Depuis le début de cette finale, le mot qui est le plus souvent prononcé, dans les deux camps, est sans doute le mot « rêve », parce que les joueurs ne peuvent croire qu’ils sont ici.

Anthony Duclair peine lui aussi à y croire.

Il fallait d’ailleurs le voir, lui, le gars qui revient de loin, regarder toutes les caméras d’un air un peu étonné lors de la journée des médias, en ouverture de finale à Vegas. Après le premier match, il avait admis avoir un peu de mal à bien saisir tout ce qui lui arrive.

« Je regarde ça, et je repense à mes années dans le hockey mineur, à mes années au Lac Saint-Louis dans le Midget AAA, a-t-il expliqué. Arriver ici, à ce point, on rêve à ça toute sa vie. On rêve toujours à ce moment, ce n’est pas quelque chose qu’on peut prendre pour acquis. »

Non, Duclair ne tient rien pour acquis depuis le début de cette finale. En fait, il ne tient jamais rien pour acquis, encore moins depuis qu’il s’est blessé sérieusement au tendon d’Achille gauche l’été dernier, un mauvais coup du sort qui l’a forcé à devoir subir une opération en juillet. Il avait pu revenir au jeu seulement le 24 février.

Après avoir disputé seulement 20 matchs cette saison, Duclair est passé à une autre vitesse en séries ; en 17 matchs éliminatoires, il a obtenu 11 points, deux de plus que sa récolte en saison, même si, de son propre aveu, il n’a pas été à son sommet lors de la série de premier tour contre Boston. « J’étais magané », se contentera-t-il de dire au sujet de cet affrontement contre les Bruins.

« Je pense que je deviens un joueur plus complet sur la glace, a-t-il ajouté. J’ai retrouvé mon erre d’aller en jouant avec Barkov et Verhaeghe. C’est évident que ces deux gars-là m’aident tellement à devenir le joueur que je cherche à devenir. »

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Anthony Duclair (10), Anton Lundell (15), Casey Fitzgerald (4) et Aleksander Barkov (16)

Un peu tout le monde a remarqué que le joueur québécois est en train de trouver son rythme. Ça inclut son entraîneur Paul Maurice, qui lui a lancé des fleurs lors des deux premiers matchs de la finale à Las Vegas.

« Je dirais que sa vitesse est unique, a commenté le pilote des Panthers à son sujet. Il n’y a tout simplement pas beaucoup de joueurs qui parcourent la glace de la façon dont lui peut le faire. Aussi, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent jouer avec Barkov, parce que Barkov a besoin de cette vitesse-là pour aller avec lui. C’est pourquoi Anthony a été si bon sur ce trio.

« Aussi, de placer Anthony sur ce trio, ça nous permet de trouver un équilibre à nos trios, parce qu’on peut envoyer Sam Reinhart jouer avec un jeune centre (Anton Lundell), et ça nous donne des trios qui deviennent très importants pour nous. Je pense qu’il progresse, et que son jeu va aller en s’améliorant ; oui, il est un marqueur, et il sait produire en attaque, mais il va devenir de plus en plus responsable sur la glace. Parce que jouer avec Barkov, ça veut dire que tu vas affronter le meilleur duo de la défense adverse à chaque soir, et peut-être aussi le premier centre de l’autre club à chaque soir aussi. »

Pour Duclair, le rêve se poursuit, évidemment, mais les performances des Panthers devront prendre du mieux pour éviter que ça ne se transforme en cauchemar. Avec le troisième match de la finale qui est prévu pour jeudi soir à Sunrise, et avec un retard de 0-2 dans cette série contre les Golden Knights, les joueurs des Panthers devront retrouver cette forme qui leur a permis de se rendre jusqu’ici.

Avant de quitter Vegas et de repartir pour la Floride, Anthony Duclair semblait bien au fait de tout ça.

« Notre équipe est près du but, mais il faut savoir garder les deux pieds sur terre, a-t-il admis. Parce qu’il nous reste du travail à faire… »