de ces unités. Robidas n’y était pas ce jour-là, donc sa présence samedi a permis d’aborder le sujet.

À notre grande déception, le Sherbrookois n’est pas arrivé avec le duo-tang des schémas de jeu du Tricolore et autres orientations stratégiques.

« On essaie d’améliorer ici et là des choses. On sentait qu’on n’était pas aussi agressifs et que si le F1 [l’attaquant qui joue le plus haut] était plus agressif, ça aiderait. Les autres doivent être connectés avec le F1. »

Robidas a toutefois eu de bons mots pour Joel Armia, un des piliers du désavantage. Jake Evans et lui sont, de loin, les avants les plus utilisés dans cette phase du jeu. « Il couvre beaucoup d’espace avec sa grandeur et sa portée. Il est bon pour mettre de la pression dans leur zone. Au dernier match contre Boston, il a été capable d’écouler 20 ou 30 secondes juste en mettant de la pression », a souligné l’adjoint.

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Joel Armia

Robidas a en outre rappelé qu’il n’est pas seul à gérer l’infériorité numérique. « Je regarde toujours mes choses avec Trevor [Letowski, un autre adjoint], on regarde notre dernier match et le prochain adversaire. Martin arrive après et on regarde ça ensemble. Même Alex Burrows nous donne des indications sur ce qui est difficile pour son avantage numérique. C’est une collaboration. »

Cayden Primeau défendra le filet montréalais, pour le premier match d’un voyage de cinq. Ce sera son deuxième départ en cinq jours, son plus court intervalle entre deux départs cette saison.

Même s’il a lieu à l’ombre des Rocheuses, le match s’amorcera à 19 h, heure de l’Est, donc à 17 h à Calgary, ce qui pourrait aider la bande à Tanner Pearson à combattre le décalage. « Tu dois juste te dire que c’est un match à 19 h et c’est business as usual », a rappelé Mike Matheson.