(Arlington, Virginie) Les Oilers d’Edmonton n’ont pas besoin de marquer davantage de buts. La saison dernière, aucune attaque ne s’est approchée de celle des Albertains, qui ont compté sur 3 des 11 membres du club des 100 points de la LNH.

Comment, dans ce contexte, un jeune attaquant pourra-t-il réussir à percer la formation au prochain camp d’entraînement, voire après ? En fournissant une offre de service différente, tout simplement.

C’est ici que Xavier Bourgault entre dans la discussion.

En 2021-2022, à sa dernière campagne dans la LHJMQ, il a été parmi les joueurs les plus productifs du circuit. Son profil ne laissait pas d’ambiguïté. Ses débuts chez les professionnels, dans la Ligue américaine, ont toutefois été plus feutrés : 34 points en 62 matchs en 2022-2023. Cela n’a pas empêché le site Athletic de le placer, plus tôt cet été, au premier rang chez les espoirs des Oilers, équipe qui l’a repêché au premier tour (22e au total) en 2021.

Sa production modeste est évidemment soulignée, mais l’analyse mentionne surtout la polyvalence de celui qui a marqué cinq buts en avantage numérique, au deuxième rang des Condors de Bakersfield, et deux buts en désavantage numérique, un sommet.

Bourgault n’est pas dupe : il sait parfaitement que c’est cette polyvalence qui lui vaudra peut-être du boulot à Edmonton. Et s’il peut en plus devenir un contributeur offensif, tant mieux.

« C’était une année d’apprentissage », a-t-il résumé, mardi, pendant une mêlée de presse à Arlington, en Virginie, où avait lieu la Vitrine des recrues de la LNH, évènement organisé par l’Association des joueurs et le fabricant de cartes de hockey Upper Deck.

Né en octobre, le Québécois a toujours fait partie des plus jeunes joueurs de sa cohorte. Arrivé dans la Ligue américaine à 19 ans, il a revécu ce qu’il avait traversé à 15 ans, à ses débuts dans la LHJMQ.

« La première année est difficile, avoue-t-il. Tu fais beaucoup d’erreurs. Tu es plus jeune que les autres, alors il faut travailler plus fort, plus intelligemment. Ç’a été bénéfique par le passé, et je pense que ce le sera encore dans le futur. »

Avantage en désavantage

Spontanément, celui qui s’est « vraiment attardé à être meilleur défensivement » mentionne sa fierté d’avoir joué en désavantage numérique.

« Je pense que ça va me servir si je veux faire le grand club à Edmonton. »

Le jeu à court d’un homme « est vraiment le fun » pour un joueur comme lui. Jonathan Huberdeau avait fait le même constat, à sa dernière année chez les Panthers de la Floride.

« En étant un gars offensif, tu es capable d’anticiper ce que les autres vont faire, parce que c’est un jeu que tu aurais fait toi-même, explique Bourgault. C’est arrivé quelques fois, la saison dernière. J’ai prédit ce que le gars allait faire et j’ai étendu mon bâton au dernier moment. J’ai pu couper le jeu et créer une chance de marquer. Ça permet d’improviser. »

C’est d’ailleurs sous cette identité qu’il veut se présenter au camp des Oilers, dans quelques jours. Celle d’un attaquant « de profondeur », « qui peut créer du momentum en zone offensive » sans mettre son équipe dans l’embarras. Un atout évident au sein d’une équipe qui, défensivement, est plutôt en milieu de peloton.

Créer de l’attaque, ce serait un plus.

Xavier Bourgault

Humblement, il affirme qu’il souhaite avant tout connaître « un bon camp », meilleur que celui de l’an dernier, en tout cas. Même s’il sait avoir pris du galon depuis, il ne se berce pas d’illusions : il n’y aura de cadeau pour personne au sein d’une formation où « Connor et Leon prennent beaucoup de place » – McDavid et Draisaitl, respectivement, si quelqu’un se posait la question.

« Si je veux faire l’équipe, il faut que je pousse et que je fasse ma place », ajoute celui qui, d’une manière réaliste, s’attend à amorcer la saison dans la Ligue américaine. Il désire toutefois se positionner comme un candidat incontournable pour un éventuel rappel, afin de disputer ses premiers matchs dans la LNH.

« Je pense que l’organisation a beaucoup d’attentes envers moi, conclut-il. Ils m’ont repêché pour une raison. Ça me met un peu de pression de performer, de leur prouver qu’ils ont fait le bon choix. En même temps, ça me motive vraiment à investir les efforts nécessaires et à faire l’équipe le plus vite possible. »