En jetant un rapide coup d’œil sur la formation transportée au Centre Bell par la visite d’Ottawa, on pouvait comprendre que certains Sénateurs n’allaient pas venir ici pour apprendre et offrir du hockey scientifique comme les Soviétiques en 1972.

Ainsi, avec des Mark Kastelic et des Zack MacEwen qui allaient essayer de se faire remarquer de toutes les façons possibles, c’était évident qu’il allait y avoir quelques bassesses comme dans le bon vieux temps.

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Juraj Slafkovsky

D’ailleurs, c’est en plein ce qu’on a eu, et pas qu’une fois : un genou sorti par-ci, un coup dans le dos par-là. Fort heureusement, il n’y a eu rien de fâcheux, ni d’un bord ni de l’autre, et la soirée s’est terminée dans un calme relatif, avec une victoire de 4-3 du Canadien, dans ce deuxième match du calendrier préparatoire.

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Est-ce que Martin St-Louis aurait pu ajouter quelques livres de muscle à sa formation, sachant que ces Sénateurs allaient arriver ici avec de mauvaises intentions ? Il y a un peu pensé.

« On a un calendrier et on essaie de se préparer, de donner des chances à des joueurs, a commencé par dire le coach. Ça n’est pas comme si on recevait les détails de leur formation deux jours à l’avance. Nous autres, on se prépare déjà, mais quand j’ai vu leur formation, c’est sûr que si je l’avais eue beaucoup plus tôt, ç’aurait été différent. »

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Sean Monahan

« Mais même à ça, on veut jouer au hockey. Il y a eu beaucoup de punitions et tout, mais on est restés en groupe, on est restés ensemble, et ça a été correct. »

À un certain moment, Kaiden Guhle, qui ne devait pas jouer, mais qui a pris la place de Mike Matheson, s’est retrouvé étendu sur la glace, victime de l’un de ces coups déloyaux qui peuvent survenir quand trop de joueurs essaient de se faire un nom en même temps. Il a fini par se relever.

On était là, les gars ont répondu. C’est un groupe fier, uni. Il y a eu une couple de situations où les gars n’ont pas reculé, ils se tiennent ensemble, et pour un entraîneur, c’est le fun de voir ça. On aurait été déçus de perdre des gars dans un match préparatoire, mais ça fait partie de la game… On n’a subi aucune blessure et on a affiché une mentalité de meute.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Aucune blessure, c’est déjà une victoire dans la victoire, et en plus, le Canadien a eu la surprise de constater quelques retours en force de la part de joueurs longtemps absents pour des raisons de santé.

Ainsi, MM. Juraj Slafkovsky, Sean Monahan et Cole Caufield ont tous signé un but, une première depuis très longtemps pour eux.

Slafkovsky, entre autres, affichait un très large sourire dans le vestiaire du Centre Bell.

« Je sais que je dois jouer de manière physique et me retrouver autour du filet plus souvent, a admis le jeune attaquant. Mais c’est aussi seulement mon deuxième match en neuf mois ! Je suis encore en train de retrouver mes repères, et je me sens mieux que la dernière fois, je sens que ça revient. »

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Jake Allen

Martin St-Louis semblait lui aussi satisfait.

« J’espère qu’il va continuer à grandir, a expliqué l’entraîneur au sujet du jeune homme. Il va y avoir des hauts et des bas, dans son cas, mais je suis pas mal sûr qu’il va continuer à s’améliorer. […] Il y a des attentes et il doit vivre avec ça, même si, des fois, c’est injuste. Mais il sait se servir de ses attributs, il utilise sa vitesse, sa force, et il peut lancer la rondelle. Les dernières périodes qu’il a disputées sont un bon signe. »

C’est entendu, ça ne compte pas en ce moment, et ça ne comptera pas non plus avant le 11 octobre, mais s’il y a une chose qu’il faut retenir de ce mercredi soir au Centre Bell, c’est que trois joueurs très importants pour la saison qui s’en vient ont l’air d’être prêts à jouer à la hauteur des attentes. Pour un club de qui on n’attend rien, c’est au moins ça.

En hausse : Juraj Slafkovsky

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Juraj Slafkovsky

Dans un contexte où il doit reprendre confiance, le jeune homme s’est fait du bien avec un match d’un but et une mention d’aide.

En baisse : Cayden Primeau

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Cayden Primeau (30) et Juraj Slafkovsky (20)

Il a accordé 1 but sur 18 tirs, mais n’affiche aucune confiance.

Le changement : Mike Matheson

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Mike Matheson

Il devait prendre part au match, mais ne l’a pas fait par mesure préventive. Rien de grave, selon Martin St-Louis.

Dans le détail

Quand Dach s’élimine… de la bonne façon !

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Kirby Dach (77)

À l’été 1980, toute l’Amérique du Nord se posait la même question : qui a tiré sur J.R. ? Quarante-trois ans plus tard, le Canadien a remplacé Dallas dans les questions existentielles, et l’intrigue de l’été était plutôt : qui jouera avec Cole Caufield et Nick Suzuki ? Kirby Dach était un choix populaire, même si les chiffres traduisent une réalité différente du souvenir romantique que beaucoup en retiennent. Sauf que Dach a également connu de bons moments au centre l’an dernier. Il en a aussi connu mercredi, mais sachant qu’il a surtout affronté des joueurs de la Ligue américaine, il faut en prendre et en laisser en ce qui concerne sa performance, néanmoins étincelante, marquée par une certaine robustesse. C’est toutefois un commentaire d’après-match qu’il a laissé tomber dans le vestiaire qui est intéressant. « Je voulais revenir ici et montrer que je peux être un centre, pour former ce tandem 1-2 avec Nick », a-t-il dit. Bref, c’est bien aux commandes du deuxième trio qu’il se voit.

Primeau sauve les meubles

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Cayden Primeau

Cayden Primeau a toute une pente à remonter dans l’organigramme du CH. Martin St-Louis n’entretient pas exactement l’espoir avec des réponses tièdes à son sujet, et Primeau, sans avoir été mauvais, n’a pas non plus dégagé la confiance d’un gars qui se voit dans la LNH. Il a cédé sur un tir de Mathieu Joseph qu’il aurait pu arrêter, a bien failli se faire surprendre par un tir de Jacob Bernard-Docker qui a abouti sur la barre horizontale et a regardé derrière lui à quelques reprises après des arrêts. Sauf qu’il a tout de même bloqué 17 des 18 tirs des Ottaviens. Et surtout, Jake Allen n’a guère été meilleur, cédant deux fois sur 12 tirs.

Un futur acteur de la rivalité

Avec Brady Tkachuk dans leurs rangs, les Sénateurs possèdent un ingrédient clé pour créer une bonne rivalité avec quiconque. Il sera intéressant de voir si Ridly Greig fera lui aussi partie de ces ingrédients. Choix de premier tour de l’équipe (28e au total) en 2020, Greig ne manque pas de fougue malgré ses 180 lb. Tous retiendront sa présence au cours de laquelle il a aplati Cole Caufield contre la bande, avant de foncer sur Jake Allen, geste qui lui a valu une pénalité. Mais de façon générale, son niveau d’énergie ne baissait jamais, et il incarnait parfaitement le type de joueur à faire perdre les pédales à ses rivaux. Greig a vécu son baptême de la LNH l’an dernier, disputant 20 matchs à Ottawa. Un rôle dans les deux derniers trios l’attend, surtout si la situation contractuelle de Shane Pinto demeure en suspens.