Samuel Montembeault se situe au milieu du peloton des gardiens la LNH au chapitre de la moyenne de buts alloués et du taux d’arrêts (2,73 de moyenne, taux d’arrêts de ,910), un exploit, peut-on dire, pour un gardien réclamé au ballottage trois ans plus tôt.

Il éclipse d’ailleurs ses deux partenaires Jake Allen et Cayden Primeau au chapitre des statistiques même si ces trois gardiens ont une équipe identique devant eux. À 27 ans, sa progression est constante depuis son arrivée à Montréal en 2021. Sa performance pour le Canada au Championnat mondial le printemps dernier, avec une fiche de 6-1, une moyenne de 1,42 et un taux d’arrêts de ,939, constitue un autre indice de sa montée en puissance.

Dans ce contexte, sa mise sous contrat pour les trois prochaines années, à un salaire annuel de 3,1 millions, constitue un tour de force de la part du directeur général Kent Hughes.

Un survol des salaires sur le site capfriendly.com permet de constater qu’à peine trois ou quatre gardiens titulaires toucheront moins d’argent la saison prochaine.

Parmi eux, Stuart Skinner, des Oilers, qui ne sera peut-être même plus numéro un l’an prochain si la direction déniche enfin le gardien numéro un espéré (Jack Campbell, rappelons-le, touche toujours son plein salaire annuel de 5 millions dans la Ligue américaine) et Mackenzie Blackwood, une solution temporaire pour les pauvres Sharks de San Jose.

On ne sait pas ce qu’il adviendra de la situation à Buffalo, où Devon Levi vient d’être cédé à la Ligue américaine et Ukko-Pekka Luukkonen, dont on n’attendait plus rien, semble enfin éclore, mais peu importe le titulaire l’an prochain, aucun des gardiens des Sabres ne touchera un salaire supérieur à deux millions, à moins de réaliser un coup d’éclat sur le marché des échanges ou des joueurs autonomes.

Il faudra surveiller la situation de près d’ici l’an prochain à Los Angeles, toujours parmi l’élite de la LNH en ce début de saison malgré deux gardiens sous contrat pour une seule année à un salaire modique, Cam Talbot, 36 ans, et Pheonix Copley.

Sinon, le contrat de Montembeault ressemble en tout point ou presque à celui de Karel Vejmelka, des Coyotes de l’Arizona, dont le rendement est à la baisse cette année cependant. Vejmelka a d’ailleurs vu Connor Ingram entamer six des sept dernières rencontres des Coyotes.

* Les montants constituent le salaire annuel

John Gibson, Anaheim, 6,4 millions/8 ans (signé en 2018)

Jakob Markstrom, Calgary, 6 millions/6 ans (signé en 2020)

Stuart Skinner, Edmonton, 2,6 millions/3 ans (signé en 2022 – Jack Campbell 5 millions/5 ans rétrogradé dans la Ligue américaine –)

Pheonix Copley, Los Angeles, 1,5 million/1 an (signé en 2023)

Mackenzie Blackwood, San Jose, 2,3 millions/2 ans (signé en 2023)

Philipp Grubauer, Seattle, 5,9 millions/6 ans (signé en 2021)

Thatcher Demko, Vancouver, 5 millions/5 ans (signé en 2021)

Adin Hill, Las Vegas, 4,9 millions/2 ans (signé en 2023)

Karel Vejmelka, Arizona, 2,7 millions/3 ans (signé en 2022)

Petr Mrazek, Chicago, 3,8 millions/3 ans (signé en 2021)

Alexandar Georgiev, Colorado, 3,4 millions/3 ans (signé en 2022)

Jake Oettinger, Dallas, 4 millions/3 ans (signé en 2022)

Filip Gustavsson, Minnesota, 3,7 millions/3 ans (signé en 2023)

Juuse Saros, Nashville, 5 millions/4 ans (signé en 2021)

Jordan Binnington, St. Louis, 6 millions/6 ans (signé en 2021)

Connor Hellebuyck, Winnipeg, 6,1 millions/6 ans (signé en 2018, prolongation de contrat de 7 ans pour 8,5 millions par année à compter de 2024)

Frederik Andersen, Caroline, 3,4 millions/2 ans (signé en 2023)

Elvis Merzlikins, Columbus, 5,4 millions/5 ans (signé en 2021)

