Le portrait commence à être plus clair à l’œil nu chez le Canadien, du moins à l’attaque. On peut aisément identifier le top 12 de l’entraîneur Martin St-Louis. Il reste à mettre les bonnes pièces en place.

Malgré toute leur bonne volonté, Emil Heineman, Joshua Roy et Owen Beck n’avaient aucune chance de percer la formation à court terme, même s’ils ont obtenu la chance de jouer avec des vétérans lors des rencontres intraéquipe.

L’entraîneur en chef du CH manifestait avant le match de mercredi soir contre Ottawa sa volonté de maintenir Kirby Dach au centre.

Il n’avait pas placé le jeune Juraj Slafkovsky sur ses flancs par hasard, il cherchait à fournir à Dach un ailier dont la qualité première consistait à tirer des rondelles vers le filet adverse, un peu comme Cole Caufield avec Nick Suzuki, un centre qui, comme Dach, aime transporter la rondelle et la distribuer.

Slafkovsky a non seulement marqué un joli but de l’enclave mercredi, de quoi gagner davantage en confiance, mais on l’a senti engagé du début à la fin.

Le coach privilégie la formation de duos depuis le début du camp d’entraînement. Il vient peut-être d’en dénicher un nouveau. Si Alex Newhook et Josh Anderson, Joel Armia et Jake Evans demeurent réunis, vendredi contre Toronto, les quatre paires sont complètes.

Martin Saint-Louis, dont les points de presse sont toujours très instructifs, a ni plus ni moins confirmé sa stratégie après la rencontre de mercredi, en répondant à une question du collègue Arpon Basu, du site The Athletic, l’un des analystes les plus éclairés du milieu. « Je tente de réunir des joueurs avec des affinités, et les complémenter avec un troisième, mais celui-ci peut aussi avoir des affinités avec les deux autres. »

Les duos du CH

  • Suzuki/Caufield
  • Dach/Slafkovsky
  • Newhook/Anderson
  • Evans/Armia

Sean Monahan a quitté Dach pour rejoindre Suzuki et Caufield mercredi. Monahan a bien fait, contre une formation adverse constituée en majorité de joueurs marginaux, il faut le mentionner, mais le manque de vitesse de ce trio pourrait constituer un enjeu contre certaines formations.

Brendan Gallagher et Tanner Pearson, deux pièces complémentaires, avec Rafaël Harvey-Pinard, ne sont pas reconnus pour leur vitesse non plus. Saint-Louis en viendra peut-être à se résoudre éventuellement à replacer Monahan au centre, et offrir à son premier duo un ailier rapide comme Newhook, qui sait ?

Brandon Gignac s’immisce dans la conversation

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Brandon Gignac

On a souvent évoqué les noms de Jesse Ylönen, Emil Heineman, Lias Andersson et Michael Pezzetta comme des candidats à un poste de régulier à Montréal. S’il continue à jouer comme il le fait, Brandon Gignac, 25 ans, s’immiscera dans la conversation.

Gignac un choix de troisième tour des Devils du New Jersey en 2016, a rejoint le Rocket de Laval sans tambour ni trompette en 2022. Il vient de connaître deux bonnes saisons dans la Ligue américaine.

Très efficace depuis le début du camp d’entraînement, il a disputé un fort match contre Ottawa. Gignac a joué 13 : 09 (davantage qu’Heineman, Mesar, Andersson, Davidson, Bourque, presque autant que Slafkovsky et Harvey-Pinard), remporté 68 % de ses mises au jeu, montré beaucoup d’aplomb en infériorité numérique et marqué le premier but du match.

Martin Saint-Louis a même osé l’envoyer sur la glace comme seul attaquant lors d’une infériorité numérique de deux hommes. Gignac n’est pas le plus imposant physiquement à 5 pieds 11 pouces et 194 livres, mais il possède une vitesse largement supérieure à la moyenne et joue de façon très intelligente. Son style de jeu n’est pas sans rappeler à certains égards celui de Paul Byron.

Gignac aura sans doute quelques autres matchs pour se faire valoir. Il n’entamera probablement pas la saison à Montréal, mais qui sait s’il n’est pas en train de mériter un contrat de la LNH, et possiblement un ou des rappels cet hiver.

Arber Xhekaj gagne des points… sans jouer !

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Arber Xhekaj

L’entraîneur D. J. Smith a donné congé à ses jeunes vedettes et garni sa formation de malabars mal intentionnés, mercredi. Kaiden Guhle, entre autres, y a goûté, victime d’une mise en échec par derrière, gracieuseté de Zack MacEwen.

Martin Saint-Louis l’a admis au collègue Richard Labbé, il aurait sans doute présenté une formation légèrement différente s’il avait reçu celle des Sénateurs un peu plus tôt.

L’adversaire aurait sans doute été plus poli si le défenseur Arber Xhekaj, surnommé avec justesse le sheriff, avait été en uniforme. Xhekaj se classe parmi les quatre bagarreurs les plus craints de la LNH, derrière Ryan Reaves, Milan Lucic et Nicolas Deslauriers, a déclaré cette semaine l’ancien hockeyeur Paul Bissonnette, l’homme derrière le chute de Mike Babcock, lors de l’émission de Georges Laraque et Stéphane Gonzalez à BPM Sports.

Mike Matheson, David Savard et Kaiden Guhle sont indélogeables en défense, devant Jordan Harris, Johnathan Kovacevic et Justin Barron, mais le CH pourra-t-il se priver de Xhekaj, et ses 6 pieds 4 pouces et 240 livres de hargne, dans la formation ?

À ne pas manquer

1- Les Sénateurs d’Ottawa n’étaient pas venus jouer du hockey scientifique mercredi, explique Richard Labbé dans son analyse.

2- L’idylle entre la chanteuse Taylor Swift et le footballeur des Chiefs de Kansas City Travis Kelce fait beaucoup jaser. Alexandre Pratt se penche sur l’impact des relations amoureuses sur les performances sportives.

3- Quatre joueurs des Alouettes ont partagé un moment sur un terrain avec des jeunes de la communauté mohawk de Kahnawake récemment, dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, récemment. Jean-François Téotonio y était.