Tanya Bossy voulait faire un livre sur la vie de Mike, son célèbre père, et Mikaël Lalancette voulait lui aussi faire un livre sur ce célèbre père. Quelques cafés plus tard, le projet est devenu réalité.

Le projet, c’est le livre 50 jours dans la vie de Mike Bossy, dont le lancement avait lieu lundi soir, entre les murs de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, rue Sherbrooke Ouest.

L’endroit ne fut pas choisi au hasard.

« C’est une histoire qui remonte à 1982, a confié Mikaël Lalancette, journaliste et écrivain de son état. L’année 1982 a été l’une des meilleures pour Mike, et à la fin de l’année, le comité de sélection pour le prix Maurice-Richard [remis annuellement à l’athlète québécois qui s’est le plus illustré sur la scène internationale] hésitait entre lui et Pierre Harvey. Mais c’était très divisé, parce que Bossy est d’origine anglophone, et en janvier 1983, le comité a fait savoir qu’il n’y aurait pas de remise de prix cette année-là. Maurice Richard n’était pas content… Mike non plus, qui en fut profondément blessé, selon ce que m’a dit son entourage. »

Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, et en ce lundi soir de lancement, la Société Saint-Jean-Baptiste a remis ce prix à la famille Bossy, à titre posthume. « Il y a eu des discussions qui ont commencé à cet effet en 2021, mais malheureusement, Mike ne l’a jamais su », d’ajouter Mikaël Lalancette.

Ce petit pan de vie de même que plusieurs autres sont racontés avec enthousiasme dans 50 jours dans la vie de Mike Bossy, qui dévoile des bouts d’une histoire qu’on ne connaissait peut-être pas en entier. Entre autres, le passé familial de Bossy y est évoqué, avec des détails souvent méconnus.

« Mike est né à Montréal d’une famille anglophone, d’un père ukrainien et d’une mère britannique, explique Mikaël Lalancette. À la maison, ça se passait en anglais, et il allait à l’école anglaise. »

Tanya Bossy se souvient un peu de ce lointain passé.

« Il parlait seulement anglais jusqu’à l’âge de 14 ans avant de rencontrer ma mère, explique-t-elle. On est déménagés à New York et quand on est revenus ici, j’avais 6 ans et mon père nous a fait fréquenter l’école française, et à partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais parlé à mon père en anglais. »

Mike Bossy, mort d’un cancer du poumon en 2022, n’était pas chaud lui-même à l’idée de lancer une biographie. Une première bio avait été lancée en anglais aux États-Unis en 1988, alors qu’il était en fin de carrière avec les Islanders de New York, mais il n’y a jamais rien eu de tel par ici.

Au fil du temps, Tanya Bossy a souvent relancé son père à ce sujet. « Je l’achalais tout le temps avec ça… Quand il est devenu malade, il y a des gens qui l’ont approché, et j’ai eu la chance de lui en reparler, et là, il a dit oui, c’est correct… »

C’est en lisant un texte de Lalancette au sujet de son père que Tanya Bossy a eu l’idée de contacter le journaliste au sujet d’une éventuelle collaboration. Ce dernier n’a pas été dur à convaincre. « On s’est rencontrés pour un café et cinq minutes après, je savais qu’on ferait un livre ensemble », admet-il.

Le lancement de lundi soir nous a rappelé aussi que Mike Bossy, c’était plus que le hockey ; il y a eu le joueur, bien sûr, mais aussi le gars d’humour, de radio et de pubs.

« C’est pour ça que 50 chapitres, ce n’était pas de trop, conclut Mikaël Lalancette. Après le hockey, il a fait de la télé, de la radio, il a été représentant publicitaire, il a touché à l’immobilier. Il a fait plein d’affaires, et on voulait aussi garder une place pour ça dans le livre. »