(Anaheim) La saison d’Alex Killorn a commencé à la suite d’un divorce professionnel, à un immense contrat, un déménagement, et enfin, une blessure fatigante qui ne voulait pas s’en aller.

C’est plusieurs choses en même temps, tout ça, et ça sert à expliquer pourquoi Killorn en est un peu à chercher ses repères, dans ce nouvel uniforme et cette nouvelle ville, lui qui a récolté 3 points en 8 matchs cette saison.

« Je veux jouer du mieux que je le peux, a commencé par dire le vétéran attaquant mercredi midi dans le vestiaire des Ducks à Anaheim. Je pense que je vais finir par avoir plus d’occasions ici en attaque, parce que je joue avec le premier trio ; à Tampa, j’étais avec le deuxième. Alors c’est un peu différent, mais je me concentre sur mon jeu. »

C’est une blessure à un petit doigt, subie en calendrier préparatoire, qui l’a forcé à rater le début de la saison avec les Ducks, lui qui n’avait jamais amorcé une saison en retard auparavant.

Il dit que ce bout-là a été différent, et puis d’ailleurs, au fil de notre conversation, Killorn parlera souvent de ce qui est différent à ses yeux. Il y a une raison à ça : après 11 saisons passées à Tampa avec le Lightning, après deux coupes Stanley là-bas, il se retrouve ici, avec une équipe qui n’aspire pas aux plus grandes récoltes.

Il y a plusieurs jeunes joueurs avec le club, et plusieurs des choses que l’on fait, c’est avec, en tête, le développement de ces jeunes. Les entraînements sont différents à cause de ça. Avec le Lightning, il fallait gagner maintenant, gagner ce soir. Ici, on veut gagner, bien sûr, mais c’est différent, parce que l’équipe est tellement jeune.

Alex Killorn

Killorn étant un gars de chez nous—il a grandi à Montréal—, il y a bien sûr eu des rumeurs l’impliquant avec le Canadien au moment de son divorce avec le Lightning cet été, mais il affirme que ces histoires-là n’ont jamais été sérieuses.

Ce qui fut plus sérieux, c’est que Lightning cherchait à le ramener à Tampa, mais au final, le club de la Floride n’a pas été en mesure de lui offrir les 25 millions de dollars sur quatre ans que les Ducks ont bien voulu lui accorder.

« Ce fut vraiment difficile pour moi de partir de Tampa, après 11 saisons en plus, a-t-il admis. Mais c’est juste la réalité en cette ère de plafond salarial. J’ai eu des bons moments là-bas, mais maintenant, c’est un nouveau chapitre… »

Luneau face au CH

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Tristan Luneau

Pendant que Killorn parlait avec le sourire devant son casier, il y avait un autre joueur, un peu plus loin, qui parlait avec un sourire encore plus gros : le défenseur québécois Tristan Luneau, qui va affronter le Canadien en ce mercredi soir.

Il en sera, à 19 ans, à son troisième match dans la Ligue nationale, lui qui jouait avec les Olympiques de Gatineau la saison passée.

Il ne sait d’ailleurs pas s’il devra retourner à son équipe junior, mais en attendant, il savoure chaque instant.

« C’est assez incroyable de jouer ici, encore plus contre le Canadien, mon équipe d’enfance, a-t-il expliqué mercredi. C’est une occasion incroyable. Dans la LNH, les gars sont plus gros, plus rapides, l’exécution des jeux est meilleure. À chaque jour, j’essaie d’apporter des petits ajustements, et je vois ça comme une occasion. Jouer ici, c’est un privilège, dans le fond… »