Vitek Vanecek, New Jersey, 3,4 millions/3 ans (signé en 2022)

Ilya Sorokin, NY Islanders, 4 millions/3 ans (signé en 2021, prolongation de contrat de 8 ans pour 8,2 millions par année à compter de 2024)

Igor Shesterkin, NY Rangers, 5,6 millions/4 ans (signé en 2021)

Carter Hart, Philadelphie, 3,9 millions/3 ans (signé en 2021)

Tristan Jarry, Pittsburgh, 5,3 millions/5 ans (signé en 2023)

Darcy Kuemper, Washington, 5,2 millions/5 ans (signé en 2022)

Linus Ullmark, Boston, 5 millions/4 ans (signé en 2021)

Eric Comrie, Buffalo, 1,8 million/2 ans (signé en 2022 – Ukko-Pekka Luukkonen vient de prendre la pole)

Ville Husso, Detroit, 4,7 millions/3 ans (signé en 2022)

Sergei Bobrovsky, Floride, 10 millions/7 ans (signé en 2019)

Joonas Korpisalo, Ottawa, 4 millions/5 ans (signé en 2023)

Ilya Samsonov, Toronto, 3,5 millions/1 an (signé en 2023)

La fin du ménage à trois

Le ménage à trois gardiens du Canadien est terminé. Du moins presque. Si ce n’est pas ce week-end, dans un avenir rapproché.

La présence de Cayden Primeau à Montréal était moins liée à la crainte de le perdre au ballottage qu’aux négociations de contrat entre la direction du Canadien et Samuel Montembeault.

Renvoyer Primeau dans la Ligue américaine ou, pire, le perdre à un autre club, aurait donné à Montembeault et son clan le gros bout du bâton dans les discussions parce que le CH n’aurait pas eu d’autres options valables à court terme.

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

Cayden Primeau

Ironiquement, ou pas, cette mise sous contrat survient au lendemain d’une contre-performance de Primeau. On pourra le renvoyer à Laval, où les gardiens en arrachent, et il serait étonnant qu’il ait à quitter le Québec.

Primeau a eu quelques bons matchs cette saison, mais qui voudra réclamer, et maintenir dans la LNH, un gardien avec une fiche de 2-3, une moyenne de 3,72 et un taux d’arrêts de ,886, incapable de s’imposer avec constance jusqu’ici dans la Ligue nationale malgré une brillante carrière dans la NCAA ?

Et si par hasard une autre organisation voyait en Primeau un diamant à polir, le Canadien a identifié son gardien numéro un d’avenir : Montembeault, 27 ans depuis un mois à peine, brillant au Championnat mondial avec l’équipe canadienne le printemps dernier, en progression constante depuis son arrivée à Montréal en 2021.

Montembeault en attendant Jacob Fowler ?

Certains fans du Canadien plus avertis, toujours à l’affût du rendement des meilleurs espoirs de l’organisation, estiment que ce contrat de trois ans offert à Montembeault permettra au CH de faire le pont entre celui-ci et l’arrivée du jeune Jacob Fowler, choix de troisième tour du Canadien en 2023, brillant à ses premiers pas à Boston College, dans la NCAA, avec une fiche de 11-2-1, une moyenne de 1,98 et un taux d’arrêts de ,931.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Jacob Fowler

Fowler est prometteur en effet. Rappelons néanmoins que rien n’est vraiment sûr avec les gardiens. Cayden Primeau d’ailleurs a maintenu une fiche de 19-8-5, une moyenne de 1,92 et un taux d’arrêts de ,931 à sa première saison à Northeastern, a remporté le titre de gardien par excellence de la NCAA en 2019 et mené les Américains à la médaille d’argent au Championnat mondial junior cette même année avec une moyenne de 1,61 et un taux d’arrêts de ,936.

Plus récemment, Jakub Dobes, un choix de cinquième tour du Canadien en 2020, était intouchable lui aussi dans la NCAA : moyenne de 2,26 et taux d’arrêts de ,934 à sa première saison à Ohio State, 2,31 et ,918 à sa seconde, gardien par excellence de la conférence Big Ten en 2022.

Ce jeune homme de 22 ans affiche une moyenne de 4,23 et un taux d’arrêts de ,871 à ses débuts avec le Rocket de Laval. Alors attendons…

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